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Finale Egypte – Cameroun (1–2) : Une jeune génération revancharde !
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  Le Soleil
CAN
© AFP par GABRIEL BOUYS
CAN 2017 : le Cameroun bat l’Égypte en finale (2-1) et devient champion d’Afrique
Dimanche 05 février 2017 . Gabon . Le Cameroun bat l’Égypte en finale (2-1) et devient champion d’Afrique




En finale de la 31e édition de la coupe d’Afrique des nations de football disputée hier au stade de l’Amitié de Libreville (Gabon), le Cameroun a battu l’Egypte par 2 buts à 1.

Mi-temps : 1 – 0 pour l’Egypte.

Buts : Mohamed Elneny (22e) pour l’Egypte ; Nicolas Nkoulou (58e) et Vincent Aboubacar (89e) pour le Cameroun.

Public nombreux (38.216 spectateurs), temps frais, pelouse en bon état.

Arbitres : Janny Sikazwe (Zambie), assisté de Jerson Emiliano Dos Santos (Angola) et Marwa Range (Kenya)

Avertissements : Vincent Aboubacar (88e) pour le Cameroun.

Les équipes : Egypte : Essam Elhadary (cap), Aly Mosaad, Ahmed Eissa, Ahmed Hegazy, Ahmed Ibrahim, Tarek Hamed, Mohamed Ghaly, Mohamed Elneny, Abdallah Bekhit, Mahmoud Hassan puis Ramadan Ahmed (65e), Amr Warda. Entraîneur : Hector Cuper.

Cameroun : Joseph Ondoa Ebogo, Adolphe Teikeu Kamgang puis Nicolas Nkoulou (31e), Ngadeu Ngadjui Michael, Oyongo Bitolo Ambroise, Benjamin Moukandjo (cap), Zoua Daogari Jacques puis Georges Constant Mandjeck (90e+3), Christian Mougang Bassogog, Sébastien Clovis Siani, Sutchuin Djoum Arnaud, Robert Ndip Tambe puis Vincent Aboubacar (46e), Fai Collins Ngoran Suiru. Entraîneur : Hugo Broos.

Ce que leurs aînés n’ont pu réussir pendant deux éditions de coupe d’Afrique des nations, la jeune génération camerounaise y est parvenue en dominant « la bête noire » égyptienne. Une finale qui aura en tout cas répondu pleinement aux attentes des 38.216 spectateurs du stade de l’Amitié de Libreville. Car on s’attendait à un match tactique entre deux équipes qui avaient déjà montré un bout de leurs aptitudes tout au long de cette Can. Et ce fut un match plein, où l’engagement physique l’a, en plus, disputé au jeu technique.

Les deux entrants camerounais, Nicolas Nkoulou et Vincent Aboubacar, se sont bien chargés de régler l’équation posée par les Egyptiens. La preuve par ce but plein de sang-froid technique réussi par Vincent Aboubacar à deux minutes de la fin du match. Pour son retour à cette compétition, après trois éditions d’absence, l’Egypte a trouvé hier la résistance qu’il fallait pour lui barrer la route. Le Cameroun, lui, a simplement signé son retour dans cette compétition où on ne l’attendait pas. La jeune génération alignée par le coach belge, Hugo Broos, a réussi le pari de la participation dans un carnet de bord qu’elle a suivi sans trembler.

Le coaching gagnant d’Hugo Broos est aussi à saluer car au plus fort de la tempête il avait perdu sa pièce maîtresse de la défense, Adolphe Teikeu, sorti sur blessure. Un coup dur pour l’équipe camerounaise mais qui n’a point désarçonné le technicien belge. Parce que le pendant de Teikeu, Nicolas Nkoulou, avait bien assuré les arrières. Et loin de se contenter de défendre, le sociétaire de l’Olympique Lyonnais a répondu au but de Mohamed Elneny (22e), en égalisant sur un corner de Benjamin Moukandjo qu’il reprenait de la tête le ballon pour l’envoyer au fond de la cage égyptienne (58e). Le Cameroun revenait de loin et multipliait les assauts sous la houlette du trio Mankandjo, Vincent Aboubacar et Christian Bassogog. La menace avait ainsi changé de camp et les Egyptiens se préoccupaient plus de préserver leur cage que d’attaquer.

