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6 mois pour avoir envoûté et escroqué un candidat au Bac: L’étudiant en Licence condamné, malgré les doutes du Parquet
Publié le vendredi 13 janvier 2017  |  Enquête Plus
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Le tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné hier l’étudiant en Licence, Papa Birahim Ndir, à 6 mois de prison pour charlatanisme et escroquerie, et à payer 2 millions de F Cfa en guise de dommages et intérêts à Khalifa Ababacar Guèye à qui il a fait croire qu’il pouvait le faire réussir au Bac.

Tête baissée, la mine triste, Papa Birahim Ndir écoute religieusement la lecture de la décision sur l’affaire qui l’a opposé à Khalifa Ababacar Guèye. ‘’Le tribunal, après en avoir délibéré, déclare le prévenu Papa Birahim Ndir coupable du délit d’escroquerie et de charlatanisme et le condamne à une peine d’emprisonnement de 6 mois. Il devra allouer la somme de 2 millions de F Cfa à titre de dommages et intérêts à la partie civile’’, a prononcé le juge Samba Sy, hier. Tel un couperet, la sentence lui tombe sur sa tête et le sol semble se dérober sous ses pieds. L’étudiant en Licence refuse d’accepter le sort que Dame justice lui a réservé. Il prend du temps avant de rejoindre le box des prévenus. Placé sous mandat de dépôt, depuis le 2 janvier, il a du mal à croire à ‘’son destin’’.

En fait, d’après le procès-verbal d’enquête préliminaire, Papa Birahim Ndir a fait des aveux circonstanciés à la suite d’une plainte formulée par la mère de la victime. Les deux parties partagent le même quartier à Hann Maristes. Sous le prétexte qu’il est un marabout, au même titre que sa grand-mère, l’étudiant en Licence a fait croire à son ami, avec qui il avait l’habitude de jouer souvent au football, qu’il pouvait l’aider à réussir au Baccalauréat. Sur ces entrefaites, il lui a remis des bains mystiques. A cet effet, le prévenu, non seulement a reçu d’importantes sommes d’argent, mais le candidat au Bac lui a également donné des bijoux en or d’une valeur de 2 millions appartenant à sa génitrice, un téléphone portable Iphone 6 ainsi que des ordinateurs portables. Selon l’étudiant, c’est avec cet argent qu’il parvenait à payer ses études et à venir en aide à son père dans la dépense quotidienne.

Le Parquet avait requis la relaxe au bénéfice du doute

A la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le sieur Ndir a servi des dénégations systématiques. ‘’Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés. J’ai été violenté par les enquêteurs qui m’ont également fait croire que si j’avouais, ils allaient me laisser partir en paix’’, s’est-il défendu. Sa maman, appelée à la barre car ayant assisté à l’audition au Commissariat, a confirmé les propos de son fils, en soutenant que ce dernier a même été giflé pour signer le procès-verbal. Mais pour l’avocat de la partie civile, le prévenu n’a nourri aucun regret face à cette situation, alors que son client a été obnubilé par ses pratiques. Sur ce, il a réclamé 5 millions de F Cfa pour toute cause et préjudice confondus.

Ses confrères de la défense, Mes Aboubacry Barro et Cie ont plaidé le renvoi des fins de la poursuite de leur client. D’après eux, il n’y a aucune certitude dans ce dossier. ‘’Aucun élément de preuve n’a été établi. Le procès-verbal d’enquête n’est pas fiable. On est tenté de se demander si cette affaire n’est pas montée de toutes pièces’’, a ajouté Me Barro. L’avocat de dire qu’un doute plane sur l’existence des faits. Pis, un défenseur a déclaré que le plaignant a subtilisé les biens de sa mère pour soutenir qu’il était sous le coup de l’envoûtement. ‘’Madame Guèye a téléguidé son fils pour le sauver et pour sauver son ménage, car son mari est dans tous ses états’’, a-t-il renseigné.

‘’Qui croire entre les deux parties au procès ? Est-ce qu’il y a eu une remise ? Y a-t-il des témoins ?‘’ C’est là que résident les faiblesses de ce dossier, selon le Parquet. D’autant plus, note-t-il, que le prévenu a dit qu’il a été brutalisé à l’enquête. Appréciant cette procédure, il a soutenu qu’il y a un doute certain. Il a ainsi requis la relaxe au bénéfice du doute. Mais le tribunal en a décidé autrement.
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