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Alioune Sarr (ministre du commerce): ‘’Nous sommes le pays qui importe le plus de riz brisé au monde’’
Publié le lundi 6 mars 2017  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le ministre du commerce lance la 24eme édition de la FIDAK
Dakar, le 23 Octobre 2015 - Le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Production des produits locaux et des PME a procédé au lancement au Centre international du commerce extérieur (CICES) de la 24ème édition de la foire internationale de Dakar (FIDAK). Photo: Alioune Sarr, ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Production des produits locaux et des PME




Il y a quelques mois, les prix de certaines denrées de première nécessité, notamment le riz, l’huile et le sucre avaient connu une folle flambée. Le riz brisé non parfumé était même devenu presque introuvable. Mais pour le ministre du Commerce, la situation est revenue à la normale. Ainsi, dans cet entretien avec EnQuête, Alioune Sarr renseigne que les premières cargaisons de riz commencent à arriver à Dakar. Sur un autre registre, le ministre du Commerce, par ailleurs membre de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), est revenu sur la situation dans son parti politique et la préparation des prochaines élections législatives.


Quelle est aujourd’hui la situation des denrées de première nécessité sur le marché ?

Je voudrais, d’abord, faire un bref historique entre mars 2012 qui coïncide avec l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir et mars 2017. Cela fait exactement 5 ans. L’une des préoccupations majeures des Sénégalaises et des Sénégalais était la hausse des prix des denrées de première nécessité. C’est ainsi que le gouvernement a mis en place un Comité chargé du suivi des prix des denrées. Nous avons un panier, à peu près, de 25 produits que nous surveillons mensuellement. Ce Comité de suivi est coprésidé par les ministres en charge du Commerce et des Finances.

Dans cette structure, vous avez tous les acteurs : les producteurs, les industriels, les commerçants, les consommateurs et l’ensemble des services de l’État. Ce Comité, chaque mois, analyse la structure des prix et donne des recommandations soit vers la stabilisation ou vers une baisse en visant deux objectifs : éviter une spéculation excessive et garantir la rentabilité des entreprises. Le gouvernement ne peut pas accepter des spéculations au détriment des droits des consommateurs. C’est ce Comité de suivi qui nous a permis d’avoir les résultats remarquables que vous connaissez. Le prix du riz brisé non parfumé qui est consommé par 70% des Sénégalais était à 350 F le kilogramme en mars 2012. Le prix actuel est de 260 F le kilo, soit une baisse de 90 F. Le prix de l’huile en fût était de 1200 F le litre en 2012. Aujourd’hui, il est de 1000 F. Avec la hausse qu’on a connue récemment, soit une baisse de 200 F. La dosette qui était à 325 F en 2012 est à 290 F, tenant compte de l’évolution qui a eu lieu récemment. Le sucre cristallisé qui était à 700 F le kilogramme est aujourd’hui autour de 600 F soit une baisse de 100 F.

Et quels autres produits ?

Il y a la farine boulangère qui était une grosse problématique en 2012. Le prix du sac de 50 kilogrammes était à 20 600 F en mars 2012. Aujourd’hui, il est en dessous de 16 000 F. C’est la raison pour laquelle, à l’époque, le prix du pain pour la baguette de 210 grammes qui était à 175 F, on l’avait ramené à 150 F. Beaucoup d’acteurs politiques avaient dit que c’est impossible ; les boulangeries allaient fermer. Aujourd’hui, la baguette est à 150 F. Non seulement le prix du sac de farine de 50 kg qui était de 20 600 F est arrivé à 16 000 F parfois même autour de 15 000 F, le carburant utilisé pour les boulangeries a également baissé. Le super carburant dont le prix du litre était à 889 F en 2016 est aujourd’hui à 695 F, soit 194 F de baisse.

