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Aliou Cissé diagnostique le mal du football sénégalais: "Il nous reste à travailler le mental"
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Sud Quotidien
Can
© aDakar.com par DF
Can 2017: Le sélectionneur national publie une liste de 23 joueurs
Dakar, le 30 décembre 2016 - Le sélectionneur national Aliou Cissé a rendu public sa liste des 23 joueurs devant disputer la Coupe d`Afrique des Nations 2017




Au soir du 28 janvier 2017, Aliou Cissé avait affiché une mine d’un coach dépité par une élimination prématurée face à une sélection du Cameroun qui avait refusé de produire du jeu en quart de finale de coupe d’Afrique des nations à Franceville. Il s’est ensuite emmuré dans un silence qu’il a fini par briser avec le quotidien national «Le Soleil» (interview parue le 20 février). Puis la télévision nationale (23 février). Hier, vendredi 24 février, le sélectionneur national a fait face à quelques organes de presse privée dans un hôtel de la place. Après avoir fait un diagnostic sur les échecs répétitifs des Lions depuis 1986, l’ancien capitaine du Sénégal soutient que le travail qui reste à faire pour remporter enfin un titre continental, est au niveau du mental. Un challenge qu’il dit avoir engagé avec un groupe qu’il dirige depuis mars 2015. Par ailleurs, Aliou Cissé est revenu sur les difficultés que les joueurs sénégalais éprouvent souvent dans les séances des tirs au but, les critiques formulées par certains observateurs lui reprochant une certaine «frilosité» dans ses changements face au Cameroun ; la retraite annoncée de certains «cadres», l’affaire Youssouf Dabo, du nom du désormais ex-entraîneur du GFC. Mais aussi de la Coupe du monde à 48 en 2026. Morceaux choisis

CRITIQUES CONTRE MAME BIRAME DIOUF ET GANA GUEYE

«Je ne suis pas mécontent de Mame Birame Diouf. Même si je dois reconnaître ce qu’on attend d’un attaquant, c’est de marquer des buts et il n’a pas marqué durant cette compétition. Mais encore une fois, l’objectif n’est pas qu’un attaquant ou un autre marque des buts. L’objectif, c’est que le Sénégal gagne collectivement.
Quant à Idrissa Gana Guèye, il a participé trop même au jeu par rapport à ce que je lui demandais de faire. Il a su garder l’équilibre aux côtés des défenseurs centraux».

MANQUE D’EFFICACITE

«La seule chose qui a manqué au Sénégal face au Cameroun, c’est l’efficacité. Nous n’avons pas marqué de buts. D’ailleurs, c’est le seul match où nous n’avons pas marqué. Pourtant, on s’est créés pas mal de situations. Mais, nous avons manqué de lucidité. Ils étaient venus pour jouer les tirs au but. Ils nous ont laissé le ballon et nous l’avons utilisé. Nous sommes rentrés à plusieurs reprises dans leur surface. Hélas, nous n’avons pas pu scorer».

COMMENT FAIRE POUR GAGNER LES MATCHES DECISIFS

«Je réfléchis à cette question parce que nous avons fait le même constat. A chaque fois qu’il y a un match décisif, le Sénégal ne gagne pas. On peut bien jouer, mais on ne gagne pas. En 1986, nous avons perdu devant la Côte d’Ivoire (CAN au Caire). Même en 2002, c’était le cas. Nous avons perdu en finale contre le Cameroun (au Mali) et en quarts de finale de la coupe du monde devant la Turquie. C’est un problème de mental. Il faut aider les joueurs à être présents et à déstresser.
Je m’investis beaucoup dans ce domaine avec mon équipe. D’ailleurs, la mentalité est en train de changer. Même la France a vécu pareilles situations. Souvenez-vous que les Bleus perdaient à chaque fois qu’ils rencontraient l’Allemagne. Nous avons les mêmes problèmes avec les Ivoiriens ou les Camerounais qui pourtant nous craignent. Il faut donc travailler à ôter de la tête de nos joueurs ce complexe de supériorité ou d’infériorité».

PROBLEMES AVEC LES TIRS AU BUT

L’autre constat dans les échecs du Sénégal, c’est dans les séances fatidiques des tirs au but. Aussi bien en clubs qu’en sélections (cadets, juniors olympiques ou seniors), le Sénégal peine dans cette épreuve. Là également, Aliou Cissé tout en faisant le même constat, relève un problème de mental. «C’est aussi un problème de mental. Il faut savoir maitriser ses émotions dans cette situation», a-t-il indiqué. Mieux, selon le sélectionneur des «Lions», «c’est le Sénégalais qui est par nature émotif. J’ai dû mal à me l’expliquer, mais nous avons des émotions quand nous sommes contents ou quand nous sommes malheureux».

Par ailleurs, Aliou Cissé a confié que l’équipe de 2002, ne s’était jamais exercée pour des tirs au but. Contrairement à son équipe. «On connaissait déjà les 5 tireurs. Parce qu’il n’y a une seule séance où nous ne nous sommes pas entrainés avec les tirs au but. Mais, un penalty reste de la loterie. Je suis bien placé pour en parler (il avait raté le dernier penalty qui a permis au Cameroun d’être sacré champion d’Afrique en 2002, Ndlr)».

