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Arrestation de djihadistes ayant logé aux Parcelles assainies et à Cité Damel: Les populations dans la stupeur
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Sud Quotidien
Quatre
© Autre presse par DR
Quatre individus lourdement armés recherchés par les forces de sécurité à Matam




L’arrestation par la police des présumés djihadistes ayant logé à l’unité 26 des Parcelles assainies et à la Cité Damel a heurté la sensibilité des populations de ces deux quartiers. La nouvelle donnée par la police et largement relayée par la presse, vendredi 24 février, a suscité beaucoup de peur dans cette partie de la banlieue dakaroise où les populations souhaitent plus d’efforts de l’Etat pour assurer leur sécurité, surtout que les auberges et les maisons closes pullulent dans leurs quartiers.

L’unité 26 des Parcelles assainies, un quartier qui attire la bourgeoisie dakaroise est au devant de l’actualité depuis hier, vendredi 24 février. Pour cause, l’information de l’arrestation de deux supposés djihadistes par la Police nationale largement relayée par la presse a installé la panique chez les habitants de la banlieue. En apprenant que le nommé Ould Ame Sidalamine logeait dans ce quartier, les populations se sont posées des questions sur leur sécurité. Hier, vendredi 24 février, au moment où, les musulmans s’apprêtaient à accomplir la prière hebdomadaire, la question était presque sur toutes les lèvres.

UN VRAI CLIMAT DE PEUR

Les va-et-vient des habitants perturbent le silence habituel des lieux. Mais la peur est perceptible sur le visage des domiciliés du quartier. «Je crains pour notre sécurité. J’ai de nombreuses plaintes. Les habitants sont convaincus que leurs voisins se lancent dans des activités illicites», soutient le délégué de quartier, Khady Bâ. «Aujourd’hui, ce sont des terroristes qui sont arrêtés, mais diverses autres activités malsaines se font dans le quartier», déplore-telle. L’unité 26 des Parcelles assainies manque de sécurité, la cause est, selon le délégué de quartier, la prolifération des auberges et des maisons closes.

REQUISITOIRE CONTRE LES AUBERGES

«Les auberges et les maisons closes nous causent d’énormes problèmes. Le président de la République doit trouver une solution à ce phénomène. L’Etat doit veiller à ce que les maisons à usage d’habitation ne soient pas utilisées à d’autres fins. Car les bailleurs ne s’opposent à aucun acte délictueux. L’essentiel pour eux, c’est l’argent qu’ils tirent de la location», fustige-t-elle.

Pis, ajoute-t-elle, «les bailleurs ne font aucune enquête de moralité avant de céder les maisons». La complicité des Sénégalais facilite la tâche aux personnes malintentionnées. «Nos concitoyens ne se soucient plus assez des activités douteuses de certains locataires étrangers. Ils vont même jusqu’à les aider à obtenir des certificats de domicile», a-t-elle dit. «Je ne donne pas le certificat de domicile automatiquement. Je demande le contrat de location ou des factures déjà payées mais, ceci n’est pas un gage de sécurité, parce que les locataires peuvent se procurer facilement les documents avec l’aide de leurs bailleurs», a-t-elle assuré.

POUR UN SOUTIEN AUX FORCES DE SECURITE

Trouvé devant sa maison, son téléphone à la main, Aminata Ndao dit qu’elle a été surprise de l’entrée des djihadistes dans leur quartier. «Personne ne s’attendait à ce qui s’est passé. On a peur même de circuler maintenant», dit-elle. «L’état doit assurer la sécurité des citoyens. On ne peut pas reconnaitre un djihadiste au premier regard», souligne-t-elle. La restauratrice Fatou Diallo est aussi du même avis. Pour elle, «l’Etat doit veiller à surveiller davantage les frontières car les gens entrent facilement au Sénégal». Fatou Diallo trouve par ailleurs que les Sénégalais doivent collaborer davantage avec les forces de sécurité pour dénoncer tous les comportements suspects.

Non loin de l’unité 26, à la cité Damel où un autre supposé djihadiste a été cueilli alors qu’il était sur le point de quitter son auberge après un mois de séjour, l’inquiétude a aussi atteint son paroxysme. Mamadou Diouf, un jeune au teint clair rencontré à quelques encablures de son domicile, est très inquiet. «On a vécu avec un terroriste sans le savoir. Mais nous ne pouvons pas combattre le terrorisme avec les mains vides. C’est à l’Etat de prendre toutes les mesures idoines pour protéger les citoyens», dit-il.

POUR UN CONTROLE ASSIDU DES AUBERGES

Mieux, ajoute-t-il, la surveillance doit être renforcée au niveau des frontières. Un autre habitant de la cité, Madame Sarr, elle aussi cache mal ses inquiétudes. «Je n’en revenais pas quand j’ai eu vent de la nouvelle. J’ai peur surtout pour mes enfants qui vont à l’école. On ne sait plus à quel saint se vouer. Le gouvernement doit prendre toutes les mesures afin que la sécurité soit garantie», pense-t-elle. Toujours selon Madame Sarr, il faut une régulation des auberges et des maisons closes. «Il faut des visites permanentes dans les auberges. Il n’y a aucun contrôle et les gens séjournent dans ces lieux sans être inquiétés», dénonce-t-elle.

Aïssatou, une autre femme rencontrée sur les lieux, est elle aussi de ceux qui souhaitent le renforcement de la sécurité dans le quartier. «La police des Parcelles assainies fait souvent des descentes, mais ce n’est pas suffisant. Il y a tellement de choses nébuleuses dans ce quartier», a-telle trouvé.
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