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Procès en appel de l’ancien président tchadien: Une panoplie de nullités pour sauver Hissein Habré
Publié le mercredi 11 janvier 2017  |  Sud Quotidien
Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Les conseils de l’ancien président tchadien, Hissein Habré ont fait état de plusieurs manquements dans la procédure de jugement pour récuser le verdict de la Chambre africaine extraordinaire d’assises. Me Mbaye Sène et ses confrères sont revenus sur plusieurs points qui justifient, à leur avis, l’impertinence de la condamnation à perpétuité de leur client. Le jugement en appel d’Hissein Habré s’est ouvert hier, lundi 9 janvier, au Palais de justice Lat Dior de Dakar.

Pour sortir leur client de l’ornière, les avocats de l’ancien président tchadien ont brandi plusieurs manquements dans le jugement en première instance de l’ancien président tchadien, Hissein Habré, par la Chambre africaine extraordinaire d’assises, pour dénoncer ce que Me Abdou Gningue qualifie comme étant «des erreurs de faite et des appréciations irrégulières qui on abouti à un déni de justice». Dés l’entame de sa plaidoirie, Me Abdou Gningue, un des trois avocats commis d’office pour défendre Hissein Habré, a récusé la composition de la Chambre africaine d’assises ayant rendu le verdict du 30 mai 2016 condamnant l’ancien président tchadien aux travaux forcés à perpétuité.

Pour la robe noire, Hamady Diouf, un des magistrats à l’origine de cette contestation n’est pas habilité à siéger à la Chambre africaine d’assises. Il n’a jamais été juge de siège, avance-t-il, d’où la nullité de la décision rendue. Poursuivant son argumentaire, Me Abdou Gningue déplore, en outre, l’absence de la signature des greffiers dans la décision de justice condamnant Hissein Habré. A son avis il n’y a que la signature des magistrats.

Dans la perspective d’infirmer les charges retenues contre leur client, Mounir Ballal a estimé, pour sa part, que dans le procès d’assises, il n’y pas eu d’acte posé visant à décharger Hissein Habré. Il s’est replongé dans les heures du procès pour en ressortir des «surréalismes» dans le récit des témoins, «des arguments qui ne peuvent, en aucun cas, étayer les faits pour lesquels Hissein Habré a été reconnu coupable et condamné», se plaint-il. Il récuse, dans ce sens, le témoignage des rescapés du massacre de Hamping et le récit de la dame Khadija Hassane Zidane qui a accusé Hissein Habré de viol.

Troisième avocat à prendre la parole, Me Mbaye Sène n’a pas dérogé à la règle. Il a dénoncé des aveux obtenus sur extorsion des témoins. Mieux, a-t-il estimé, le juge Amady Diouf n’avait ni les qualités encore moins l’expérience nécessaire pour siéger à la Chambre africaine d’assises.

HISSEIN HABRE N’A PAS COMPARU

L’ouverture du procès en appel s’est déroulée sans le principal protagoniste, Hissein Habré. Continuant dans son déni des Chambres africaines extraordinaires créées au sein des juridictions sénégalaises (en accord avec l’Union africaine) pour connaitre des crimes commis sous son magistère au Tchad de 1982 à 1990, il ne s’est pas présenté à l’audience malgré une somation qui lui a été envoyée, a informé le président de la Chambre africaine extraordinaire d’assises d’appel, le juge malien Wafi Ougadeye. Le président de la Chambre d’appel a tout de même constaté la décision d’Hissein Habré de ne pas se présenter à la barre. Il soutenu qu’en dépit de son absence, le procès sera tenu. Et, les décisions qui y seront prises lui seront notifiées.

Par ailleurs, la Chambre d’appel a rejeté la demande de la défense qui souhaite la dispensions du juge suppléant Bara Gueye. En effet, dès le début de l’audience, les conseils d’Hissein Habré ont introduit une exception de nullité pour refuser que le juge suppléant, Bara Gueye, siège parmi les magistrats qui doivent rendre la décision d’appel. Me Mounir Ballal et ses confrères fondent leur requête sur le fait que ce dernier avait déjà débouté leur client lors d’un procès l’opposant à des journalistes sénégalais pour diffamation dans cette même affaire.

A signalé que la lecture du rapport introductif n’a pas eu lieu comme annoncé par les Chambres africaines extraordinaires (Cae). Malgré la demande de la défense, le juge malien Wafi Ougadeye a estimé qu’il n’est pas nécessaire de passer par une telle étape qui n’est ni une pièce du dossier encore moins un élément de procédure. Donc le procès en appel de l’ancien président tchadien se poursuit ce jour, mardi 10 janvier. Il a été suspendu hier, dans la soirée peu après 16h sur demande du Procureur général près les Cae, Mbacké Fall.
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