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Cheikh Anta Diop fut "un grand visionnaire politique" (historien)
Publié le mercredi 8 fevrier 2017  |  Agence de Presse Sénégalaise
Aboubacry
© aDakar.com par DF
Aboubacry Moussa Lam raconte Cheikh Anta Diop
Dakar, le 7 février 2017 - Aujourd`hui, le 7 février, est célébré la 31e anniversaire de la disparition du professeur Cheikh Anta Diop. Son disciple Aboubacry Moussa Lam raconte la vie du savant.




Aboubacry Moussa Lam, professeur titulaire d’égyptologie au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, considère l’historien sénégalais, Cheikh Anta Diop (1923-1986), comme "un grand visionnaire politique", car ayant déjà appelé, en 1960, à la création d’un "Etat fédéral fort".

"Cheikh Anta était également un grand visionnaire politique. C’est ainsi qu’en 1960, il a écrit un ouvrage fondamental intitulé +Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral de l’Afrique noire+", a rappelé Pr Lam dans un entretien avec l’APS.

Dans cet ouvrage, a poursuivi l’égyptologue, Cheikh Anta Diop soutenait que si l’Afrique veut signifier quelque chose dans le concert des nations, elle devait créer "un Etat fédéral fort avec une armée forte capable d’assurer sa sécurité".

Mieux, il appelait l’Afrique à mettre ensemble toutes ses ressources humaines pour se développer, a argumenté Pr Aboubacry Moussa Lam, soulignant que Cheikh Anta Diop avançait cette idée en 1960 en perspectives des indépendances.

Pr Lam, un des disciples de Cheikh Anta Diop, dont l’anniversaire du décès est célébré ce mardi 7 févier, avait appelé les Africains à réaliser "dans l’immédiat" cet Etat fédéral, craignant que cette unité ne soit pas réalisée.

A ce propos, renseigne-t-il, Cheikh Anta Diop a utilisé l’exemple de "l’os qui plus avance en âge plus il devient dur, d’où la difficulté de le déformer". ‘’Il disait que c’est au moment où les gens ne sont pas habitués au pouvoir qu’il faut réaliser l’unité", a rappelé l’historien.

"Malheureusement, il n’a pas été suivi et les faits lui donnent raison", a-t-il soutenu, soulignant que n’eût été l’intervention de l’armée française au Mali, ce pays n’existerait plus en raison de la menace des mouvements djihadistes.

"Aucun pays africain n’est capable à lui tout seul d’assurer sa sécurité", a regretté Pr Lam, relevant que c’est encore "plus catastrophique" sur le plan économique.

Selon lui, l’Afrique est le continent qui a le plus de ressources, mais reste le plus pauvre en raison de l’exportation des matières premières à l’état brut.

Pr Aboubacry Moussa Lam soutient que "même si les ressources naturelles sont valorisées, les termes des investisseurs étrangers sont tellement défavorables que ces richesses nous créent plutôt des problèmes".

Il a cité des pays producteurs de pétrole ou d’uranium à l’image du Niger, considéré comme l’un des pays les plus pauvres au monde, alors que l’Iran, producteur de cette matière première, tient tête aux Etats-Unis.

"Donc, Cheikh Anta disait tout cela. C’est quelqu’un qui a relevé le défi pour montrer que l’Afrique a une histoire. Mais, c’est quelqu’un qui a réfléchi pour montrer la voie du développement à l’Afrique", a conclu l’historien.

Cheikh Anta Diop, décédé le 7 février 1986 à l’âge de 62 ans, a travaillé sur l’historicité des sociétés africaines, l’antériorité de l’Afrique, l’africanité de l’Egypte et d’autres sujets de recherche.

Surnommé "Le Pharaon du Savoir" en raison de son immense savoir à la fois d’historien, d’anthropologue et de physicien, il est considéré à ce titre comme le restaurateur d’une conscience historique africaine,

Le Pr Lam a rappelé que Cheikh Anta Diop l’a inspiré dans l’orientation de ses recherches en maîtrise. Et il est aujourd’hui considéré comme l’un de ses plus fervents disciples avec la publication de plusieurs ouvrages, parmi lesquels "Le Chemin du Nil", "La vallée du Nil berceau de l’unité culturelle de l’Afrique Noire", etc.
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