Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Ousmane Tanor Dieng aux étudiants de la Fsjp: Une biographie justificative
Publié le mardi 14 fevrier 2017  |  Enquête Plus
Macky
© Présidence par DR
Macky Sall donne le coup d`envoi du dialogue national
Dakar, le 28 mai 2016 - Le président de la République Macky Sall a donné le coup d`envoi du dialogue national. Il a lieu au palais de la République. Photo: Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Ps




Au début, ce devait être un autoportrait. Mais après quelques lignes sur sa vie, Ousmane Tanor Dieng, contraint par la crise dans son parti, décide de se défendre et de répondre à ses adversaires. Il était samedi dernier à l’Ucad, en tant que parrain de la 3ème promotion du système LMD de la faculté de Droit.

Après le Président Macky Sall, lors de la rentrée citoyenne, samedi dernier, c’était au tour d’un de ses alliés, Ousmane Tanor Dieng en l’occurrence, de s’essayer au ‘’moi’’. Le secrétaire général du Patri socialiste s’est raconté à la 3ème promotion du système LMD de la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad dont il est le parrain. Et puisqu’il se trouvait à l’université, l’enfant de Nguéniène a commencé par son cursus académique. Arrivé à cette même faculté en 1970, Tanor y décroche, quatre ans plus tard, une Maîtrise en Droit public, option relations internationales. Après quoi, il décide de faire un troisième cycle. Ce qui lui ouvre les portes de l’enseignement supérieur comme chargé de travaux dirigés dans ce qui était l’université de Dakar. ‘’Vous voyez que je suis quelque peu des vôtres, de la communauté universitaire, de la famille des juristes dont je me suis physiquement éloigné pour des raisons professionnelles, mais à laquelle je suis intellectuellement et spirituellement attaché’’, soutient-il.

Justement, cet éloignement est arrivé lorsque l’ancien élève à Saint-Louis a décidé d’aller à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam), aujourd’hui amputée de ce dernier volet. A l’époque, comme il le dit lui-même, sa génération avait une large palette de choix entre la Fonction publique et le secteur privé. ‘’Après avoir longuement hésité entre les options qui se présentaient à moi, j’ai, guidé par mes objectifs personnels et le déterminisme du destin, choisi d’embrasser la diplomatie’’, raconte-t-il. Du ministère des Affaires étrangères, il passe à la Présidence, d’abord comme conseiller diplomatique du Président Léopold Sédar Senghor. Tanor soutient que l’ancien chef de l’Etat, paraphrasant De Gaulle, ‘’disait rechercher un internationaliste qui sache écrire’’. Ce fut lui. A De Gaulle, Georges Pompidou ! A Senghor, Ousmane Tanor Dieng ! Puis l’homme devient directeur de cabinet du Président Abdou Diouf et enfin ministre d’Etat chargé des Affaires et services présidentiels.

Avec Senghor et Diouf, même s’il admet qu’ils n’ont pas tout fait, il estime qu’ils ont ‘’engagé le pays dans la modernité’’, ‘’approfondi la démocratie, élargi les libertés publiques’’. La transition était tout trouvée pour parler de l’autre aspect de sa vie, la carrière politique. Celle-ci s’est faite exclusivement dans le Parti socialiste. Il a démarré comme secrétaire aux relations internationales. Plus tard, il devient premier secrétaire. L’homme ne donne pas de date, mais c’est à l’issue de ce qui est qualifié de congrès sans débat en 1996. Après la perte du pouvoir, Tanor se retrouve officiellement à la tête des Verts. Une même position pour deux contextes différents qui ont été fort instructeurs. ‘’Comme premier secrétaire du Parti socialiste, j’ai l’expérience confortable de la gestion d’un parti au pouvoir. Comme secrétaire général du Parti socialiste, j’ai connu les servitudes de la gestion d’un parti d’opposition pendant 12 ans’’. D’après lui, les 12 ans face à Wade ont été même plus édificateurs sur la ‘’complexité insondable de la nature humaine’’ que les 25 ans de pouvoir.

‘’Mais personne ne me prendra en défaut de loyauté…’’

Contexte politique oblige, avec notamment cette discension au sein du parti, le patron des socialistes a abordé l’actualité, sans donner l’impression de le faire. Accusé par une partie de ses camarades d’avoir ‘’vendu le parti à Macky’’, il s’est défendu. ‘’Tout au long de mon engagement politique et aujourd’hui plus que jamais, j’ai assumé mes actes. Je me suis évertué à rester authentique et loyal. (…) On peut être en désaccord avec moi sur ce que je dis ou sur les positions que je défends. C’est la démocratie, mais personne ne me prendra en défaut de loyauté vis-à-vis des valeurs qui m’ont été transmises.’’ A partir de ce moment, Tanor semblait s’adresser plus aux absents qu’aux étudiants présents dans la salle.

A un moment où il est accusé de tenter de liquider ses adversaires, notamment en utilisant l’arme juridique, Tanor Dieng s’est défendu tout en pointant du doigt ses adversaires. ‘’En politique, on ne fait pas la guerre. Je ne fais pas la guerre. Je cherche à convaincre pour faire triompher mes idéaux et mes convictions. Je peux avoir des adversaires politiques mais jamais d’ennemis. J’ignore jusqu’à l’idée de la haine qui est la pire ennemie de la démocratie’’, déclare-t-il. Justifiant son militantisme en partie par la fierté qu’il a d’appartenir à un grand pays, il a demandé aux étudiants de s’engager en politique, s’ils le veulent, mais qu’ils refusent d’être entraînés dans la violence. ‘’La démocratie dépérit quand la violence devient le recours systématique à la place du débat d’idées, de la réflexion. C’est sans doute l’une des principales causes de la crise actuelle de la politique dans notre pays et les plus jeunes en sont les principales victimes’’, regrette-t-il.

Face à des diplômés, Tanor a aussi abordé la question de l’emploi. Il admet que, pendant trop longtemps, le pays n'a pas su offrir à sa jeunesse les perspectives qui les sauvent du chômage. Et du fait de certaines conditions exigées par les entreprises, l’insertion est devenue plus difficile. ‘’Pour beaucoup d’emplois, à part la fonction publique, tous ceux qui recrutent exigent que les candidats aient de l'expérience et des références ; mais pour les jeunes, comment avoir cette expérience, si on ne leur donne pas, à un moment donné, la chance de l'acquérir ?’’ se demande-t-il.
Commentaires