Néanmoins, les « Lions indomptables » comme ils l’ont montré tout au long de ce tournoi, ont déroulé le rouleau compresseur avec un harcèlement sans cesse de la cage du légendaire El Hadary. Alors qu’on s’acheminait vers les prolongations, la délivrance vint de Vincent Aboubacar sur une balle plongeante. Un petit chef-d’œuvre sur le défenseur Ahmed Ibrahim dans la surface de réparation suivi d’une frappe qui laissa pantois le célèbre gardien égyptien. La messe était dite. Le Cameroun venait de prendre une belle revanche tissée par sa jeune génération. Après 1984 en Côte d’Ivoire, 1988 au Maroc, 2000 au Nigeria et 2002 au Mali, les « Lions indomptables » décrochent ainsi leur cinquième titre continental. Ils ont lâché le Ghana qui compte toujours 4 sacres et réduit l’écart avec l’Egypte et son record de 7 sacres.

D’un de nos envoyés spéciaux : C.F KEITA

ZONE MIXTE
ADOLPHE TEIKEU, DEFENSEUR : « NOUS SOMMES VENUS NOUS FAIRE PLAISIR »
« Une fois de plus, le football est magique car on a toujours tendance à oublier que le football est d’abord un jeu. Nous sommes venus nous faire plaisir au Gabon où l’on ne nous attendait pas en finale. Maintenant nous sommes champions d’Afrique. C’est exceptionnel ce que les gars ont réalisé. Nous sommes comblés ».

CONSTANT MANDJECK, MILIEU : « UN RÊVE TOTAL »
« C’est un rêve total car on ne s’attendait pas à ça. On ne réalise pas encore ce qu’on a fait, mais c’est grandiose et c’est extraordinaire. Dans ce match on était très mal embarqué dès le début. On l’a abordé très timidement, mais comme on l’avait dit en début de tournoi, on a des joueurs capables de faire basculer un match. On a fait preuve de beaucoup de solidarité et deux joueurs sont sortis du banc pour nous délivrer. Au début on n’aurait pas signé qu’on serait en finale, mais il faut dire qu’on s’est bien battu pour y arriver. C’est une grosse surprise pour nous-mêmes, mais on savait qu’on était capable de le faire parce qu’on a beaucoup travaillé.

SEBASTIEN CLOVIS SIANI, MILIEU : « ON A POUSSÉ ET ÇA A PAYÉ »
« On s’est battu et on n’a pas baissé les bras car on savait bien qu’il y avait quelque chose à aller chercher. On est resté calme, on a poussé et cela a payé. On est tellement content qu’il n’y a vraiment pas de mot pour qualifier ce qu’on ressent ».

CLINTON NJIE, ATTAQUANT : « ON A BIEN RÉAGI APRÈS LE BUT ÉGYPTIEN »
« On avait un objectif après le quart de finale contre le Sénégal. Cela a été dur, mais on y a cru et ça a payé. C’est vraiment fantastique, c’est incroyable ce qui nous est arrivé. Car on n’était pas attendu dans cette compétition. Mais on a bien réagi après le but égyptien, on n’a jamais baissé les bras. On a su rebondir pour faire une très bonne fin de match. J’espère que tout le Cameroun est fier de ce nouveau titre ».

Recueillis par C.F. KEITA

LE MOT DES ENTRAINEURS
Can H BroosHUGO BROOS (CAMEROUN) : « J’AI PROFITÉ DE LA PAUSE POUR APPORTER DES RÉGLAGES »
« Je suis très content pour ces jeunes joueurs avec qui j’ai travaillé. On a bossé dur pour en arriver là. Plus qu’une équipe, ce sont des amis qui s’encouragent que l’on soit sur le terrain ou sur le banc. Parler de revanche sur des journalistes parce qu’ils vous ont critiqué, c’est la chose la plus stupide qu’un technicien puisse faire. Moi, je suis là pour travailler et avoir des résultats. Aujourd’hui, je suis extrêmement content. Aux journalistes camerounais, j’avais juste demandé de la patience et du respect. Mes choix, on peut en discuter, on peut ne pas être d’accord … Moi, j’ai travaillé pendant des mois avec ces jeunes et je savais de quoi ils étaient capables.

