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Procès de diffamation: Le directeur général de Wari réclame 3 milliards de F CFA à Jeune Afrique
Publié le samedi 14 janvier 2017  |  Enquête Plus
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Hier, le procès opposant le patron de Wari, Kabirou Mbodji, aux 3 journalistes de Jeune Afrique, s’est tenu devant le tribunal correctionnel de Dakar. Pour diffamation, la partie civile réclame la rondelette somme de 3 milliards de F CFA aux prévenus. Qui seront fixés sur leur sort, le 26 janvier.

Dans son édition du 7 au 13 février 2016, l’hebdomadaire international Jeune Afrique (JA) a publié un article intitulé : ‘’Le double visage de Kabirou Mbodji’’. Il est co-signé par les journalistes Amadou Oury Diallo et Frédéric Maury. Pour le dirigeant de la société de transfert d’argent Wari, le texte contient des passages diffamatoires. Lesquels portent atteinte à son honneur et à sa dignité. Dans l’article, on peut lire : ‘’Poursuivi en justice par ses anciens associés dans l’aventure Wari, le roi du transfert d’argent entend bien poursuivre la success-story…tout seul. Mais, inquiète la communauté financière ‘’. Les journalistes font savoir, dans le texte également oublié sur le site internet de l’hebdomadaire, que le sieur Mbodji a été condamné, le 6 septembre 2011, pour abus de biens sociaux, à 6 mois de prison avec sursis et à payer 400 millions de F CFA. Ils signalent tout de même que l’Appel est en cours. Un peu plus loin, les rédacteurs informent que Seyni Camara et Malick Fall, premiers associés de Kabirou Mbodji dans l’aventure Wari, ‘’nourrissent également de vifs griefs contre leur partenaire. Ils ont déposé en décembre 2014 une plainte devant le tribunal pour des détournements s’élevant à 2,5 milliards de F CFA. Depuis le 11 août 2015, il est inculpé’’. Ensuite, que ‘’Wari ne dispose pas de l’agrément d’une banque’’.

‘’Un dirigeant sournois qui ne cherche qu’à avoir de l’argent’’

Toujours dans l’article, les associés de Mbodji confient aux pisse-copies son ‘’refus de communiquer les comptes et celui des versements de dividendes aux actionnaires depuis le démarrage des activités, une spoliation progressive en faveur d’une autre société contrôlée par Kabirou Mbodji, des licenciements abusifs, accusations, harcèlements, chantage (…) et de vifs soupçons en matière de gestion’’. ‘’Kabirou Mbodji, peut-on lire, a créé CSI dans les propres locaux de NGI Afrique de l’Ouest avant d’y transférer les contrats et les comptes’’.

C’est compte tenu de ces allégations que le Dg de Wari a déposé une plainte contre le directeur de publication de JA, Marwane Ben Yahmed, et ses deux reporters pour diffamation.

Hier, seul Amadou Oury Diallo a comparu, lors du procès tenu devant le tribunal correctionnel de Dakar. Il a soutenu avoir mené des ‘’investigations sérieuses’’ pour écrire son papier. ‘’Je suis de bonne foi. Je n’ai cherché à nuire à personne. Après avoir eu connaissance de la plainte contre Kabirou Mbodji, je lui ai adressé une lettre, le 29 janvier, pour un complément d’informations, mais il n’a pas réagi. Lorsque l’article est sorti, il a envoyé son droit de réponse au mois de mars, avant de faire une citation directe, en juillet’’, dit-il.

Malgré ces explications, les avocats de la partie civile ont convoqué la jurisprudence selon laquelle ‘’la reprise par le journaliste de propos tenus par un tiers ne fait pas disparaître l’obligation à laquelle il est tenu d’effectuer des vérifications sérieuses pour s’assurer que ceux-ci reflètent la réalité des faits’’. D’après eux, on a tenté de dire que leur client est un patron qui ne cherche qu’à avoir de l’argent et qu’il est sournois.

Des risques de blanchiment d’argent à l’origine des enquêtes ouvertes contre Wari

‘’Le sieur Diallo a été reçu par Kabirou Mbodji et sa directrice de communication pendant deux heures pour l’achat d’une page publicitaire dans JA. Alors qu’il n’y a pas eu de suite, il a voulu le détruire’’, informe l’un des avocats sous le regard étonné du prévenu. Avant de poursuivre : ‘’Même une rumeur peut désaffecter la clientèle et, dans l’article, on ne relate que le mal. Ce qui donne la mesure du tort causé à M. Mbodji. Certaines banques se sont retirées de la Convention qui les reliait à Wari. Des contrats ont été suspendus ou annulés. Des enquêtes ont été ouvertes’’. A l’en croire, ce n’est pas la publication d’un droit de réponse qui va absoudre ce qu’ils ont fait. Arguant qu’ils ont voulu ‘’décrédibiliser Kabirou Mbodji et la société Wari’’, les robes noires ont réclamé 3 milliards de F Cfa pour le préjudice causé.

Pour le conseil du prévenu, Me Abdou Thiam, la partie civile ne dit pas la vérité quand elle soutient que c’est à partir de cet article que Wari a été submergée par des réclamations. L’avocat révèle que dans le courant du mois de novembre, il y avait des risques de blanchiment d’argent. Sur ce, la direction des banques et monnaies logée au ministère de l’Economie et des Finances avait ouvert une enquête. Soutenant que son client n’a rien inventé, il a plaidé la relaxe pure et simple.

En attendant, la décision sur cette affaire, prévue au 26 janvier prochain, le Parquet a requis l’application de la loi.
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