Le gasoil dont le prix, en 2012 était de 790 F est en 2016 à 595 F, soit 197 F de baisse en valeur absolue et 25% en valeur relative. Sur l’essence pirogue, le litre était à 697 F en mars 2012. En 2016, il est à 497 F soit 190 F de baisse. Le pêcheur qui va chercher du ‘’yaboy’’ ou le ‘’thiof’’ que les Sénégalais consomment le plus, a eu une baisse de 190 F sur chaque litre. S’il consommait 1 000 litres dans une période, il a pratiquement une baisse de 190 000 F qu’il peut utiliser pour investir ou acheter d’autres outils de travail. La bonbonne de gaz était à 3 700 F. En mars 2017, il est 2 885 F, soit 815 F de baisse. La bonbonne de 2,7 kilogrammes qui était à 1 700 F est aujourd’hui à 1 350 F soit 365 F de baisse. C’est une baisse au-delà de 22%.

Lors de votre dernière conférence de presse sur les perturbations notées sur les prix du riz, du sucre et de l’huile, vous aviez promis un retour à la normale en fin février 2017. Est-ce que les prix de ces denrées ont aujourd’hui baissé ?

La conférence de presse que j’ai faite récemment a eu lieu suite à un choc important sur les prix de l’huile. On a connu, pour l’huile de palme qui est essentiellement consommé au Sénégal, une hausse quasiment de près de 41% sur le marché mondial. Or, c’est de l’huile qui est achetée en dehors de l’espace CEDEAO. On a constaté un impact sur les prix intérieurs du prix de l’huile. Évidemment, des dispositions ont été prises en focalisant nos importations sur l’huile venant de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), notamment l’huile venant du Ghana et de la Côte d’Ivoire. Il faut rappeler que les huiles qui viennent hors de la CEDEAO sont taxées à 35%. Elles sont sur ce qu’on appelle la 5ème bande tarifaire à 35% parce que l’huile fait partie des produits qui sont protégés dans l’espace CEDEAO. Si les importations proviennent de l’espace CEDEAO, les prix sont beaucoup plus souples pour nos consommateurs. Nous sommes en train de travailler aussi sur un dispositif pour accompagner les industriels. La situation, aujourd’hui, s’est stabilisée. Pour le riz, il n’y a pas de grosses difficultés. C’était une période de récoltes au niveau du marché indien.

Donc les 180 000 tonnes de riz en provenance de l’Inde que vous aviez annoncé pour la fin du mois de février commencent à arriver ?

Absolument ! Les premières cargaisons sont en train d’arriver et en plus de cela, la production intérieure de riz augmente fortement. Si vous combinez ce que nous produisons au Sénégal avec l’importation, naturellement, nous sommes en train de stabiliser le marché. Aujourd’hui, les commerçants, les acteurs économiques sont en train de travailler justement à approvisionner le marché. Le problème du stock de riz au Sénégal est en train d’être résolu. D’ailleurs, nous avons ce matin (l’entretien a eu lieu hier) une réunion sur la commercialisation du riz local où nous avons 6 000 tonnes de riz dans la vallée qui sont achetés par les commerçants sénégalais, actifs dans la plate-forme de commercialisation.

Concernant le sucre, quel est l’état de la situation parce que les prix avaient connu aussi une hausse ?

Non, pour le sucre, il n’y a pas de difficultés parce que vous savez que nous avons une compagnie ; la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) qui produit du sucre. Ce qu’on a constaté, c’est que la CSS qui livrait à peu près 12000 tonnes par mois et 15 000 tonnes en période de Ramadan est aujourd’hui à plus de 20 000 tonnes par mois. Cette situation est due au fait que les cours mondiaux de sucre ont augmenté et que beaucoup de pays de la sous-région viennent s’approvisionner au Sénégal. Le rythme des livraisons a augmenté mais j’avais donné des instructions au directeur du Commerce intérieur en collaboration avec Directeur général de la Compagnie sucrière sénégalaise de faire en sorte que toutes les dispositions soient prises afin que l’approvisionnement soit rapide, et qu’il n’y ait plus de tensions sur les prix. Cela a été fait et aujourd’hui, la CSS travaille 24h/24, et les commerçants ont augmenté leur capacité logistique pour aller récupérer le produit et le livrer dans tous les coins et recoins du Sénégal. Donc la situation du sucre, aujourd’hui, s’est stabilisée.

