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"Borom Sarret" rend compte des contradictions sénégalaises par rapport à la modernité (universitaire)
Publié le jeudi 13 mars 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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"Borom Sarret", premier film du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, est tout à la fois une analyse des mentalités post-coloniales sénégalaises et une transposition des contradictions du Sénégal dans sa quête de modernité, a soutenu l’universitaire et critique d’art sénégalais Maguèye Kassé.

"Dans ce film, on voit les traces du balbutiement contradictoire vers la modernité, mais aussi une analyse de l'état de nos mentalités à la sortie de la colonisation et de la domination de la culture étrangère’’, a-t-il dit.

Le professeur Maguèye Kassé introduisait mercredi, à Thiès, une communication sur le thème "Borom Sarret, 50 ans après : un cri social toujours actuel". Cette manifestation, initiée par "Daaray Sembène" (Maison de pédagogie par l’image), s’est tenue dans les locaux de l’UFR Sciences économiques et sociales de l’Université de Thiès.

"Borom Sarret est un désordre organisé, mais aussi un cri du cœur et une alerte dans une fresque que l'on peut lire à différents niveaux. Comme ses films Le Mandat et Xala, Sembène Ousmane renseigne sur les années charnières qui ont accompagné la période postcoloniale", a relevé M. Kassé, enseignant à la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

Selon lui, ce film est "le cri d'alerte de Sembène Ousmane" sur un ensemble de problèmes d'ordre économique et culturel, mais concernant également les politiques d'urbanisation.

"Borom Sarret pose le problème du développement pensé en termes de rupture d'avec l'héritage colonial, ouvrant de nouvelles voies originales valorisant nos cultures, avec l'illustration en termes de rapports nouveaux entre des espaces ruraux et urbains, par une intégration harmonieuse’’, a-t-il analysé.

Si l’ion en croit Maguèye Kassé, ce film "illustre et montre les réalités d'aujourd'hui avec l'approfondissement des différentes crises traversées par la société sénégalaise", dont des problèmes de gouvernance.

Il a également cité une paupérisation accrue des campagnes accentuant l'exode rural avec des conducteurs de charrette (Borom Sarret) se mélangeant avec de luxueuses voitures dans les rues de Dakar, a soutenu le professeur Kassé.

"Borom Sarret mérite qu'on y revienne pour y puiser les éléments de réflexion future pour une véritable transformation sociale", selon l'universitaire sénégalais.

"Borom Sarret" est la chronique d’une journée d’un pauvre transporteur qui véhicule clients et marchandises dans une charrette attelée à un cheval.

Par ce biais, Ousmane Sembène, décédé le 9 juin 2007 à 84 ans, offre une peinture de la vie quotidienne dans les bidonvilles de Dakar des années postindépendance.

Amené à faire une course dans les quartiers bourgeois de Dakar, le transporteur se voit confisquer sa charrette par un policier, ce qui l’oblige à renter chez lui sans le sou.

Ousmane Sembène fut un écrivain et réalisateur sénégalais présenté comme l’un des premiers et des plus importants cinéastes du continent africain. Il est également connu pour son militantisme, notamment dans les domaines politiques et sociaux.

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