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Affaire des incidents du bureau politique du parti socialise: Bamba Fall et cie envoyés à Rebeuss
Publié le mercredi 11 janvier 2017  |  Sud Quotidien
Maison
© Autre presse par DR
Maison d`arret de Rebeuss




Le Doyen des juges d’instruction a finalement placé sous mandat de dépôt le maire de la Médina et ses co-inculpés socialistes. Bamba Fall et cie rejoignent pour de bon la Citadelle du silence après leur troisième retour de parquet dans le cadre de l’affaire du saccage de la permanence du Parti socialiste, lors du bureau politique du 5 mars dernier. Selon un des avocats de la défense, le doyen des juges d’instruction a pris cette décision après avoir rejeté toutes les observations formulées par la défense.

Exit les navettes entre le commissariat central et la cave du Palais de Justice Lat Dior de Dakar pour le maire de la Médina, Bamba Fall et ses camarades de parti déférés dans le cadre de l’affaire des incidents survenus à la Maison du Parti socialiste, lors du bureau politique du 5 mars dernier. Après trois retours de parquet, l’édile de la Médina et compagnie ont été placés sous mandat dépôt hier, lundi 9 janvier, par le Doyen des juges d’instruction, Samba Sall. Ils ont passé ainsi leur première nuit hier, à la maison d’arrêt de Rebeuss où ils avaient été acheminés vers les coups de 21h45 après le rejet par le premier magistrat instructeur de la demande de mise en liberté provisoire de leurs avocats. Les charges retenues contre ces responsables du Parti socialiste proches de Khalifa Sall par le Doyen des juges d’instruction sont : «tentative d’assassinat, violence et voies de faits, destruction de biens appartenant à autrui, injures publiques et menace de mort».

Face aux journalistes, le tonitruant avocat, Me El hadj Diouf, qui a rejoint le pool des avocats de la défense le vendredi dernier, a toutefois fustigé cette décision du magistrat. «Bamba Fall n’est pas un criminel. Il n’est pas un assassin. S’il y avait assassinat ou s’il y avait tentative d’assassinat, il y aurait quand même des personnes gardées à vue. On ne peut pas être devant des crimes aussi graves sans qu’il n’y ait arrestation et garde à vue. On les a convoqués puis déférés immédiatement devant le procureur qui a confié le dossier à un juge d’instruction. C’est inacceptable. Vraiment, la défense est outrée», a martelé Me El hadj Diouf qui annonce par ailleurs une nouvelle requête de demande de liberté provisoire dans 15 jours.

Abondant dans le même sens, son collègue Me Demba Ciré Bathily est allé plus loin en qualifiant cette décision de la justice de politique. «Dans le cadre de cette affaire, malgré 8 mois d’enquête, il n’y a jamais eu d’arrestation et il y en a pas eu et curieusement aujourd’hui, nous avons vu que toutes ces personnes sur la base des mêmes faits qui avaient fait l’objet d’une enquête ont été placées sous mandat de dépôt. Ce qui veut dire que nous nous posons de grandes interrogations sur la justice, sur l’État de droit. Nous avons le sentiment d’une instrumentalisation de la justice à des fins de liquidation politique mais vous savez que le combat pour la justice est le combat pour l’Etat de droit et un combat que chacun d’entre nous doit porter. C’est la raison pour laquelle nous vous annonçons que malgré ce qui vient d’arriver, nous allons engager tous les combats qu’il faut pour que force reste à la loi parce qu’aujourd’hui notre sentiment est que la politique est au-dessus de la loi».

Il faut souligner que cette décision du doyen des juges d’instruction a été accueillie comme un coup de foudre par les militants du Parti socialistes fortement mobilisés. En effet, dès la conformation par Me El hadj Diouf de cette nouvelle à laquelle beaucoup s’attendaient d’ailleurs, les chants et slogans du genre, «Libérez Bamba», «Khalifa badiekh» ou encore «Tanor ragal Khalifa» ont fait la place à des pleurs, des cris, des crises d’hystérie dans les rangs des militants que le maire de Dakar avait tout le mal du monde à consoler. Car, si certains n’avaient que leurs yeux pour exprimer la profonde douleur qui les traverse, d’autres par contre étaient prêts à exprimer leur bile dans la rue. Mais, il a fallu l’intervention de Khalifa Sall pour les voir revenir à de meilleurs sentiments.

BAMBA FALL ACCUEILLI COMME UN HEROS PAR LES MILITANTS

Fortement mobilisés au Palais de justice Lat Dior de Dakar, les jeunes militants du Parti socialiste proches du maire Bamba Fall ont failli en venir aux mains avec les forces de l’ordre qui assuraient la sécurité de la fourgonnette transportant le maire de la Médina, de la police centrale à la Cave du Palais de justice. Vêtu de tee-shirts rouges ou arborant des foulards rouges pour la plupart, les militants dont la mobilisation ne faiblit pas depuis le mardi 3 janvier dernier, jour où Bamba Fall et ses huit camarades de parti ont été déférés au Parquet dans le cadre de l’affaire des incidents survenus à la Maison du Parti socialiste lors du bureau politique du 5 mars dernier, ont en effet accueilli le cortège avec des huées et des slogans du genre «Libérez Bamba Fall». Il a fallu l’intervention du maire de Dakar et secrétaire national à la vie politique du Parti socialiste, Khalifa Sall, pour voir les jeunes qui étaient déterminés à défier les forces de l’ordre dont le dispositif a été renforcé avec l’ouverture du procès en appel de l’ex-président Tchadien, Hissène Habré, revenir à de meilleurs sentiments.

