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Affaire de la caisse d’avance - La défense "diffère" l’audition avec le doyen des juges à ce mardi (16h): Khalifa Sall durcit le ton
Publié le mercredi 8 mars 2017  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le maire de Dakar Khalifa Sall accueilli par ses partisans après son audition par la DIC
Dakar, le 22 février 2017 - Le maire de Dakar Khalifa Sall a été accueilli par des dizaines de personnes à la fin de sa première audition par la Division des investigations criminelles. L`audition a duré plus de 10 heures de temps.




Khalifa Sall, maire de Dakar appelle ses militants à la résistance. S’exprimant hier, lundi 6 mars, à la sortie de son audition avortée avec le doyen des juges d’instruction dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar, Khalifa Sall a indiqué que les coups donnés seront rendus. Le maire de Dakar est encore invité, cet après-midi, devant le doyen des juges d’instruction.

Le maire socialiste de la ville de Dakar déchire son boubou blanc. S’exprimant hier, lundi 6 mars, à la sortie de son audition avortée avec le doyen des juges d’instruction, dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar, Khalifa Sall a appelé ses militants à la résistance. Pour cause, le maire socialiste de la ville de Dakar estime que «la politique a pris la place de la justice au Sénégal», dans cette affaire de caisse d’avance. Mieux, a-t-il souligné encore devant une foule de militants massés sur l’esplanade de l’hôtel de ville de Dakar, le procureur de la République qui est censé défendre la société viole leur présomption d’innocence en dirigeant son enquête uniquement à la charge. Fort de ces manquements, le secrétaire chargé de la vie politique du Parti socialiste a dit comprendre qu’en vérité « ce régime est prêt à nous priver de notre liberté et pour cela, le peuple doit se lever et dire non». Par là, il a sifflé la fin de la récréation en décrétant contre le régime actuel la loi du Talion «œil pour œil, dent pour dent».

«La politique a pris la place de la justice au Sénégal. Désormais, je libère tout le monde. C’est moi qui demandais aux gens de ne pas répondre aux coups politiques. J’avais toujours appelé à l’apaisement. Désormais, j’appelle à la résistance, seule arme qui peut faire face au régime. Qu’ils comprennent que les coups donnés seront rendus», a-t-il martelé devant la foule de militants acquise à sa cause. Une foule à laquelle il a d’ailleurs donné un nouveau rendez-vous au tribunal, aujourd’hui, mardi à 16 heures à l’occasion de son audition. Il faut souligner qu’outre ses militants, plusieurs personnalités politiques avaient également fait le déplacement au tribunal pour apporter leur soutien au maire de Dakar. Parmi eux, on peut notamment citer ses collègues maires de Taxawu Dakar, dont Moussa Sy, maire des Parcelles assainies, Cheikh Guèye, maire de Dieuppeul-Derklé, Madiop Diop, maire de la commune de Grand Yoff. Mais aussi des personnalités de l’opposition comme les libéraux Oumar Sarr et Babacar Gaye, Mamadou Goumbala du Grand parti pour ne citer que ceux-là.


REACTIONS...

OUMAR SARR, COORDONNATEUR NATIONAL ADJOINT DU PDS : «Ce combat, nous le portons ensemble»
Nous sommes venus aujourd’hui soutenir Khalifa Sall qui a été convoqué par le doyen des juges. Nous pensons qu’il y a harcèlement politique derrière, et nous voulons lui montrer que ce combat, nous le portons ensemble. Il y a une véritable solidarité entre lui et nous, et nous allons pouvoir poursuivre ce combat, quel que soit ce qui va lui arriver aujourd’hui. Il faut maintenant que tout le monde soit ensemble parce que nous sommes tous agressées. Celui qui pense qu’il est épargné aujourd’hui se trompe.

