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Crise en Gambie : des villages casamançais étouffés par le flux de réfugiés
Publié le jeudi 19 janvier 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
senegambie
© Autre presse
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la traversée




Il ne reste plus que 24 heures pour le transfert du pouvoir en Gambie. Mais, cet acte républicain est menacé par le refus de Yahya Jammeh de céder son fauteuil, entraînant du coup un flux migratoire vers la Casamance où des villages entiers se retrouvent débordés par la situation.
La Gambie échappera-t-elle à l’action militaire ? Cette option se crédibilise de plus en plus avec l’entêtement du président sortant, Yahya Jammeh. Cette perspective est en tout cas en train de vider la Gambie de ses populations. Ces dernières tournent ainsi le dos à leur pays pour ne pas se retrouver dans le piège de la folie meurtrière d’un président à l’instinct suicidaire. Du coup, depuis plusieurs jours maintenant, la région de Ziguinchor est devenue le point de chute de ces familles, jetées sur le chemin de l’exil par la boulimie du pouvoir de Jammeh. A Ziguinchor, à Oussouye comme à Bignona, des milliers de personnes sont arrivées avec les moyens du bord. La plupart sont accueillies dans des familles. Un geste de solidarité qui traduit l’expression de la compassion d’une population très sensible à ce genre de situations pour les avoir connues avec le conflit casamançais. A Ziguinchor par exemple, des appels à la solidarité ont été lancés jusque dans les mosquées de la ville, invitant à l’accueil et au recensement des réfugiés. Du coup, la présence de réfugiés, des Sénégalais, des Gambiens, des Bissau-Guinéens, des Guinéens de Conakry, etc. est notée dans tous les quartiers de la capitale du sud. Si la plupart ont de la famille sur place, il reste que certains sont arrivés à Ziguinchor et environs, sans boussole encore moins une réelle connaissance. «J’ai accueilli une dizaine de personnes en moins d’une semaine», révèle une ressortissante guinéenne basée, depuis une trentaine d’années, dans la capitale du sud. Qui poursuit : «En rentrant, ma fille qui est mariée en Gambie est venue avec des voisins et des connaissances.» Plus qu’une simple révélation, il s’agit d’une situation générale notée dans la ville où une simple promenade permet de constater la forte présence d’étrangers.
Mais, c’est dans le département de Bignona qu’on perçoit beaucoup plus ce phénomène. La proximité de cette localité avec la Gambie l’expose davantage au flux migratoire. Toute la bande de terre adossée à la frontière avec la Gambie est devenue, depuis une semaine, une terre d’accueil. De Kafountine à Oulampane, ce sont des milliers de personnes qui sont arrivées à bord de véhicules, de motos, de charrettes etc. pour fuir la guerre qui se dessine de l’autre côté de la frontière. Dans ces zones frontalières, elles retrouvent la sérénité, le calme, l’hospitalité et l’affection. Toutes choses qui se heurtent cependant à une réalité économique que se partagent les populations autochtones : le manque de moyens. Aujourd’hui, certains villages qui ont fini d’accueillir des réfugiés sont étouffés et menacés par une crise humanitaire qui nécessite l’intervention de l’Etat et des organismes internationaux comme le Hcr. A Kourame par exemple, les villageois partagent leurs maigres ressources avec leurs hôtes qui se comptent par centaines. «Nos greniers qui étaient déjà mal approvisionnés commencent à se vider. Et si ça continue comme ça, ce sera une catastrophe». Derrière cette situation décrite par un notable contacté sur place, se cache un cri de cœur. Car, la solution pour nourrir ce beau monde, le village déplacé de Kourame qui commençait à peine à reconstituer son capital semencier, n’en a point. Et comme lui, beaucoup d’autres villages sentent venir les difficultés. Lesquelles risquent de s’accentuer si l’action finit par prendre le dessus sur la raison en Gambie. Une éventualité qui pousse déjà les populations basées le long de la frontière à se préparer au pire, et avec elles, leurs hôtes du moment.
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