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Urbanisation : Les villes africaines contribuent le moins à la formation du Pib
Publié le mercredi 8 mars 2017  |  Le Soleil
La
© Autre presse par DR
La Place de l`Indépendance du Sénégal




L’absence d’infrastructures, l’éloignement entre les zones d’activités professionnelles et les résidences entraînent des charges supplémentaires pour les habitants et les entreprises. Pour ces raisons, les villes africaines coûtent cher aux ménages. Ainsi, leur contribution à la formation du Pib est la plus faible dans le monde.

Les villes africaines payent cher leur défaut d’urbanisation. Les longues distances qui séparent les lieux de travail des quartiers où résident les travailleurs et le manque d’infrastructures entraînent une augmentation des charges des personnes en activité et des surcoûts de production pour les entreprises. Le déficit de « connectivité », c’est-à-dire les contraintes liées au transport, et le sous-dimensionnement des infrastructures ont des impacts négatifs sur les autres activités socioéconomiques. « Une forme urbaine fragmentée est associée à des coûts urbains élevés. Les villes fragmentées coûtent cher aux ménages en Afrique », a soutenu l’économiste urbaniste principal de la Banque mondiale, Somik Lall. Les autres données renseignent que 29 % des villes sont plus chères que le reste des villes à travers le monde. Autre conséquence du déficit de « connectivité » : les investisseurs rechignent à s’installer dans des villes où les conditions d’une augmentation des coûts de production sont réunies. « La structure/coût de la ville est en train de fermer la porte du commerce mondial à l’Afrique. Les entreprises sont parfois dans l’obligation de faire répercuter ces surcoûts sur les produits finis », a prévenu M. Lall, relevant que 42 % des travailleurs à Nairobi marchent pour se rendre à leur lieu de travail. Le ménage paie ce défaut de connectivité des villes en Afrique. « Les coûts liés aux dépenses de transport grèvent le budget des travailleurs et occupent des proportions avoisinant 20 % de leurs revenus mensuels. A cela s’ajoutent les coûts, de plus en plus élevés, des réseaux et services urbains collectifs que l’État, seul, ne peut financer », a souligné Diène Farba Sarr, ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie.

En outre, les villes africaines n’assument pas pleinement leurs fonctions économiques. Plusieurs facteurs l’expliquent parmi lesquels l’insuffisance des espaces dédiés aux activités économiques. La preuve : seul 0,9 % des réserves foncières est réservé à l’activité économique à Kigali (Rwanda), alors que cette proportion n’atteint pas 5 % pour Nairobi (Kenya). « Les villes africains ne sont pas denses sur le plan des infrastructures », a fait remarquer l’économiste urbaniste. Le conférencier a également affirmé que la croissance démographique des villes et leur urbanisation galopante sont en déphasage avec la construction des infrastructures.

Anticiper sur les besoins des nouveaux citadins
Conséquence : des milliers de nouveaux citadins n’ont pas accès aux services sociaux de base. « La contribution des villes africaines à la formation du Pib est plus faible que dans les autres villes du monde », a révélé Somik Lall.

La directrice sectorielle du Secteur urbain et de résilience en Afrique de la Banque mondiale, Meskerem Brhane, a suggéré la planification de la construction des infrastructures et l’anticipation des besoins des flux supplémentaires de ruraux qui déferlent dans des villes. Cette proposition fait écho à la relance de la politique de l’habitat social au Sénégal. « Le Plan Sénégal émergent (Pse), qui est le référentiel économique et social de son Excellence Macky Sall, président de la République, réserve une place importante au projet d’amélioration de l’offre en habitat social », a indiqué le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie. Selon Diène Farba Sarr, le Sénégal ambitionne d’aménager 3.000 hectares, d’ici à 2023, et de construire 15.000 logements par an. L’absence d’application des documents de planification urbaine et le manque de financement pour dérouler les projets inscrits dans les documents sont à l’origine de nombreux problèmes des villes africaines.
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