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Incidents à répétition entre pêcheurs sénégalais et garde-côtes mauritaniens: L’exécrable cohabitation
Publié le vendredi 3 fevrier 2017  |  Enquête Plus
Sécurite
© Autre presse par DR
Sécurite en mer : Sept pêcheurs portés disparus en quinze jours




Les incidents entre pêcheurs sénégalais et garde-côtes mauritaniens se multiplient. Vendredi dernier, ces derniers ont tiré sur une pirogue transportant des ‘Guet-Ndariens’. Sur un effectif de 131 autres pêcheurs, 40 ont été expulsés du sol mauritanien. Pour faire face à cette situation devenue récurrente, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye, invite les autorités de la République islamique à signer l’accord de pêche entre les deux pays.

Depuis le 29 février 2016, il n’y a plus d’accords de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie. ‘’Nous sommes en train de négocier. Nous ne sommes pas encore d’accord sur les termes. En attendant, nous demandons aux pêcheurs guet-ndariens de ne pas pêcher dans les eaux territoriales mauritaniennes. Ils s’exposent à des arraisonnements’’, prévenait le ministre de la Pêche, lors du vote du budget de son département, en novembre dernier.

Depuis, et même bien avant cette mise en garde, la cohabitation difficile entre les garde-côtes mauritaniens et les pêcheurs sénégalais est devenue exécrable. Le dernier incident en date en témoigne. Vendredi dernier, les garde-côtes ont tiré sur une pirogue transportant des pêcheurs sénégalais. Bilan : trois blessés dont l’un, dit-on, a été plongé dans le coma. Le même jour, 40 pêcheurs sénégalais ont été expulsés de ce pays. Ils faisaient partie d’un groupe de 131 pêcheurs sénégalais arrêtés deux jours plus tôt à Nouakchott, capitale mauritanienne, et Nouadhibou, une localité située dans le nord du pays. Lors des mêmes opérations, les forces de sécurité mauritaniennes ont saisi des pirogues et des moteurs. Elles reprochent deux délits aux pêcheurs sénégalais : ‘’pratique de pêche dans des zones interdites’’ et ‘’situation de séjour illégal’’.

Il faut croire que l’appel du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, en août dernier, est tombé dans l’oreille de sourds. Il avait invité les autorités de la République islamique de Mauritanie (Rim) à mettre en avant les liens historiques et géographiques qui lient le Sénégal et la Mauritanie. Les invitant à trouver une issue heureuse aux négociations sur les accords de pêche entre ces deux pays. Le ministre Oumar Guèye, qui s'exprimait à l'issue d'une visite d'infrastructures de pêche à Saint-Louis, expliquait que le point d'achoppement des négociations ‘’réside dans l'adoption d'un nouveau Code de la pêche par la Mauritanie’’. Cette nouvelle loi, expliquait-il, impose un débarquement systématique en Mauritanie de tous les produits halieutiques pêchés dans les eaux territoriales de ce pays. ‘’Il sera très difficile pour les pêcheurs de Guet-Ndar de pouvoir pêcher en Mauritanie et ensuite y débarquer avec les poissons. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas encore signé de nouveaux accords’’, se désolait-il.

Le Sénégal et la Mauritanie sont liés, depuis 2001, par un accord de pêche qui est renouvelé chaque année. Annuellement, les négociations débouchent sur l'attribution de licences de pêche aux pêcheurs de Saint-Louis moyennant une contrepartie financière. Et le ministre Oumar Guèye ne désespère pas de voir un jour ficeler le protocole d’accords. D’autant que le dernier accord de pêche avait permis d’augmenter le nombre de licences de 300 à 400 et le nombre de débarquements de 40 000 à 50 000 tonnes.

Garde-côtes récidivistes

En outre, il faut souligner que ce n’est pas la première fois que les Mauritaniens tirent sur des pêcheurs sénégalais comme des lapins. La même bavure a été dénoncée en octobre dernier, lorsque des garde-côtes mauritaniens ont tiré sur 5 pêcheurs sénégalais qui naviguaient dans une ‘’zone interdite à la pêche’’, selon les explications du ministre Oumar Guèye qui, regrettant cet état de fait, en novembre dernier devant les parlementaires, avait révélé que le gouvernement avait supporté, pour les pêcheurs saint-louisiens, le différentiel qui devait être ajouté à la redevance, soit 162 millions de F Cfa versés à l'Etat mauritanien.

Depuis, le ministre exhorte les pêcheurs sénégalais à être en conformité avec le principe de non-accord de pêche. Mieux, il les incite, notamment les Guet-Ndariens, à ne pas aller dans les eaux mauritaniennes. ‘’Ils doivent respecter le principe de non-accord de pêche, en attendant que la situation se décante. (…) Le gouvernement n’a aucune part de responsabilité par rapport à tous ces problèmes’’, disait-il, rappelant que la Mauritanie a changé son code de la pêche.
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