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PR Macoumba Gaye sur le traitement du cancer: ‘’L’urgence, c’est la formation des ressources humaines’’.
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  Enquête Plus




La journée mondiale contre le cancer a été célébrée samedi dernier. Au Sénégal, un appel a été lancé pour la formation des ressources humaines afin de mieux prendre en charge cette maladie. Le pays a besoin de radiothérapeutes, de physiciens d’hôpital, de manipulateurs, entre autres ressources humaines.

‘’Place de la radiothérapie dans le traitement du cancer’’. C’est le thème de la conférence qui s’est tenue, samedi, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale contre le cancer. Une manière de faire un clin d’œil à la panne de la machine de l’hôpital Le Dantec et de poser le débat au Sénégal. Le chef de service de radiothérapie de l’hôpital Dalal Diam, qui a animé la conférence, de souligner que l’élément le plus important dans le traitement de cette maladie est la formation des ressources humaines.

Parce qu’a dit Professeur Macoumba Gaye, il faut 4 ans pour former un radiothérapeute, mais un an pour construire un centre. Donc, ‘’l’enjeu majeur et l’urgence, c’est la formation des ressources humaines’’, a-t-il soutenu. Poursuivant ses propos, il a renseigné : ‘’Nous ne sommes que deux, actuellement. La formation en radiothérapie a été ouverte à l’Ucad à Dakar pour les médecins, il y a exactement une semaine. Ce qui permet de disposer de spécialistes, dans quelques années’’.

Mais selon le Professeur Gaye, ce n’est pas seulement des radiothérapeutes qu’on doit former. Il demande la même chose pour les physiciens d’hôpital qui sont un maillon essentiel dans la prise en charge des patients en radiothérapie. Ce sont eux, a-t-il dit, qui font la planification des traitements sur ordinateur. ‘’Ces physiciens auront également besoin, au-delà de leur formation, d’avoir un statut dans la fonction publique, parce qu’ils n’ont pas encore de statut’’, regrette-t-il.

D’autant qu’en plus de ces physiciens, il y a un besoin de formation des manipulateurs et des techniciens de radiologie. ‘’Je pense que, si quelqu’un veut vraiment aider à la lutte contre le cancer, il faut faire des efforts importants dans le dépistage, soutenir la formation des ressources humaines. C’est un plaidoyer qu’il faut faire, pour avoir des bourses de formation pour les radiothérapeutes, les physiciens, les manipulateurs et pour tous les différents acteurs. C’est un élément essentiel dans la prise en charge’’, a-t-il fait savoir.

Selon le radiothérapeute, depuis 2 ou 3 années, il y a une politique pour doter le Sénégal de structures modernes. Il y a un projet à Dalal Diam qui sera opérationnel, d’ici quelques mois. Alors qu’il aurait dû être opérationnel, depuis décembre 2016. Il y a eu de petits retards dans la mise en œuvre. A ce projet s’ajoute la construction d’un centre anticancéreux international à Diamniadio et un projet de centres régionaux : 5 pôles dont la localisation. ‘’C’est important. Mais, pour faire fonctionner tout cela, il faut des ressources humaines’’, a signifié Prof Gaye.

Environ 15 000 cas de cancers, par an

Par ailleurs, parlant des patients, il a précisé qu’il est extrêmement difficile de connaitre le nombre de personnes atteintes de cancer au Sénégal. Parce que, pour le savoir, il faut un registre du cancer où seuls les cas sont répertoriés au niveau central. Et la mise en place d’un registre est une chose complexe. ‘’Ce n’est pas quelque chose qui se fait en six mois ou en un an. Il y a les fréquences exprimées. C’est sur la base de calcul d’éléments objectifs. Nous n’avons pas encore un registre complet qui prend en charge les cas de cancer nouveaux, par an. Il est en cours d’implantation, parce qu’il y a un registre qui est développé depuis 2015, mais il prendra du temps avant de donner des chiffres définitifs’’, a-t-il expliqué. Pour le moment, le centre international de recherche contre le cancer a donné une estimation de 15 000 cas de cancers, par an. Mais, selon le professeur, il peut y avoir de décalage entre les chiffres estimés et ce qu’il y a réellement, quand on va à l’enregistrement. ‘’Mais, ils permettent déjà d’avoir une estimation, en attendant d’avoir les chiffres définitifs’’, a-t-il dit.

Auparavant, il a expliqué que la radiothérapie est utile à 70% des patients en cancérologie. A l’en croire, ka chirurgie, la chimiothérapie sont utiles, mais ne sont pas suffisants pour traiter les patients. La radiothérapie, c’est l’utilisation des rayonnements pour traiter le cancer. ‘’On utilise la radiothérapie, depuis plus d’un siècle. La difficulté, c’est de traiter le cancer avec le rayonnement, avec le moins d’effets secondaires possibles. Nous devons passer au Sénégal d’une radiothérapie avec des technologies qui datent des années 60 vers une nouvelle technologie, afin de doter notre pays d’équipements modernes’’.

Et aujourd’hui, a-t-il dit, ‘’nous sommes à l’arrêt total de cette machine. Donc il faut prendre les patients au cas par cas’’. Car pour lui, certains peuvent être traités par chimiothérapie, en attendant. D’autres ont besoin d’être évacués rapidement pour faire une radiothérapie. Pour le reste, on peut différer la radiothérapie et faire un autre traitement. ‘’Il n’y a pas une attitude pour tout le monde. L’important est que, pour chaque patient, il y a une concertation pluridisciplinaire qui se fait entre spécialistes et ensuite un avis est donné et, c’est sur la base de cet avis qu’un traitement est donné’’, a-t-il soutenu. Selon lui, quels que soient les efforts faits par l’Etat, les communautés, pour traiter les cancers, il y a une chose plus importante, c’est la sensibilisation et la prévention. ‘’La sensibilisation doit être permanente’’, a-t-il martelé.
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