MOUSSA SY, MAIRE DE LA COMMUNE DES PARCELLES : «En politique, il y a des limites qu’on ne dépasse pas»
C’est regrettable qu’un État puisse utiliser la justice pour museler des adversaires. C’est vraiment dommage. Les fonds politiques sont utilisés depuis une trentaine d’années. Ces fonds sont connus de tous, notamment du premier des Sénégalais lui-même et tout son entourage. Je vois mal qu’on puisse convoquer un maire qui a eu à mettre en œuvre des budgets avoisinant 300 milliards, qui a été félicité par l’Armp, la Dcmp, tout simplement parce que c’est un futur adversaire. C’est vraiment maladroit. D’ici quelques jours, l’État reviendra à la raison parce que c’est lui qui a créé les conditions de cette caisse et de ces fonds que j’ai eus à gérer même sous le magistère de Pape Diop. Je souligne d’ailleurs que j’ai eu à distribuer dans plusieurs manifestations culturelles et religieuses. Si ce n’est pas Khalifa Sall, on aurait cité individuellement tous les bénéficiaires sans état d’âme. Il faut que cela s’arrête, il faut qu’on soit fair play, qu’on ne dépasse pas les limites. En politique, il y a des limites qu’on ne dépasse pas quel que soit le degré d’adversité. Personne n’a osé imaginer qu’un État dirigé par le Président Macky Sall oserait faire ces bassesses. Mais la vérité finira par triompher d’ici quelques jours. Il faut garder la sérénité et venir répondre aux convocations, bientôt ce sera un mauvais souvenir.

ME CIRE CLEDOR LY, MEMBRE DU POOL DE LA DEFENSE : «Il faut s’attendre au pire»
S’exprimant à la sortie de Khalifa Sall du bureau du doyen des juges, Me Ciré Clédor Ly, membre du pool d’avocats du maire de Dakar, n’y est pas allé avec la langue du bois. «Il faut s’attendre au pire», a-t-il prévenu. En effet selon la robe noire, ce dossier n’a rien d’ordinaire mais est plutôt une «conspiration qui était déjà ficelée» contre le maire de Dakar, Khalifa Sall. Pour conforter son propos, Me Ciré Clédor Ly rappelle la «sortie pas très singulière» du procureur de la République qui, en réalité, «parlait aux initiés» pour leur faire comprendre que quoiqu’il en soit, Khalifa Sall et son entourage iront en prison. «C’est un message qu’il a voulu faire passer. Ce n’est pas pour informer la population mais c’était simplement pour faire savoir que c’était une décision d’État».

Revenant sur les raisons du report de la rencontre avec le doyen des juges d’instruction, celui-là qui avait envoyé Bamba Fall et compagnie à Rebeuss, Me Ciré Cledor Ly déclarera : «Nous sommes dans un pays où la justice n’est pas indépendante. Nous sommes dans un pays où le procureur de la République répond aux ordres, c’est le bras armé du pouvoir exécutif. Leur plan ne s’est pas déroulé comme ils le voulaient pour la simple raison que Monsieur le Khalifa Sall et ses collègues sont entourés par des avocats qui sont des techniciens du droit et qui sont déterminés à ne pas les laisser un seul centimètre d’arbitraire». Le conseiller de Khalifa Sall a précisé dans la foulée que lui et ses confrères se battront jusqu’au bout dans cette affaire.

«Nous sommes prêts à revendiquer toute parcelle de droit. Nous avons conformément aux dispositions légales demandé et obtenu que le dossier des inculpations et autres soit reporté jusqu’à demain, à 16 heures. Nous avons demandé ce délai non pas parce que nous voulons retarder les choses mais c’est parce que c’est un dossier et nous avons le droit d’en prendre connaissance. Nous avons le droit de savoir pourquoi ils sont poursuivis. Donc, s’ils pensaient pouvoir les mettre en prison aujourd’hui, en tout cas, c’est un premier échec. Et vous devez savoir par voie de conséquence qu’aucun d’eux, aujourd’hui, ne passera la nuit en prison. Tous rentreront chez eux».
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