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Khalifa Sall sur la crise au Ps et les appels à quitter le Parti: "Jamais, je ne démissionnerai ..."
Publié le mardi 31 janvier 2017  |  Sud Quotidien
Khalifa
© Autre presse par DR
Khalifa Sall




Khalifa Sall, secrétaire national à la vie politique du Parti socialiste (Ps) et maire de Dakar, n’a pas usé de gants hier, dimanche 29 janvier, pour s’expliquer longuement sur les grandes questions qui touchent à la vie de son parti. Invité de l’émission Grand jury de la Radio futurs médias (Rfm), le responsable socialiste qu’on annonce comme potentiel candidat à la présidentielle de 2019, a dit ses quatre vérités sur la crise que vit son parti, sur les affaires Barthélémy Dias et Bamba Fall, sur sa divergence stratégique avec Ousmane TanorDieng, sur les prochaines législatives, sur le compagnonnage Ps-Apr entre autres questions. Non sans affirmer sans ambages qu’il ne démissionnera jamais du Parti socialiste.

En vérité, Khalifa Sall a écarté de manière formelle toute idée de départ de la formation politique fondée parle président Léopold Sédar Senghor. Face à l’animateur de Grand Jury et tout en soulignant qu’il ne suivra pas son actuel patron au Ps dans sa démarche de fondre le parti dans BennooBokkYaakaar, le maire de Dakar a lancé en direction de ceux qui lui demandent de quitter le Parti socialiste pour créer son propre parti que «Sortir du Ps, ce n’est pas courageux. Moi, je suis un militant du Parti socialiste. Jamais, je ne démissionnerai. Je ne quitterai pas, je ne démissionnerai jamais du Parti socialiste. Quand les gens parlent d’audace, de courage, ils lisent des événements par rapport à leurs grilles de lecture…Moi, je ne sais même pas ce qui c’est avoir peur et ceux qui me connaissent peuvent en témoigner». Et le secrétaire national à la vie politique du Ps d’ajouter : « Nos devanciers qui avaient eu des problèmes dans le parti avaient quitté pour créer leur formation politique. Cette démarche n’est ni mon ambition encore moins mon intention. Moi, je reste dans le parti, j’affronte le parti et je me bats dans le parti parce que, depuis le congrès de 2007, notre parti a renoncé au centralisme démocratique pour introduire la démocratie interne et la promouvoir. Ce qui fait que désormais tout militant qui le souhaite peut créer un courant dans le parti. Ce qui n’a pas été le cas au temps où Djibo Ka a quitté».

DIFFEREND AVEC OUSMANE TANOR DIENG

Khalifa Sall s’est prononcé en outre avec son rapport avec le secrétaire général du Parti socialiste. «Avec Ousmane TanorDieng, il n’y a pas de problème de doctrine. Nous n’avons pas de divergences de vision sociétale de ce pays, nous n’avons pas non plus de problème de programme. Le Parti socialiste, de ce point de vue, a été en congrès et de manière unanime, au niveau de ses orientations et de ses fondamentaux, a réaffirmé ses options. Donc, pas de problème par rapport à ce que je viens de dire, le problème est plutôt stratégique. Ce qui aurait été bien, c’est qu’avant qu’on ne fasse la coalition avec BennooBokkYaakaar, que l’on se mette ensemble afin que chacun puisse apporter son idée, ses postures, son programme pour qu’une synthèse puisse être faite. À ce moment-là, ce qui a été fait devra être porté par tout le monde. Mais, cela n’a été le cas et c’est ça, la vérité».

AFFAIRES DIAS ET BAMBA FALL

Devant le Grand Jury, le maire socialiste de Dakar a qualifié par ailleurs d’acharnement qui ne dit pas son nom la « judiciarisation » de l’affaire liée au saccage de la maison du Parti socialiste et le procès de Barthélémy Dias et compagnie devant le tribunal correctionnel spécial, dans le cadre de l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf. Mieux, le responsable socialiste du département de Dakar, de manière formelle, a déclaré que des soubassements politiques sont avérés dans ces deux dossiers. Selon lui, que ce soit le dossier de Bamba Fall et compagnie, comme celui de Barthélémy Dias ainsi que la levée programmée de l’immunité parlementaire d’Aminata Diallo, tout cela est politique.

Parlant de l’affaire de l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré cœur, Khalifa Sall déclarera : «Cette affaire s’est passée en décembre 2011, on l’a ressuscite en mars 2016 et on nous dit qu’il faut que la justice fasse son travail. On ne nie pas ce qui s’est passé mais le vrai problème, c’est pourquoi a-t-on attendu 6 ans que les positions politiques de Barthélémy Dias et son comportement aient évolué pour le juger maintenant».

