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Présidence de la Commission de l’Union africaine: Abdoulaye Bathily décline ses atouts
Publié le mercredi 25 janvier 2017  |  Sud Quotidien
Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Bathily expose les grandes lignes de sa candidature à la Commission de l`UA
Dakar, le 7 novembre 2016 - Abdoulaye Bathily a rencontré la presse pour exposer les grands axes de sa candidature à la présidence de la Commission de l`Union Africaine.




Le professeur historien Abdoulaye Bathily, candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA) a donné une conférence de presse hier lundi pour revenir principalement sur sa campagne dans le cadre de laquelle des missions ont été envoyées dans 42 pays. Il a également fait le bilan de son expérience à travers différentes missions qu’il a eu à effectuer un peu partout en Afrique et dévoilé ses chantiers une fois qu‘il sera porté à la tête de la Commission de l’UA à l’issue du sommet de l’organisation continentale prévu les 30 et 31 janvier à Addis Abéba (Ethiopie).

C’est un Abdoulaye Bathily très confiant et rassuré qui a face à la presse hier, lundi 23 janvier, pour décliner ses ambitions pour l’Afrique une fois élu président de la Commission de l’Union africaine (UA). A trois jours de son départ pour Addis Abeba où les différents candidats en lice pour la succession de la Sud africaine Mme Nkosazana Dlamini-Zuma à l’issue d’un votre lors du sommet de l’organisation continentale prévu les 30 et 31 janvier à Addis Abéba en Ethiopie le professeur Bathily a souligné qu’en tant qu’homme publique au service de cette Union africaine, «j’ai participé à l’élaboration de tous les textes fondamentaux de ses organisations. C’est dire que j’ai une connaissance approfondie des conditions dans les quelles les textes de ses organisations ont été élaboré, les compromis qui ont été noués dans les discussions de Commissions mais également assisté dans les plénières ministériels et des chefs d’États, et comment ses textes ont été finalisé pour servir aujourd’hui d’éléments d’actions à Union africaine», martèle-t-il.

Il s’y ajoute sa connaissance de l’Afrique en ce sens qu’il a été «à plusieurs reprise mandaté pour faire partir des Commissions de paix, de dialogue et de réconciliation national dans plusieurs pays du continent, de l’Afrique de l’Ouest, Libéria, Sierra-Léone mais également en l’Afrique Centrale, au Madagascar où j’étais Envoyé spéciale de Union africaine. Au nom de la l’UA, depuis trois ans, je suis impliqué, au titre cette fois-ci des Nations Unies, dans ces processus de paix d’abord comme Représentant spéciale adjoint du Secrétaire général de l’ONU au Mali chargé des affaires politiques notamment les dialogues avec les groupes armées, les partis politiques, les forces vives de ce pays et ces deux dernières années en Afrique Centrale. Tout le monde sait ce que l’Afrique Central représente comme point névralgique, épicentre de tous les grands conflits qui secouent le continent. La région des Grands Lacs la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine, le Tchad, le Gabon, le Burundi, tous ses pays qui sont ravagés par des conflits politiques et même des conflits militaires ouverts. Tout cela donc me permet de dire que j’ai engrangé une somme d’expériences de terrain, une somme d’expériences forgées par la réflexion sur ses actions de terrain», rappelle-t-il, histoire de décliner ses atouts pour le post de président de la Commission de l’UA.

LES DEFITS DE PAIX ET DE SECURITE

Par ailleurs, selon Abdoulaye Bathily l’Afrique fait face à des défis de paix et de sécurité qui sont des questions ardues et complexes qu’on peut voir simplement a partir des événement en Gambie. «Il a fallu de peut pour qu’un pays plonge dans le chaos. Tous les pays africains traversent des transitions démocratiques qu’il faut négocier avec intelligence, sang-froid, dans l’intérêt exclusif des peuples, au-delà des calculs liées à tel ou tel intérêt ou groupe d’intérêts. Ces transitions sont complexes, les acteurs sont complexes, leurs motivations sont multiples. Il faut une connaissance des acteurs une expérience vécue pour comprendre les mentalités qui guident ces acteurs de part et d’autres (pouvoir et opposition). Car des transitions démocratiques mal gérées peuvent amener à des guerres civil», avertit l’ancien Envoyé spéciale de l’ONU en Centrafrique.

