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Flambée des prix de denrées de première nécessité: L’autre supplice des citoyens
Publié le lundi 6 fevrier 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse
L`indice du prix à la consommation a connu une baisse




Depuis quelques semaines, les prix des denrées de première nécessité ont connu une flambée exceptionnelle. De la bouteille de vingt litres d’huile au lait en poudre en passant par le riz thaïlandais et parfumé..., tout a connu une augmentation. Une situation ‘’déplorable’’ qui affecte plusieurs ménages. Si certains demandent au gouvernement de trouver rapidement une solution, d’autres par contre appellent le chef de l’Etat à respecter sa ‘’vieille promesse de campagne’’.

Dans sa livraison d’avant-hier, EnQuête évoquait la flambée des prix des denrées de première nécessité à Kolda, dans le sud du pays. En fait, cette situation n’est pas seulement vécue dans cette partie du pays. Elle l’est également à Dakar. Le riz, le sucre, l’oignon, l’huile, le lait ont tous connu une hausse. Cette spéculation dans le marché, couplée à la cherté du loyer, a fini par plonger les Dakarois dans une situation qu’ils jugent ‘’déplorable’’. ‘’Le sac de riz thaïlandais est vendu à 13 500 F Cfa, or il se vendait à 12 500 F Cfa, soit une hausse de 1 000 F. Pour ce qui est du sac de riz parfumé, il coûte 18 500 F CFA, au lieu de 16 500 F, soit une augmentation de 2 000 F. Vous pouvez faire les calculs vous-mêmes. C’est pour dire que tout est devenu cher et c’est vraiment difficile. Et les consommateurs pensent très souvent que c’est nous qui augmentons les prix’’, se désole Ismaïla Diallo, un grossiste établi au marché Castor.

Tout a augmenté, insiste M. Diallo, qui ajoute que même le riz de la Vallée du fleuve Sénégal, qui se vendait au même prix que le riz parfumé, a connu un surcoût. Ce n’est pas le riz seulement qui a connu cette hausse. D’après le commerçant, cela concerne la quasi-totalité des denrées de première nécessité. ‘’Les prix ont connu une hausse brutale. Le sac de sucre qui se vendait par exemple à 28 000 F Cfa, il y a quelques jours, se vend aujourd’hui à 28 500 F. Ce qui fait que le kg est vendu dans le marché à 650 F Cfa au lieu de 600 F. La pomme de terre n’est pas aussi en reste. Le sac se vendait à 6 000 F. Aujourd’hui, il est à 8 000 F Cfa. C’est pour vous dire que cette flambée concerne l’ensemble des denrées’’, informe Ismaïla Diallo. Cependant, ce natif de Conakry (Guinée) affirme qu’il est de la responsabilité des autorités de trouver des solutions idoines afin de résoudre ‘’définitivement cette situation’’ qui, selon lui, ne cesse de hanter le sommeil des ménagères.

‘’La flambée des prix est ressentie dans tout le pays. Donc, elle affecte des milliers de ménages. Si l’Etat, le principal régulateur du marché, ne trouve pas rapidement une solution, certains commerçants vont en profiter pour fixer leurs propres prix aux consommateurs. Et cela va empirer. Notre souhait, c’est que les choses redeviennent comme avant. C’est tout ce qu’on demande à l’Etat du Sénégal’’, renchérit-il.

Le prix de l’huile a pris l’ascenseur

Sur le marché, la denrée qui a connu une hausse incommensurable reste l’huile. Le bidon de 20 litres de l’huile importé coûtait 14 000 F Cfa. Il se vend maintenant à 20 000 F, soit une hausse de 6 000 F Cfa. De ce fait, le litre est passé de 900 F CFA à 1 100 voire 1 200 F. D’où le cri de détresse de Nogoye Diagne, la quarantaine, trouvée dans sa cantine au marché Fass Mbao. Pour cette dame, c’est ‘’vraiment difficile’’. À ce rythme, dit-elle, plusieurs familles démunies seront confrontées encore à de nombreuses difficultés, si on y ajoute celle liée au loyer. ‘’Avec la hausse des prix de certaines denrées, la vie devient de plus en plus compliquée au Sénégal. Cela affecte plus les mères de famille. Il y a certaines qui viennent au marché avec 1 500 ou 2 000 F Cfa. Une fois sur place, elles se rendent compte que tout est cher. Nous vivons une situation très difficile. Il faut qu’une solution soit trouvée pour nous épargner ce calvaire’’, se lamente-t-elle. Pour elle, le Sénégal ne ‘’devrait pas connaître une telle situation’’.

Promesse creuse

Le candidat de l’Alliance pour la République (Apr) à l’élection présidentielle de 2012, aujourd’hui président de la République du Sénégal, Macky Sall, avait promis de baisser le prix des denrées de première nécessité, une fois élu à la Magistrature suprême. Cela a été placé au cœur de son programme de campagne. Dès son accession au Palais, le Président Sall avait appliqué cette mesure. Ainsi, certains estiment que le chef de l’Etat a honoré sa promesse mais qu’il n’y a pas eu de suivi. ‘’Le Président avait dit qu’il allait réduire le prix des denrées de première nécessité, s’il est élu. Au début de son mandat, il y a eu une diminution, et tout le monde était content. En revanche, il se pose le problème de l’applicabilité définitive de cette mesure. Donc, il doit penser à pérenniser cette promesse au grand bonheur des citoyens’’, plaide Nogoye Diagne qui souligne que les prix n’ont jamais connu une telle flambée.

Assise à côté d’elle, Fatou Ndiaye, vendeuse de poissons, estime que le gouvernement doit surtout penser à réduire le prix de l’huile et du riz car, précise-t-elle, le Sénégalais est un ‘’grand consommateur’’ de ‘thiébou dieune’ (Ndlr : riz au poisson). ‘’Si l’Etat réduit le prix du sac de riz et de l’huile, il y aura moins de difficultés au sein des familles. C’est trop compliqué pour nous. Comme nos enfants ont du mal à trouver un emploi, il faut que l’Etat nous aide en procédant tout simplement à la réduction du coût des denrées de première nécessité’’, insiste Fatou Ndiaye. Avec la flambée des prix des denrées de première nécessité, les citoyens rencontrés attendent de l’Etat, cette-fois, une solution définitive car, selon eux, il ne faut pas procéder à la diminution aujourd’hui et à une augmentation demain. Tout ce qu’ils veulent, c’est que l’Etat trouve une solution profitable à tous.
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