ABSENCE DE PRISE DE RISQUES FACE AU CAMEROUN

Beaucoup d’observateurs ont reproché à Aliou Cissé d’avoir été frileux et de n’avoir pas pris suffisamment de risques face au Cameroun, dont le sélectionneur, Hugo Bross, lui-même l’a reconnu. Il était venu pour jouer les tirs au but parce que n’ayant pas de moyens pour face au Sénégal. Mais le technicien sénégalais, estime qu’avec «des si, on peut refaire le monde».

«Les gens disent que j’aurais dû mettre un milieu offensif ou un attaquant après la blessure de Cheikh Mbengue, au lieu de mettre Saliou Ciss. Ils oublient juste que sur ce côté gauche, il y avait Bassogog qui était élu meilleur de la CAN. J’ai préféré un remplacement poste pour poste», a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : «sur ce match, nous avons été meilleurs. Nous avons été dessus avec plus de 300 passes réussies. Je ne crois pas avoir été frileux dans les changements. La preuve, Cheikhou Kouyaté a été remplacé par un attaquant».
Mieux dira Aliou Cissé : «je ne vais quand même changer un système parce que je suis en face du Cameroun».

RETRAITE DE CERTAINS «CADRES»

Mohamed Diamé et Moussa Sow ont avancé la possibilité d’arrêter avec la sélection nationale de football du Sénégal. Mais pour l’heure, Aliou Cissé dit n’avoir pas été saisi. «Je ne sais pas ce qui motivent ces sorties dans les médias. Mais tout le monde connaît mes relations avec Momo (Diamé). Moussa (Sow) aussi. S’ils prennent cette décision d’arrêter, ils m’avertiront», a indiqué Cissé. Toutefois s’est-il empressé de préciser : «le groupe va continuer à s’ouvrir, même s’il faut garder l’équilibre. Nous avons même ciblé des joueurs que nous allons prendre. Mais pour le moment, je ne vais pas en parler. Je préfère attendre qu’ils choisissent eux-mêmes de rejoindre le Sénégal. Certains sont OK ; d’autres hésitent. Mais la relève est là. Nous avons des joueurs qui ont pris part à la coupe du monde en Nouvelle Zélande avec (Joseph) Koto. Nous avons aussi des joueurs de Sérigne Saliou Dia».

CISSE RESTE, COMME LEROY

Depuis 1986, le Sénégal s’est toujours séparé de son sélectionneur après chaque compétition de la CAN. Seul Claude Leroy a échappé à cette guillotine. Même si Bruno Metsu ne peut pas être mis dans le même lot. Le franco-sénégalais avait décidé de partir suite à un désaccord. Une instabilité chronique qui, selon Aliou Cissé ne permet pas de travailler dans la durée. «Je suis resté parce que la Fédération sénégalaise de football a jugé que nous sommes en train de faire un bon boulot. Je crois aussi que nous sommes sur la bonne voie», dira Cissé. Et d’ajouter : «on ne peut pas se permettre de virer un coach tous les deux ans. Il faut travailler dans une certaine continuité. C’est le cas de Low (Allemagne), de Deschamps (France), de Del Bosque (Espagne). Il n’y a que dans la continuité qu’on pourra gagner».

AFFAIRE YOUSSOUF DABO

«Je suis triste de la tournure des choses. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on en est arrivé là. Et dire que personnellement, il m’arrive de répondre aux sollicitations de Jamil Faye (président du Guédiawaye FC), qui est un ami. Je suis allé voir son équipe pour donner des conseils, sur la façon de jouer, le mental qu’il faut avoir etc. Mais, je n’ai jamais demandé l’aval de Me Augustin Senghor ; qui n’a non plus, ne me l’a jamais reproché. Youssouf Dabo est un technicien très intéressant pour la supervision notamment avec le poste à poste ; les coupures des matches», a indiqué Aliou Cissé.A la question de savoir pourquoi lui-même n’a pas saisi le président du GFC, il répond : «j’ai demandé à Youssouf (Dabo) qui m’a certifié en avoir parlé avec son président et que ce dernier n’y voyait aucun inconvénient». Mais précise Cissé : «si jamais, j’avais su que cette affaire allait avoir une telle tournure, je n’allais jamais engager Youssouf Dabo à venir servir son pays, son équipe nationale, le football de son pays. Peut-être que j’aurai dû en parler à Jamil. Encore une fois, c’est de l’incompréhension».

LE MONDIAL A 48, AVEC 9 EQUIPES POUR L’AFRIQUE

«Il était temps que l’Afrique occupe une bonne place dans le football mondial. Ce n’est que justice. L’Afrique a des millions de licenciés qui évoluent partout dans le monde. On ne doit pas seulement de nous contenter de passer de cinq à neuf. On devrait réclamer 10 équipes».
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