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Iba Mar Diop: Hémorroïdes et impuissane sexuelle, premiers motifs de consultation chez les guérisseurs
Publié le jeudi 9 fevrier 2017  |  Agence de Presse Sénégalaise




De nombreux Sénégalais souffrant de divers maux, notamment d’hémorroïdes et d’impuissance sexuelle, sollicitent les services des tradipraticiens installées le long du mur du stade Iba Mar Diop, à La Médina.

Les échoppes de fortune de ces guérisseurs souvent originaires de pays de la sous-région voilent même les fresques murales en graffiti et autres tags réalisés par des artistes en herbe.

Le passant ne peut être indifférent à la présence le long du mur, de tables où se superposent moult remèdes traditionnels faits de cornes, de feuilles d’arbres, de sachets portant des étiquettes, etc., le tout destiné à donner des "réponses appropriées" aux attentes des nombreux visiteurs. Des visiteurs qui, pour l’essentiel, sont à la recherche de remèdes-miracles contre les hémorroïdes et l’impuissance sexuelle.

Originaire du Niger, le tradipraticien Abasse Touré, est installé dans une échoppe placardée d’une grande affiche qui vante ses capacités à guérir 33 pathologies. Touré soutient être à mesure de traiter, entre autres, le paludisme, le diabète, l’amaigrissement, l’addiction au tabac, les maux de dents, les maux de dos et de rein. Une liste loin de s’achever, car ses remèdes seraient aussi indiqués pour la mauvaise langue, les problèmes d’estomac, d’ulcère, l’asthme, la tension artérielle, le pipi au lit, etc.


Mais parmi tout l’arsenal qu’il propose, ce sont les médicaments contre l’impuissance sexuelle et les hémorroïdes qui sont de loin les plus vendus, indique Abasse Touré.

"Les médicaments contre l’impuissance sexuelle et les hémorroïdes sont les plus vendus ici. Pour traiter l’impuissance sexuelle, nous demandons souvent au client, après interrogation, de payer d’abord à 1500 francs CFA, un sachet contenant une poudre à boire avec de la soupe ou du café. Ensuite, s’il se sent mieux, c’est lui-même qui revient en personne ici", a-t-il raconté.

"C’est seulement après qu’on lui conseillera de suivre un traitement avec 4 sachets de 2.500 l’unité, pour une durée de 12 jours maximum", a-t-il ajouté, relevant que "l’impuissance sexuelle constitue un véritable problème de santé publique au Sénégal".

Il ajoute : "Les gens en parlent peu ici. Pourtant, elle fait des ravage, car nous recevons beaucoup de clients qui nous viennent de Thiès, Saint-Louis, Mbour, Niodior, etc. pour se soigner, faire des commandes". D’après lui, "des jeunes, des vieux passent pour se renseigner, et au besoin, acheter pour se soigner".


Un engouement qui ne se dément point, si l’on se fie aux confidences d’un client, un jeune homme de teint noir et de taille moyenne, rencontré sur les lieux. Sous le couvert de l’anonymat, il donne les raisons de son choix d’aller vers les tradipraticiens : "Moi, j’ai préféré venir ici. Depuis que j’ai un mal, j’ai vite pensé à mon avenir. Pas question de rester jusqu’à un âge avancé pour me faire soigner".

Et avant de partir, il glisse un billet de 5.000 francs CFA pour l’achat de deux sachets auprès de Moussa Touré et d’un autre tradipraticien ayant pignon sur ce trottoir de l’avenue Blaise Diagne.

"Depuis la première édition de la Foire internationale de Dakar (FIDAK), El Hadji Ousmane Touré, notre papa, vient exposer et écouler ses produits à Dakar", explique Moussa Touré, petit-frère d’Abasse.

"Depuis 25 ans, mon père vend ces produits au grand bonheur des Dakarois. Ces racines et produits sont amenés depuis la forêt de Tawa, au Niger. Donc, c’est une tradition chez nous. A chaque édition de la foire, nous exposons, et à la fin, nous venons ici au stade Iba Mar Diop, avec l’accord de la Mairie à qui nous versons chaque mois 9.000 francs CFA", explique Moussa Touré.

A côté de l’impuissance sexuelle, Moussa Touré fait remarquer que beaucoup de gens souffrant d’hémorroïdes viennent également chercher remède chez eux.

"Des hommes et des femmes souffrant d’hémorroïdes viennent ici pour se soigner. Là aussi, nous leur proposons toujours de payer d’abord le sachet à 1.000 francs CFA. S’ils sentent une amélioration, nous leur proposons enfin de suivre un traitement de 15 jours, pour 5 sachets uniquement", a-t-il poursuivi.

Dans ce cas, explique-t-il, "s’il s’agit d’hémorroïdes externes, le traitement va durer un jour de plus, soit seize jours".

"Dans ces circonstances, après 15 jours de traitement, nous ajoutons une pommade que le client doit appliquer sur l’anus", précise-t-il.

Les tradipraticiens disent avoir un bon feeback des patients : "Nos clients nous appellent pour nous manifester leur satisfaction, après service rendu. D’autres nous demandent comment on fabrique les médicaments", déclare l’un d’eux.

"Les clients satisfaits nous mettent en contact avec d’autres clients. Mais [...] ce qu’ils ne savent pas, c’est que certains des arbres sur lesquels nous coupons ces feuilles et racines n’existent pas au Sénégal", glisse Abasse Touré, tout souriant.

Les tradipraticiens expliquent que les pathologies dont souffrent souvent leurs clients se développent chez l’individu, à la suite d’une mauvaise habitude alimentaire, comme la consommation de beaucoup de matières grasses des poissons, etc.


Du côté du ministère de la Santé et de l’Action sociale, c’est le problème de "l’identification des plantes" utilisées par les tradipraticiens ces maladies qui inquiète.

"Les patients qui y vont sont conscients de leurs agissements. Ils ont certes des préoccupations de santé, mais à côté il se pose véritablement un sérieux problème d’identification des plantes utilisées pour soigner ces personnes", explique le Pr Emmanuel Bassène, responsable de la cellule Médecine traditionnelle au ministère de la Santé et de l’Action sociale.

"Pour l’instant, ces tradipraticiens sont dans l’informel. C’est pour cela que le ministère de la Santé et de l’Action sociale est en train de travailler à la promulgation d’une loi, pour mieux encadrer cette activité", indique le Professeur Bassène.

"Nous pensons avec cette disposition que ces tradipraticiens vont se soumettre à cela, pour qu’ils puissent travailler dans les normes", avance-t-il.
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