REACTIONS…REACTIONS… REACTIONS..

ME EL HADJ DIOUF, DEPUTE ET AVOCAT DE LA DEFENSE : «Les faits incriminés sont très graves mais n’existent pas en réalité»
Le juge a décidé d’envoyer tout le monde en prison, Bamba Fall et les autres. C’est triste, c’est vraiment regrettable. Les avocats de la défense ont longtemps plaidé pour montrer que Bamba Fall est régulièrement domicilié, parce qu’il est le maire de la commune de Médina et que donc il ne prendra pas la tangente, il va rester ici. On a même formulé une demande de liberté provisoire mais le juge a refusé. Les faits dont il est accusé sont très graves mais n’existent pas en réalité. Il n’y a pas de tentative d’assassinat, ni d’assassinat, ni d’association de malfaiteurs et même si cela existait, on aurait dû les arrêter depuis longtemps. Personne n’a été arrêté : aucun nervi ayant dénoncé Bamba Fall, personne parmi les celles qui ont été vues dans la vidéo, c’est cela qui est curieux et incongru dans cette procédure. C’est pourquoi dans ce dossier, il n’y a même pas eu de confrontation. Cela est inacceptable. En démocratie, les gens ont le droit d’avoir des ambitions et d’avoir des positions. On a formulés des requêtes mais le juge les a refusées. Qu’on respecte la démocratie !

ABDOURAHMANE SOW PRESIDENT DE LA COS/M23 : «Nous sommes désolés de constater que notre justice est manipulée…»
Nous sommes venus apporter notre soutien sans failles à nos camarades du PS, en l’occurrence Bamba Fall et son groupe et à la personne de Khalifa Sall avec qui nous entretenons de très bonnes relations en tant qu’organisation sentinelle du respect des droits individuels. Nous tenons à dénoncer une forfaiture de la part de notre justice avec les chefs d’inculpation qui ont été inscrits et retenus à l’encontre des accusés. Nous sommes désolés de constater que notre justice est manipulée et est toujours aux ordres de l’Exécutif même si quelque part, c’est un problème interne au Parti socialiste. Nous savons tous que c’est pour se débarrasser d’un groupe de ce parti. En tout cas, c’est une justice entreprise par le pouvoir et qui ne sert pas la démocratie.

IDRISSA DIALLO, MAIRE SOCIALISTE DE DALIFORT : «Tout cela est de Tanor qui veut rallier le parti à Macky»
Tout cela est l’œuvre de Tanor. C’est lui qui veut rallier le parti à Macky Sall. Il ne s’occupe que de ses intérêts. Il veut sacrifier le parti, je crois que c’est une vulgaire bagarre et on cherche à mettre des responsables de parti en prison pour une vulgaire bagarre. C’est Tanor qui a porté plainte et c’est le moment de le mettre dehors, il a trahi le parti, il a oublié que ce sont des militants qui l’on porté à la tête de ce parti. Il nous a trahis.

CHEIKH BAMBA DIEYE, PRESIDENT DU FSD/BJ : «Ils nous ont utilisés pour asseoir un ordre dont nous ne voulons pas»
Les Sénégalais se sont levés en 2012 pour enlever un pouvoir qui ne répondait pas à leur besoin pour y mettre un autre, pour aspirer a plus de liberté et de démocratie. Mais, je constate, aujourd’hui, que malheureusement et encore une fois, ils nous ont utilisés pour asseoir un ordre dont nous ne voulons pas et les Sénégalais devront prendre pour leur grade et savoir que lorsqu’on se bat pour réaliser une démocratie et un État de droit, il ne s’agit pas de changer un régime et d’aller dormir. Il faut être vigilant. Parce que c’est dans la veillée vigilante que l’on protège ces droits. Nous avons été spoliés parce que des gens se sont appuyés sur l’effort du peuple sénégalais pour récupérer un pouvoir et nous ramener un ordre ancien que nous avons déjà combattu et que nous avions renié. J’en parle non pas pour le cas de Bamba Fall puisque c’est un cas symbolique mais j’en parle pour tous les citoyens de ce pays. Jusqu’à quand les Sénégalais vont-ils accepter qu’on les traine à l’abattoir simplement parce qu’ils disent ce qu’ils pensent, parce qu’ils osent dire ce qu’ils pensent. Pour se faire des ennemis dans ce pays, il ne s’agit pas de déclarer une guerre, il s’agit juste de dire ce que l’on pense et apparemment sur l’autel de l’ensemble des combats que nous avons menés, certains s’assoient dessus pour renier le droit élémentaire de chaque Sénégalais à la liberté, à l’expression de ces droits. Ça, c’est le combat de tous les Sénégalais.
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