Lors du dernier Conseil interministériel sur la commercialisation du riz, on a annoncé que le Sénégal a produit plus de 950 000 tonnes de riz et au même moment, le volume des importations était de près de 918 000 tonnes. Est-ce-à-dire que l’autosuffisance en riz annoncée en 2017 est loin d’être atteinte ?

Sur le programme d’autosuffisance en riz, nous sommes dans une très très bonne voie. Vous savez, 950 000 tonnes de riz paddy, il faut le convertir en riz blanc avec un coefficient de 65%. Ce qui fait à peu près 150 000 tonnes de riz blanc. Au Sénégal, nous avons aussi une bonne politique de riz entier. Cette céréale est également produite par des industriels et nous constatons que le consommateur sénégalais préfère le riz brisé. Ces contraintes ont été évoquées lors du Conseil interministériel et la réunion qu’on va tenir aujourd’hui (hier, Ndlr) c’est pour la mise en œuvre des recommandations qui sont issues de ce Conseil interministériel présidé par le Premier ministre. Aujourd’hui, l’ensemble du riz produit au Sénégal est entièrement commercialisé par les importateurs. Nous allons toutefois engager une vaste campagne de communication et de promotion du riz entier au Sénégal.

Le Sénégalais, vous et moi, préférons encore le riz brisé. Il y a dans nos rizeries une bonne partie de riz entier. Cette partie est aujourd’hui résolue et il faut se féliciter du protocole d’accord qui est cosigné par les riziers, les industriels, les commerçants, sous la supervision du gouvernement pour que tout ce qui est produit au Sénégal en matière de riz soit entièrement commercialisé. Ce qui se passe sur le riz, c’est la même chose que nous avons faite avec les autres filières. Depuis le 20 février (2017), nous avons gelé tout ce qui est importation d’oignons au Sénégal pour permettre à la production intérieure d’être entièrement commercialisée. C’est le même dispositif, également, que nous avons mis en place pour la pomme de terre.

Depuis 2016, le prix du riz brisé non parfumé a été homologué à 260 F le kilogramme. Est-ce que ce n’est pas parce que ce riz est plus abordable que les Sénégalais n’achètent pas trop le riz local ?

Absolument ! Le riz local est légèrement intouchable mais la qualité est meilleure que le riz brisé non parfumé venant de l’Inde ; parce que c’est un riz qui est frais. La qualité organoleptique du riz sénégalais est largement supérieure à celle du riz brisé indien et le Sénégalais doit le savoir. Vous savez, le consommateur, devant un produit, souvent, il regarde le prix et c’est cela qui explique, parfois, que les gens préfèrent ce riz pour uniquement des questions de prix.

Mais pour une question de qualité et de nutrition, la qualité du riz sénégalais est largement supérieure. Je voudrais inviter nos compatriotes à faire preuve de patriotisme économique et privilégier ce riz sénégalais qui est produit ici et qui est d’une très grande qualité et dans lequel le gouvernement a investi beaucoup d’argent. Aujourd’hui, il faut se féliciter du fait que le riz local est disponible partout au Sénégal. Il y a 3 ans de cela, vous entendiez des stocks invendus, mais aujourd’hui, si on vous dit qu’il n’y a que 6 000 tonnes de riz invendus, c’est juste 2 jours de consommation parce que le Sénégal consomme 3 000 tonnes de riz chaque jour. Chaque Sénégalais consomme, en moyenne, 70 à 80 kilogrammes de riz par an. C’est la raison pour laquelle nous importons énormément. Nous sommes le pays qui importe le plus de riz brisé au monde ; 1 million de tonnes. C’est énorme. C’est pourquoi d’ailleurs le Sénégal est un marché mondial pour le riz brisé qui est couru par tous les plus grands traders.