Le Sénégalais candidat de la Cedeao rappelle que’«aujourd’hui dix pays africain sont dans une situation de fragilité extrême (politique) avec des conséquences sur le reste des pays voisins. Nous avons plus de 15 millions de réfugiées sur le continent, en majorité des femmes et des enfants. C’est un tableau insoutenable, c’est inacceptable». C’est dire que «la question de paix et sécurité est donc capitale autour de la quelle la commission doit mobiliser toutes ses forces. Et elle doit, à cet égard, pour réussir sa mission, être composé d’hommes et de femmes qui ont fois en l’Afrique, qui ont l’expérience de ces problèmes pour pouvoir apporter un remède», soutient il.

LES CHANTIERS POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

En effet, au-delà des questions de paix et sécurité, le développement économique et social du continent tient à cœur le professeur Bathily. «Paix et sécurité et développement économique, c’est les deux faces d’une même médaille. On ne peut avoir la paix et la sécurité s’il n’y a pas de développement, il ne peut y avoir de développement économique s’il n’ya pas de paix et de sécurité. Les deux éléments sont indissociables», dit Abdoulaye Bathily. Toutefois, reconnait-il, il faut être nihiliste pour dire que rien n’a été fait. «En regardant rétrospectivement notre vie, il y a 50 ans, on ne peut dire qu’il y a pas eu des progrès. Mais force de constater que les aspirations aux progrès sont encore plus abondantes au regard de la demande en éducation, en eau potable et le bien être, pour tout dire».

Pr Bathitly reste convaincu que «les territoires issus de la colonisation ne peuvent être des espaces capables d’assurer des progrès économiques durables. Ce ne sont que des marchés très petits, très étroits qui ne peuvent permettre le plein épanouissement du marché africain, eu égard aux potentialités qui existe aujourd’hui». C‘est pourquoi, à son avis, la commission doit beaucoup réfléchir, faire des propositions pour mettre fin ce qu’il appelle le syndrome de Berlin où les Européens se sont partagés le continent selon leurs ambitions économiques, le capitalisme triomphant. «Au regard de la structure des économies africains, malgré les progrès, le syndrome de Berlin est toujours là. L’Afrique a un potentiel immense en ressources minérales et agricoles et énergétiques. Ces ressources ne sont pas transformées sur le plan local. Or sans industrialisation, sans modernisation de l’agriculture, nous ne pouvons pas construire des économies africaines durables qui donneraient du travail à ces millions de jeunes dont, par milliers, certains ont fait de la Méditerranée un cimetière», propose Abdoulaye Bathily.

D’ailleurs, relève-t-il, «ma conviction est que, quelque soit les projets de recherche d’emploi ici et dans nos différents territoires, ce sera une goute d’eau dans la mer. Ces transformations ne peuvent pas se faire à l’échelle d’un seul pays et d’un seul territoire, mais de manière concertée, de manière intégrée. Donc la dimension de l’intégration économique est un aspect qui me parait être un chantier majeur sur le quelle la commission doit travailler», argue-t-il. Bien entendu l’unité politique est un pré-requis sur ses questions. Sans unité politique sur ses questions transversale ils ne peuvent y’avoir de développement. «C’est un chantier que je compte engager avec des réformes structurelles pour répondre aux aspirations», a-t-il défendu.

REVOIR LES COOPERATIONS AVEC LES PARTENAIRES

Aujourd’hui l’Afrique est dans un monde qui bouge, qui se transforme en vive allure. L’Afrique est en partenariat stratégique avec dix pays et groupes de pays dans le monde, avec l’inde, la Turquie, l’Union européenne, les États-Unis, l’Amérique du Sud. Pratiquement chaque groupe veut avoir un partenariat spécifique avec l’Afrique sur une question économique. En effet, «l’Afrique réfléchit-elle à une stratégie par rapport à ce que veut tirer ses pays du continent ?» se demande-t-il. Avant d’ajouter, «nous constatons des failles, donc la question de notre partenariat avec le reste du monde est une dimension importante de la réflexion et de l’action de la Commission de l’Union africaine et de l’Afrique dans son ensemble», conseille-t-il.

80% du budget de l’Union africaine est financé, à travers des programmes et projets, par ces partenariats stratégiques. «Est-il possible d’assurer l’autonomie, voire l’indépendance du continent, à partir de cette situation ? La question de la réforme de l’Union africaine dans son fonctionnement, dans son financement est une dimension qui ne peut pas être éludée. Plusieurs fois des tentatives ont échoué, il faut aujourd’hui une volonté politique affirmée. Et, le rôle de la commission est d’assurer un rôle moteur dans l’émergence de cette volonté politique», a renchéri Abdoulaye Bathily, candidat à la présidence de la Commission de l’UA.
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