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Crise gambienne : les dossiers qui justifient l’implication active du Sénégal
Publié le jeudi 26 janvier 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
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© Présidence par DR
Les présidents Sall et Barrow effectuent la prière du vendredi à la mosquée Omarienne
Dakar, le 20 janvier 2017 - Le président de la République Macky Sall a effectué la grande prière du vendredi à la mosquée Omarienne. Il était accompagné du nouveau président de la Gambie Adama Barrow.




Le Sénégal pouvait-il resté insensible face à ce qui se passe en Gambie ? Certainement pas.
Mais, les différentes interventions militaires sénégalaises dans ce pays enclavé cachent mal les velléités hégémoniques d’un pays contre un voisin, petit, complexé et belliqueux qui se manifeste comme un ver dans le «ventre» du Sénégal.
(Correspondance) – «La Gambie est l’opium du Sénégal». Ce constat d’une journaliste, fut-il un peu exagéré, traduit globalement la perception de l’opinion vis-à-vis de ce petit pays considéré comme une aberration…politique née de la volonté fractionniste des colons. Car, pour Eva Sagna comme pour beaucoup de gens à Ziguinchor, «la Gambie nous ronge de l’intérieur en développant un complexe qui la pousse à haïr le Sénégal». Depuis toujours, en effet, ce pays a vécu avec la peur d’être avalé un jour par son «grand» voisin. Du coup, il développe des réactions qui ont tendance à créer une dépendance qui le rend indispensable et incontournable.
Le bac de Farafénié, arme redoutable contre le Sénégal
Pendant des siècles, la trajectoire de l’Afrique a été orientée par le colon blanc sans tenir compte des réalités géographiques, sociologiques, culturelles et politiques du continent noir. Pire, les occidentaux vont dessiner les contours de la future Afrique sans les Africains. Un exercice qui est le fruit de leur imagination et de leurs intérêts du moment. La matérialisation de ce partage cynique se fera le 26 février 1885 au cours de la conférence dite de Berlin. A l’indépendance, les pays africains se retrouvent à gérer les aberrations nées de ce partage incongru. Le Sénégal, divisé en deux par la Gambie qui donne l’impression d’être un intestin à l’intérieur d’un ventre, cherche en vain des solutions pour rompre la discontinuité territoriale qui est désormais la sienne. A son accession à la souveraineté internationale, en 1965, le petit pays anglophone du coin ne tarde pas à se méfier, à tort ou à raison, de la boulimie de son grand voisin, qui, même du point de vue de l’image, donne l’impression de vouloir l’avaler ou de l’écraser comme un doigt dans la bouche. Une situation qui fait naître un instinct de survie dans cette enclave digne d’une région. Lequel oblige la Gambie à trouver un moyen pour empêcher le Sénégal de passer à l’acte. Le bac de Farafénié, cordon ombilical entre les deux parties du Sénégal devient alors une aubaine pour cette ancienne colonie britannique. Si bien que toutes les tentatives d’érection d’un pont sur le fleuve Gambie pour assurer la fluidité du trafic entre Dakar et Ziguinchor, et même entre le nord et le sud du Sénégal se heurteront à la mauvaise foi des autorités gambiennes. Pour celles-ci, accepter cette forte doléance des populations, du sud notamment, c’est perdre un moyen de pression indispensable pour se rendre incontournable. Ainsi, Banjul joue au dilatoire dans ce dossier devenu une question de souveraineté nationale pour le Sénégal.
Le conflit en Casamance, une bombe entre les mains d’un «fou»
Dans sa volonté de prendre le Sénégal au collet pour mieux le manipuler, Banjul ne rate aucune occasion. Le conflit casamançais, déclenché le 26 décembre 1982, viendra élargir et renforcer la palette de moyens de dissuasion. Et lorsque ceux-ci se retrouvent entre les mains d’un homme à la stabilité douteuse qui n’a jamais caché son mépris et sa haine pour les autorités sénégalaises, on peut, dès lors, mieux appréhender la nature des relations entre les deux pays, pourtant liés par l’histoire, la géographie, la sociologie et la culture. Les relations exécrables entre les trois derniers présidents qui ont dirigé le Sénégal (Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et aujourd’hui Macky Sall) et Yahya Jammeh impacteront négativement le processus de paix. Pis, «Babili Mansa» accueille, protège, nourrit et arme les combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). La rébellion casamançaise devient dès lors une aubaine pour le tyran de Banjul qui profite de la situation sécuritaire très précaire pour piller la forêt casamançaise. Il donne ainsi sa caution et sa bénédiction au développement d’une économie de guerre qui irrite les populations et menace l’équilibre géologique de cette partie sud du pays. Impuissant, le Sénégal assiste aux agissements dangereux qui portent atteinte à la dignité de ce pays considéré comme un havre de paix et un exemple de stabilité et de dialogue, mais victime d’un voisin belliqueux. En plus de deux décennies, Yahya Jammeh s’est érigé en cancer dont le seul remède réside dans son départ du pouvoir. Mais, contrairement à lui, les autorités sénégalaises comprennent le sens de la stabilité et du bon voisinage. Tenter des actions contre «Babili Mansa», c’est mettre en péril la vie des Gambiens, mais aussi, celle des centaines de milliers de citoyens sénégalais qui se réveillent quotidiennement de l’autre côté de la frontière. Le Sénégal continue donc à dépendre des humeurs du désormais ex-président de la République sœur de Gambie. Un calvaire qui a connu son épilogue samedi dernier avec le départ du tyran de Banjul.
La Gambie, ventre mou du Sénégal ?
Depuis 1965, date à laquelle cette bande de terre que l’on appelle aujourd’hui la Gambie a exercé son droit à l’indépendance, le Sénégal reste attentif à tout ce qui se passe dans ce pays. Car, de la stabilité de la Gambie dépend la sienne. Demeurer impassible devant la situation en Gambie, c’est courir le risque de se voir infester de l’intérieur. Pour l’avoir compris, les autorités sénégalaises, sans faire dans l’ingérence, interviennent en Gambie pour éviter le chaos. En une quarantaine d’années, c’est la troisième fois que l’armée s’est vue obligée de «sauter» sur Banjul. « Fodé Kaba 1» et «Fodé Kaba 2» ont permis en 1981 de sauver le régime du président Dawda Kayraba Diawara, renversé par des mutins dirigés par Kukoï Samba Sagna. Il y a quelques jours, les forces de la Cedeao, des éléments de l’armée nationale sénégalaise, pour la plupart, «violent» les frontières de la Gambie au nom du rétablissement d’une démocratie, fortement menacée par la tentative de confiscation du pouvoir par un président qui aurait pu figurer dans le livre Guinness des records à cause de son nom kilométrique. En voulant s’accrocher au pouvoir, Sheikh professor Aladji docter Abdu Aziz James Junkun Nasiru Babili Mansa Jammeh offre l’occasion rêvée au Sénégal d’en finir définitivement avec l’auteur de ses malheurs, réaliser enfin un pont à Farafénié, restaurer la paix en Casamance et renforcer l’unité nationale. «Fodé Kaba 3» a été évité de justesse. Mais, les autorités sénégalaises ont réussi à extirper la cellule cancéreuse qui rongeait le Sénégal, un pays dont le seul tort est d’être l’unique voisin d’une République instable, souvent secouée par des crises pour la résolution desquelles une intervention militaire fondée sur les accords militaires de 1965 devenait nécessaire.
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