Il faut donc encourager et soutenir fortement ce programme du chef de l’État qui est l’autosuffisance en riz puisque dès que nous aurons atteint l’autosuffisance totalement, c’est 200 milliards de F CFA injectés dans l’économie nationale ; 200 milliards de F CFA qu’on donne à des Sénégalais. Ce sont des emplois qui sont créés. C’est pourquoi je lance un très grand appel pour que les Sénégalais privilégient le riz sénégalais, produit dans la vallée, les zones centres, au sud du Sénégal. Le riz est devenu un produit accessible, les semences sont de grande qualité et le ministère de l’Agriculture a fait un travail de qualité sur la semence et l’accompagnement.

Nous devons mobiliser autour de ça, en faire une cause nationale. Ce n’est pas un sujet de polémiques. Ce sont des sujets sur lesquels nous devons avoir un consensus de tous les acteurs politiques, économiques parce que c’est un sujet national, un sujet de souveraineté. Le jour où le Sénégal ne pourra plus importer du riz, qu’est ce qui va se passer ? C’est une question extrêmement sérieuse qui dépasse les clivages politiques. Si demain nous n’avons plus ce riz, c’est nous tous qui allons en payer les frais. Si l’Inde qui fait plus d’un milliard d’habitants l’a atteint naturellement, le Sénégal a toutes les capacités pour dépasser cela.

Donc selon vous, la solution face à ces fluctuations, c’est l’autosuffisance en riz ?

Absolument ! Nous n’avons pas le contrôle du marché mondial. De 2012 à maintenant, nous avons réussi à avoir un prix du riz extrêmement bas ; 260 F. Maintenant que nous avons eu ces résultats, il faut anticiper. Gouverner, c’est aussi prévoir. Il faut faire en sorte que le Sénégal soit autosuffisant pour qu’il ne soit plus dépendant du marché international.

Depuis 2012, beaucoup de produits ont connu une baisse mais, selon les associations de consommateurs, les détaillants, souvent, ne respectent pas ces prix homologués. Est-ce que les services du ministère du Commerce font le contrôle nécessaire ?

Il y a dans les services du ministère du Commerce des Sénégalais qui sont des patriotes qui, au risque de leur vie, vont dans les marchés, ici à Dakar, mais également dans les régions limitrophes, de jour comme de nuit, pour faire un travail de contrôle. Il y a des Sénégalais très, très engagés pour ça. Mais la première sentinelle, c’est d’abord le consommateur. Si vous avez constaté dans vos quartiers une hausse anormale, une pratique illicite de prix, vous avez un téléphone, saisissez les services du Commerce intérieur pour lui dire que dans telle boutique, il y a une hausse de prix. Je lance un appel à tous les Sénégalais pour le faire parce qu’on ne peut pas mettre un contrôleur derrière chaque boutique. Cela n’existe nulle part. Ce sont les consommateurs eux-mêmes qui doivent faire le gendarme. Il faut que chaque Sénégalais soit son propre contrôleur ; ce qui est valable pour les prix est également valable dans tous les secteurs, en matière de sécurité, de protection. Nous avons un pays où chacun a une part de responsabilité dans ce que nous consommons, ce que nous mangeons. Nous serons intransigeants face aux délinquants qui font des pratiques illicites au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs. Mais je dis, encore une fois, que chacun doit jouer sa partition.

Les consommateurs demandent aussi l’affichage des prix surtout pour les denrées de première nécessité. Est-ce que votre ministère ne doit pas faire de cela une exigence ?

C’est vrai que nous avons un travail de modernisation de nos structures de commercialisation, que ce soit nos boutiques, nos magasins. C’est un travail qui est en cours. Le prix du riz brisé, on sait combien il coûte de même que celui de l’huile. Si vous allez dans les services départementaux du Commerce, vous pouvez savoir tout ce qui se passe. Le consommateur a beaucoup de droits mais il a aussi des obligations. C’est cela la nouvelle citoyenneté. Avec les réseaux sociaux, Facebook, whatsApp, twitter, il faut mettre en place des réseaux d’informations, de communications. On a une surveillance mondiale à travers ces réseaux, il faut que les consommateurs aussi s’organisent. Dans les quartiers, on peut avoir des whatsApp groupe dans lequel vous surveillez les prix. Nous sommes dans une dynamique qui doit pouvoir aller au-delà de la dimension classique où chacun était là en train d’attendre tranquillement qu’on vient vers lui pour lui donner de l’information. Non ! Aujourd’hui il faut aller vers l’information. Nous sommes dans un monde ouvert.

