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Soulyemane Bachir Diagne, président de la CENA/États-Unis sur les 15 députés de la diaspora: "On va voir comment ça se gère, je ne me représente pas les choses pour l’instant"
Publié le mardi 31 janvier 2017  |  Sud Quotidien
Souleymane
© Autre presse par DR
Souleymane Bachir Diagne, professeur à Columbia University




C’est la grande innovation cette année, on va voir comment ça se gère, je ne me représente pas les choses pour l’instant. J’imagine que les partis politiques vont proposer leurs représentants pour la diaspora. Pour l’instant, ils ne font rien, puisqu’ils discutent même le fait qu’il y en ait 15, et peut-être aussi qu’il y aura des candidatures indépendantes venues de cette diaspora, mais on verra si les candidatures indépendantes sont reconnues. Pour l’instant, nous n’avons rien vu venir, mais tout cela relève vraiment des partis politiques et des éventuels candidats indépendants.

«Si on franchit la barre des 5. 000 inscrits à New-York…»

Les choses se passent très bien. Il y a une grosse affluence, avec, en moyenne, 100 à 150 personnes par jour, ce qui veut dire que si cette tendance se poursuit, on pourra avoir, probablement, plus d’inscrits que lors des autres élections. Vous savez qu’au total, sur l’ensemble des Etats-Unis, on a moins de 10.000 inscrits, à peu près 9.800 inscrits, dont la moitié se trouve à New-York. Si on franchit la barre des 5.000 inscrits à New-York, ce sera une bonne chose, et ça voudra dire que probablement, on va franchir la barre des 10.000 pour le reste des Etats-Unis. On espère…On espère, on va voir comment les choses se présentent. Il y a toujours affluence les premiers jours. Mon expérience est que, me basant sur 2012, ça se raréfie un peu ensuite, mais évidemment si on voit qu’il y a une affluence toujours très forte, il va falloir prendre des dispositions. Peut-être qu’il faudrait demander au ministère de l’Intérieur, qui signe les ordres de mission pour ses agents, de prolonger, mais on verra…

Les autres Etats

J’ai des représentants dans tous les autres Etats. Il y a une unité qui a été dépêchée à Washington, où elle est restée une semaine, du 4 au 11 janvier. C’était juste pour dégrossir, mais on devrait y retourner, et cette unité a également connu une grosse affluence.
A partir de ce week-end (le week-end du 14 au 15 janvier, Ndlr), une unité va rester ici à New-York, et une autre unité va commencer à sillonner les autres villes qui sont sur la carte électorale. On va peut-être d’ailleurs, à cette phase-ci, pour ce qui est des inscriptions, essayer d’aller vers les endroits où se trouvent nos compatriotes. Ça veut dire qu’une ville qui n’est pas sur la carte électorale sera quand même visitée, pour que les gens puissent s’inscrire, avoir des cartes d’identité, même si, évidemment, au moment du vote, seules les villes qui sont sur la carte électorale seront des centres de vote.

«Il va peut-être falloir repenser la carte électorale»

J’ai 27 bureaux de vote dont les 9 se trouvent à New-York, entre New-York, le Bronx et Brooklyn, et les autres dans les différentes villes, dans les différents Etats, par exemple Boston, Providence, Chicago, Los Angeles, Oakland etc., avec des niveaux d’inscrits très différents, parce que les populations sénégalaises sont mobiles ; et nous avons par exemple une ville comme Boston qui est une ville très importante, mais avec très peu d’inscrits.

Au moment où la carte électorale a été établie, il y avait un sens à dire que Boston devait être sur la carte électorale. Or il s’avère qu’il y a moins de 30 inscrits, et c’est regrettable. C’est la même chose que pour une ville comme Minneapolis, alors qu’il y a de nouvelles villes qui se sont développées ; donc il va falloir, à un moment donné, à partir des enseignements tirés des élections passées, et de celles à venir, peut-être repenser la carte électorale, dire qu’on va supprimer certaines villes, mettre à la place d’autres villes…C’est une vieille carte électorale, c’est celle que j’ai trouvée en 2012, quand j’ai été pressenti pour être président de la Decena (Délégation extérieure de la Commission électorale nationale autonome, Ndlr), c’était déjà comme ça à l’époque. On fait des recommandations au ministère de l’Intérieur qui, en dernière analyse, décidera.

Rôle de la Decena

C’est un rôle de supervision, ça veut dire que chaque étape de la procédure doit être contresignée par un représentant de la Decena. Vous voyez par exemple que les fiches d’inscription sont co-signées par la Commission administrative et un membre de la Decena. Un bureau ne fonctionne pas sans un représentant de la Decena pour signer tous les papiers administratifs, et ensuite, le président de la Decena que je suis fait rapport à la Cena (Commission électorale nationale autonome, Ndlr), c’est-à-dire que s’il y a des irrégularités ou le moindre incident, je l’inscris dans mon rapport que j’envoie à la Cena.

Comment je suis devenu le président de la Decena

En 2012, il y a eu une espèce de grande Assemblée générale à l’Association des Sénégalais d’Amérique (Asa), j’étais là, des représentants de la Cena sont venus, le Colonel Guèye en particulier, qui a proposé mon nom pour être président de la Decena, et là, à l’unanimité, la communauté a estimé que c’était un bon choix, parce qu’il faut choisir des membres en qui on a confiance. Les différents partis politiques et la communauté en général doivent être assurés que ce sont des personnes qui vont être neutres, impartiales. C’était ça la première fois, nous étions quatre membres, dont l’ancien président de l’Asa, Pape Sène Dramé. Ensuite, pour les élections qui ont suivi, la Cena m’a demandé si j’acceptais de rempiler en quelque sorte, et là il y a eu des changements parmi les membres, les membres initiaux ont changé, certains sont partis, d’autres sont venus. Aujourd’hui nous sommes à nouveau quatre membres, les deux membres originellement désignés de cette façon-là c’est toujours Pape Sène Dramé, et moi-même, et nous avons deux autres membres. L’un des membres est toujours nommé par le Consulat, c’est le secrétaire général, qui s’occupe de tout ce qui est administration, il s’occupe de gérer le budget, mais sa responsabilité est vis-à-vis de moi, de la Decena, c’est-à-dire que pendant toute la durée des opérations électorales, il est presque mis à la disposition de la Decena. Pour chaque élection, nous prêtons serment, il y a un serment prévu par le Code électoral, et nous jurons tous les quatre, en gros, de faire preuve d’impartialité et de neutralité dans la supervision des opérations électorales.

J’ai hésité parce que…

J’ai hésité parce que…c’est prenant, évidemment, c’est une responsabilité très grande, mais la raison pour laquelle j’ai accepté, c’est véritablement la confiance de la communauté. Par exemple la dernière fois, quand il a fallu organiser le référendum (référendum du 20 mars 2016, Ndlr), je n’avais plus envie de continuer, j’avais même dit que je souhaitais être déchargé de ces responsabilités, mais cela aurait posé des problèmes : il aurait fallu avoir un nouveau président etc. Je pense que la confiance qu’on vous fait, vous impose la responsabilité de dire oui.

Responsabilité des intellectuels ?

Oui oui…Je crois qu’on ne peut pas se dérober. Ma raison de dire oui, c’est qu’il ne faut pas dire non dans ces circonstances-là, mais ne j’ai pas vraiment de raison de faire ça.
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