S’agissant de la « judiciarisation » de l’affaire liée au saccage de la Maison du Parti socialiste qui a valu à Bamba Fall et compagnie un mandat de dépôt et une demande de levée de l’immunité parlementaire du député Aminata Diallo, Khalifa Sall dénonce un harcèlement contre ses partisans. «Toutes ces actions concernent des femmes et des jeunes qui nous sont proches. En plus, les motifs retenus contre Bamba Fall et compagnie sont exagérés, notamment quand on parle de tentative d’assassinat. Moi, j’étais dans la salle et je dis que ce qu’on a retenu contre eux est tellement excessif. Je fais partie de ceux qui sont arrivés en premier, ce jour-là, dans la salle, je fais parti des principaux acteurs qui ont fait en sorte que cette situation n’ait pas lieu. Ce que les gens ne disent pas, c’est que outre ces jeunes qu’on a accusés aujourd’hui, il y avait un autre groupe de jeunes. On a parlé des tee-shirts disant «Je suis Ps, je vote non» mais, il y avait également d’autres tee-shirts sur lesquels on lisait «Je suis socialiste, je vote oui».

Donc, le problème est politique ». Khalifa Sall se fait même plus mordant : «Ce qui est révoltant, c’est que ces jeunes sont militants du Parti socialiste bien avant tous les gens qui les ont conduits en prison. Ces jeunes ont tout donné au Ps, que ce soit Bamba Fall, Bira Kane… Mais surtout, à partir de 2000, ce sont ces jeunes qui étaient l’âme protectrice du Parti, l’instrument protecteur du Secrétaire général du Parti.. .De tous les combats que nous avons menés pour la mobilisation et la présence du parti, ce sont eux qui étaient en avant. En plus, ils n’avaient pas besoin d’être mobilisés pour être à la Maison du Parti parce qu’à l’occasion de chaque manifestation, le parti faisait appel à Dakar pour que les militants viennent. Ces gens-là ont l’habitude d’être à la Maison du Parti…Je ne m’excuserais jamais de l’attitude discourtoise qui leur a été faite… »

LEGISLATIVES DE 2017

Interpellé sur sa conduite par rapport aux prochaines élections législatives, Khalifa Sall a réaffirmé son engagement de faire cavalier seul. «Je suis membre du Ps qui est membre de Bby mais je ne soutiens pas du tout l’idée d’aller aux élections législatives dans Bennoo Bokk Yaakaar. Et c’est évident que nous aurons une liste. Je présenterai une liste aux prochaines élections législatives. Nous sommes en discussion avec d’autres forces qui pensent que cette démocratie doit être plurielle et où les populations ont toujours un choix», précise le maire socialiste de Dakar qui ajoutera à la question de savoir si les discussions se font avec le Pds de Me Wade et le Grand Parti de MalickGakou, «vous savez bien que je ne répondrais pas à cette question».

Poursuivant son propos, comme pour plus marquer ses distances vis-à-vis de la majorité en place, Khalifa Sall ajoutera : «Je suis militant socialiste et je pense aujourd’hui que tout ce que fait le gouvernement en place ne m’engage pas». Par ailleurs, contrairement à ses camarades de Manko Wattu Senegaal qui demandent la nomination d’une personnalité neutre à la tête de l’organisation des élections, le maire de Dakar a précisé qu’il n’a pas de problème à ce niveau parce que, souligne-t-il, «on gagne une élection quand seulement, on maitrise le fichier». Khalifa Sall s’est dit cependant contre la décision prise par le chef de l’État de repousser de façon unilatérale la date des législatives du 2 au 30 juillet. Pour cause, il estime qu’ « il y a un risque de se retrouver dans une situation où on va être obligé de prolonger le mandat des députés».

FINANCEMENT DE SA CAMPAGNE DE 2009 PAR LAMINE DIACK : Khalifa Sall réitère sa vérité

Khalifa Sall, le maire de Dakar, a reprécisé hier, à Grand jury, le sens de ses relations avec Lamine Diack accusé d’avoir financé sa campagne aux Locales de 2009. « Non, il n’a pas financé ma campagne de 2009 autour de laquelle gravitent beaucoup de mythes. Lamine Diack est pour moi un modèle, j’ai été élevé par lui et Mamadou Diop, ancien maire de Dakar. Ce sont eux qui m’ont formé. Quand nous allions en 2009 aux élections locales, je crois que personne n’avait envie d’affronter les responsables d’alors. Nous y sommes allés sans moyens, nous nous sommes cotisés et nous avons sollicité un certain nombre de personnes dont Lamine Diack. Des gens disent qu’il nous aurait remis 200 millions mais si j’avais eu autant d’argent en 2009, je pense qu’on n’aurait pas mangé des cacahuètes et autant marcher. Pour notre campagne en 2009, je crois qu’on n’a pas dépassé 33 millions. Et, je rappelle que Benno SiggilSenegaal qui était notre coalition mère nous avait donné 90 000F et nous étions obligés nous-mêmes au plan personnel, tous les camarades ensuite, d’aller puiser dans nos petites économies pour contribuer à cette campagne».
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