Les élections législatives, c’est dans quelques mois. Comment votre formation politique, l’AFP, prépare-t-elle ces échéances électorales ?

Je voudrais d’abord vous rappeler que le président Moustapha Niasse, le secrétaire général de l’AFP, président de l’Assemblée nationale, est en Afrique, dans le monde, avant de venir au Sénégal, l’une des personnalités phares du monde politique. C’est une personnalité respectée, qui aime son pays et quand vous avez un parti qui a la chance d’avoir une telle personnalité, adulée sur le plan national et international, connaissant la politique mieux que quiconque parmi nous, ce parti dispose de potentialités et des atouts non négligeables dans l’espace politique. C’est le secrétaire général de l’AFP qui m’avait instruit, en tant que coordonnateur des cadres de l’AFP, depuis plus de 6 mois, d’aller dans les régions et départements du Sénégal, porter son message et rappeler les lignes directrices du parti.

Et vous avez fait le tour de toutes les régions du pays ?

Nous avons fait plus de 9 régions et dans chaque étape, le message a porté sur trois choses : d’abord un message d’encouragement et de félicitation du secrétaire général à l’endroit des militants, le rappel et l’obligation faite à chaque militant de massifier le parti dans sa maison, son quartier, dans sa commune, son département, sa région et troisièmement consolider la coalition Benno Bokk Yaakaar dans laquelle l’AFP est un des membres fondateurs. Dans toutes les régions où nous nous sommes rendus, c’était une mobilisation exceptionnelle de tous les militants qui, tous comme un seul homme, sont mobilisés derrière le Secrétaire général Moustapha Niasse qui est notre leader, celui à qui ces militants que nous sommes s’identifient. Ils lui ont réitéré, à chaque fois, leur engagement, leur fidélité et également leur discipline et le respect des consignes données par le parti. Les partis qui sont en mesure de faire ce que l’AFP a fait ne sont pas nombreux. Dans toutes les régions du Sénégal, vous avez des militants de l’AFP. Ils ne sont pas des militants qui font la politique dans les revues de presse ou dans les radios. À Guinguinéo et Gossas, nous avons vu des militants qui sont élus depuis 2003. Ces militants, vous ne les entendez pas chaque jour en train de parler devant les micros, à la radio. Ce sont des hommes et des femmes qui se battent à la base et qui se font élire et qui n’ont rien demandé à personne et qui sont des militants fidèles à Moustapha Niasse et aux idéaux du parti. Nous sommes dans un pays où, malheureusement, on met en avant ceux qui parlent beaucoup. Je préfère, moi, valoriser ceux qui travaillent et qu’on entend moins. Il faut mettre la lumière sur ceux-là qui sont fidèles au parti, qui travaillent pour ce parti, qui gagnent des élections chez eux. Cette tournée a été donc un très grand succès. Nous avons un parti présent partout au Sénégal et dynamique. Le seul indicateur de mesure d’un parti, c’est l’élection. Or depuis 2000, l’AFP a participé à toutes les élections organisées au Sénégal. Et notre candidat a toujours fait partie des 3 premiers. Nous ne sommes pas un parti qui vit dans les caniveaux, qui vit dans la polémique. Nous constatons aujourd’hui, dans notre pays, des crimes abominables, des agressions de toute sorte, des personnes abattues devant leurs propres familles. Cela nous interpelle nous acteurs politiques. Les partis politiques doivent intégrer la question des valeurs au cœur de leur activité de tous les jours.