Su ce match, on n’a pas été bons en première mi-temps. Tactiquement on a souffert parce que les Egyptiens nous dominaient dans l’entrejeu. J’ai voulu changer en cours de partie, mais c’était difficile. J’ai alors profité de la pause pour apporter certains réglages. Mais, il n’y avait pas que cela. Car, en plus, physiquement aussi on était meilleurs que nos adversaires ».

HECTOR CUPER (EGYPTE) : « LE CAMEROUN MÉRITE SA VICTOIRE »
« Je félicite le Cameroun qui a fait un bon match et qui mérite de gagner. Je suis très déçu et triste pour moi mais surtout pour le peuple égyptien qui voulait ce titre et pour les joueurs qui ont été énormes tout au long du tournoi. On a bien débuté la partie, mais après la pause c’était difficile physiquement pour mes joueurs.

Cela me fait une autre défaite en finale. Je ne dirais pas que je suis habitué… Ce n’est pas parce que Ramadan n’a pas débuté la partie que nous avons perdu. Pour l’avenir, on verra ».

Recueillis par B.K.N.

LE FAIT DU MATCH : LA SOLUTION EST VENUE DU BANC…
Entre deux maîtres tacticiens, on a longtemps joué au chat et à la souris. Spécialistes dans l’art de faire déjouer leurs adversaires, Hector Cuper, le technicien argentin de l’Egypte et son homologue belge du Cameroun, Hugo Broos, ont, en effet, choisi d’entrée de jouer au plus rusé. Entre deux équipes bien en place, il n’y a pas eu assez d’espace encore moins d’occasions franches de faire la différence. Mais, à ce jeu, les « Pharaons » semblaient les mieux outillés puisque combinant nettement mieux. Ce qui leur permit de se montrer dangereux dès la 2ème minute par Salah. Les Camerounais ont eu le malheur de n’avoir pas pris cet avertissement au sérieux. Puisqu’à la 21ème mn, une belle action collective égyptienne a permis de mettre la défense … sans défense au grand bonheur d’Elneny qui marqua dans un angle impossible.

Le Cameroun, pris au piège dans lequel il avait enfermé le Sénégal qui n’avait jamais su résoudre l’équation tactique d’une défense renforcée, n’avait apparemment pas le génie pour trouver l’ouverture. Pour cause, les Egyptiens ne se contentaient pas de défense et profiter de toutes les opportunités pour se projeter en avant. Deux occasions un but, à la mi-temps, ils s’étaient montrés tout à leur avantage. A l’inverse du Cameroun incapable d’approcher le but adverse et qui s’est résolu à recourir aux frappes lointaines sans danger. Voire aux centres fuyants sur lesquels, il est vrai le portier vétéran égyptien El Hadary avait quelque mal à être souverain.

Heureusement que leur coach Broos a eu le nez creux de lancer Aboubacar dans la partie, après la pause. Son équipe s’en trouva transfigurée. Contraint dès la première demi-heure de jeu de se passer des services de son teigneux défenseur central Teikeu, blessé, le technicien belge avait déjà sorti de son banc le « vieux » Nicolas Nkoulou qui remit le navire camerounais à flot (58ème mn). Et c’est un autre de la vieille garde, Aboubacar qui porta l’estocade finale (89ème mn) à une équipe égyptienne qui avait perdu le fil de la rencontre depuis longtemps. C’est ce qu’on appelle un coaching gagnant. Savoir puiser dans un banc (même s’il n’est pas très fourni) pour trouver la solution à un problème, c’est aussi cela qui aide parfois à faire la différence.
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