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Scandale à la Mairie de Rufisque: Les jeunes de l’ARC accusent, le camp du maire botte en touche
Publié le vendredi 13 janvier 2017  |  Sud Quotidien
La
© Autre presse par DR
La mairie de RUFISQUE




C’est l’escalade entre le maire de Rufisque et son prédécesseur à la tête de l’institution municipale. Les jeunes du parti de Badara Mamaya Sène ont «éventé un gros scandale» avec plus d’une soixantaine de conseillers spéciaux recrutés et grassement payés par le maire «alors qu’ils ne servent à rien». Et parmi eux des conseillers municipaux. Le camp du maire a réagi pour minimiser et rejeter les faits incriminés. Les deux parties ont fait face à la presse.

L’Alliance républicaine pour la citoyenneté (Arc) en rajoute une couche sur sa critique contre la gestion de l’actuel maire de Rufisque, Daouda Niang. Cette fois c’est la jeunesse du parti de Badara Mamaya Sène qui est montée au créneau pour porter la réplique à Amadou Sène Niang. Ce dernier, conseiller proche du maire, a fait une sortie médiatique pour accuser le maire sortant de gabegie, ce qui justifierait le rejet de son compte administratif par le conseil municipal actuel.

Ce qui a vite fait de courroucer les jeunes partisans du président de l’ARC. Ils ont organisé une conférence de presse avant-hier mardi pour tirer à boulets rouges sur l’auteur de cette sortie contre leur mentor et le qualifier de «chambellan exhibitionniste, champion de la confusion, faux expert, qui plutôt excelle dans la désinformation pour empêcher l’éclatement de la vérité». Après cela, les jeunes de l’ARC ont ciblé la gestion de l’actuel maire Daouda Niang. Selon eux, la mairie est éclaboussée par ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler le scandale des conseillers spéciaux. Selon eux, la mairie aujourd’hui a supprimé toutes les actions sociales qui lui étaient dévolues, en arguant de difficultés de trésorerie. Ce au moment où l’institution fait des recouvrements record qui peuvent atteindre les 4 milliards de Frs CFA de recettes. Cela, compte non tenu de ses charges qui ont été allégées et affectées aux communes.

Au contraire, le maire a «préféré gâter une clientèle politique formée de des retraités fortement payés à ne rien faire». À en croire Mbaye Leye leur porte-parole, «aujourd’hui, le maire s’emploie à payer des conseillers municipaux - au nombre de 60 - à ne rien faire, à hauteur de 300.000 à 500.000 francs Cfa. Ces gens sont des conseillers municipaux et en même temps des conseillers spéciaux. C’est à notre avis anormal. C’est interdit par la loi». Il ajoute que contrairement à son mentor qui, pendant son magistère a investi dans tous les secteurs, notamment les routes, les infrastructures sanitaires et l’aide aux indigents, le jeune, partisan de Mamaya déclare que « Daouda Niang et son équipe ne font rien pour soulager les souffrances des populations ». Pire, ajoute-t-il, le maire de Rufisque n’a jusque-là pas encore réussi à réaliser un seul de ses projets. «Les assises de Rufisque constituent un échec, le carré d’or de même, ainsi que le projet Rufisque Gate. Si ce n’est un slogan, il n’y aucune action que la mairie a posée. L’actuelle équipe n’a pas assez d’arguments pour gérer la ville ».
Autant de faits qui font dire à Mbaye Leye, et à ses camarades que la gestion du maire actuel «est une grande nébuleuse. Quelque chose d’incompréhensible ». Ils promettent de battre le macadam avec les rufisquois «soucieux des intérêts de la ville » pour «protester» contre l’incurie du maire actuel.

La mairie ne nie pas mais minimise

Interpelés, sur cette sortie, Daouda Niang et son équipe ne se sont pas fait prier pour réagir en tenant eux aussi une conférence de presse. C’est Moussa Gueye Jaraaf, le chargé de communication du maire, qui est allé au charbon pour répondre aux jeunes partisans de Badara Mamaya Sène. Se disant indigné par cette déclaration des jeunes camarades de l’ancien maire de Rufisque à propos des conseillers spéciaux qui entourent son mentor, le journaliste a minimisé les faits avant d’apporter des précisions. «C’est un peu banal qu’on parle de ces conseillers spéciaux pour s’en scandaliser ». Il fait savoir que c’est une pratique qu’on retrouve dans toutes les institutions avant d’ajouter que le maire de Rufisque en a le droit, «des conseillers spéciaux, on en trouve dans toutes les institutions de ce pays. Allez à la présidence de la République, à l’Assemblée nationale, dans les ministères et même dans les communes les plus reculées, vous en trouverez».

Cependant, à l’en croire, le nombre avancé par leurs adversaires, est erroné. En effet, précise-t-il, «il n’y a pas soixante conseillers spéciaux dans la mairie de Rufisque. Ceux qui disent qu’il y a soixante conseillers, nous leur demandons de nous fournir la preuve. Nous en avons juste neuf qui sont compétents dans des domaines aussi pointus que la fiscalité. Et mieux, je dis de façon formelle que ces gens-là gagnent bien en deçà de 500.000 francs ».

Pour justifier ce recrutement de conseillers spéciaux par le maire, le responsable de la communication avance l’argument de leur expertise dans la traque contre les niches de patentes cachées par certaines entreprises. «Nous savons que des villes comme Rufisque vivent essentiellement des patentes. Or, nous avons remarqué que beaucoup d’entreprises trichent avec le fisc. C’est alors que nous avons fait appel à la compétence de gens aguerris dans ces métiers de fiscalité, pour nous trouver les niches qui cachent l’argent de la ville de Rufisque et les récupérer ».

Quid des conseillers municipaux qui perçoivent un salaire à la mairie, Moussa Gueye Jaraaf ne nie pas que parmi ces conseillers spéciaux, il y en a des conseillers municipaux qui sont rémunérés à la fin de chaque mois.
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