Donc l’AFP réaffirme son ancrage dans Benno Bokk Yaakaar ?

L’AFP est ancrée dans la coalition Benno Bokk Yaakaar, travaille pour sa massification ; et la force de Benno Bokk Yaakaar repose sur la force des différents partis qui la composent. Nous travaillons à la massification de notre formation politique, et à la consolidation de Benno Bokk Yaakaar pour que nous puissions gagner très largement les Législatives. L’engament de l’AFP, c’est de permettre au président Macky Sall d’avoir un deuxième mandat en 2019. Nous l’avons dit en mars 2014. Cet engagement est toujours valable. L’AFP est un parti qui sait se battre. Il faut demander à Abdoulaye Wade. Nous avons croisé le fer contre lui pendant près de 12 ans. Nous ne sommes pas un parti qui a peur de ses choix. Quand nous avons des choix, nous le faisons parce que nous avons mis en avant l’intérêt du Sénégal. Chacun dans sa base peut aspirer à être candidat. Mais nous sommes dans un parti qui met en avant l’intérêt général.

Est-ce que vous pensez que votre Secrétaire général Moustapha Niasse va diriger la liste nationale de la coalition BBY pour les Législatives du 30 juillet 2017 ?

Je n’ai aucune réponse à cette question.

N’avez-vous pas senti lors de votre tournée nationale une perte de terrain de votre parti. Surtout avec le départ de Malick Gakou (aujourd’hui leader du Grand parti), et de nombreux autres cadres ?

Absolument pas ! Nous nous sommes adressés aux Sénégalais et Sénégalaises qui sont 14 millions. Personne n’est indispensable dans un parti politique à commencer par moi-même qui vous parle. Si un parti considère qu’une personne est indispensable, cela veut dire que ce parti-là, son ambition est très, très limitée. Ce sont les Sénégalais qui sont les seuls juges. Les militants que nous avons vus sont des hommes et des femmes qui sont élus depuis 2000. Ils sont des militants, membres fondateurs du parti. Ils sont aussi engagés et c’est ceux-là qui font gagner des élections. Dans le Saloum, dans le Cayor, les maires de l’AFP sont toujours maires. Je suis maire depuis 2009, je n’ai pas attendu 2012 pour l’être. Le maire Alioune Samba Ciss de Diass est élu bien avant 2009. Il est toujours militant de l’AFP… Il faut privilégier les Sénégalais qui sont à la base, qu’on ne voit pas souvent et ne pas privilégier ceux qui parlent le plus et qui travaillent le moins.

La succession de Moustapha Niasse à la tête de l’AFP se pose. Est-ce que le ministre Alioune Sarr se positionne pour le remplacer un jour ?

Je ne me positionne en rien du tout. Moi, ce que je dis est que nous sommes dans une mission et nos interlocuteurs, ce sont les Sénégalais. Je peux vous rappeler une chose : dans l’AFP, Moustapha Niasse a formé plus d’une centaine de Sénégalaises et de Sénégalais dont chacun, demain, peut jouer sa partition car on ne peut pas remplacer Moustapha Niasse. Chacun a son identité, son parcours. Le parcours de Moustapha Niasse est exceptionnel. Au Sénégal, personne ne l’a. Je vous dis bien qu’au Sénégal, il n’y a personne qui a ce CV aussi riche sur le plan politique, diplomatique et économique. Moustapha Niasse est un acteur économique. Sa profession, ce n’est pas de la politique. La politique n’est pas un métier. Dans la vie, il faut avoir un métier et la politique, c’est pour être au service de vos concitoyens. Le leader de l’AFP est un acteur politique, économique et diplomatique pour avoir dirigé la diplomatie pendant 11 ans, le cabinet présidentiel du Sénégal pendant plus de 10 ans ; est un acteur économique éminent dont les conseils sont recherchés partout à travers le monde. Je dis bien que je ne connais pas au Sénégal quelqu’un qui a ce parcours exemplaire. Une telle personne n’est pas remplaçable.
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