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Ouverture du procès en appel de l’ex-président tchadien Hissène Habré pour crimes contre l’humanité
Publié le lundi 9 janvier 2017  |  AFP
Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Dakar - Le procès en appel du président tchadien déchu Hissène Habré s’est ouvert en son absence lundi à Dakar, sept mois après sa condamnation à perpétuité par un tribunal spécial africain, un jugement censé servir d’exemple pour le continent.
Hissène Habré, 74 ans, a été condamné le 30 mai pour crimes de guerre,
crimes contre l’humanité, tortures et viols par les Chambres africaines
extraordinaires (CAE), créées en vertu d’un accord entre l’Union africaine
(UA) et le Sénégal, où il s’est réfugié après avoir été renversé en décembre
1990 par l’actuel président tchadien Idriss Déby Itno.
Il a ensuite été condamné en juillet à payer jusqu’à 20 millions de francs
CFA (plus de 30.000 euros) par victime.
"La défense demande une dispense de comparution de l’accusé", a déclaré le président de la Chambre d’assises d’appel, le magistrat malien Wafi Ougadèye, au début de l’audience, peu avant 10H00 (locales et GMT),
"Nous nous passons de sa présence", a ensuite annoncé le président, qui a
expliqué lui avoir précédemment adressé une sommation à comparaître lundi.
L’accusé avait répondu que ne reconnaissant pas la Cour, "il ne peut recevoir
un quelconque document venant d’elle", a-t-il indiqué.
L’ex-président tchadien (1982-1990) avait été amené de force à la barre en
première instance.
L’audience d’appel a été rapidement suspendue, le temps d’examiner une
demande présentée par la défense, de "décharge" de l’un des magistrats
sénégalais, Bara Gueye, qui avait jugé une affaire connexe, de poursuites en
diffamation de Hissène Habré contre des journalistes sénégalais, qu’il avait
relaxés.
Cette demande a été rejetée et la parole a été donnée à la défense, avant
les parties civiles et le parquet.
Face à son refus, tout au long du procès en première instance qui s’était
ouvert le 20 juillet 2015, de s’exprimer ou d’être représenté, la Cour avait
désigné trois avocats commis d’office pour assurer sa défense.
Ce sont ces trois avocats qui ont fait appel, et non les conseils désignés
par l’accusé qui, selon ses instructions, ont boycotté les débats.
Les avocats qu’il a choisis continueront pour leur part à boycotter le
procès. "Habré estime que cela ne le regarde ni de près, ni de loin", a
affirmé à l’AFP l’un d’entre eux, Ibrahima Diawara.

- Décision d’ici le 30 avril -

"On n’aura pas de témoin à auditionner. C’est une décision souveraine de la
Chambre qui a décidé de ne pas donner suite aux demandes des avocats de
Habré", a souligné le porte-parole des CAE Marcel Mendy.
La défense avait demandé l’audition de huit témoins, dont Idriss Déby Itno
et Khadija Hassan Zidane, qui avait affirmé pendant le procès avoir été violée
par Hissène Habré lui-même, un témoignage qui avait convaincu la cour.
La Chambre d’appel devra également examiner un appel des parties civiles
portant sur les conditions d’attribution des réparations.
"Je n’ai aucun doute que le jugement sera confirmé. On ne peut pas violer
impunément les lois internationales", a confié à l’AFP Souleymane Guengueng,
président d’une association de victimes, détenu pendant plus de deux ans par
la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS, police politique du
régime Habré).
Les débats devraient durer plusieurs jours, la décision finale étant
attendue d’ici le 30 avril, date de la fin du mandat du tribunal.
Le verdict sera définitif. En cas de condamnation, Hissène Habré purgera sa
peine au Sénégal ou dans un autre pays de l’UA.
Les organisations de défense des droits de l’Homme ont souligné le
caractère "historique" du procès en première instance, le premier dans lequel
un ancien chef d’Etat a été jugé par les tribunaux d’un autre pour violation
des droits de l’Homme.
De plus, "un ancien dictateur n’avait encore jamais été personnellement
reconnu coupable de viol par une cour internationale", a souligné le juriste
américain Reed Brody, qui travaille avec les victimes du régime Habré depuis
1999.
Amnesty International a demandé, comme M. Brody, qu’en cas de confirmationde la décision sur les réparations, les CAE, l’UA, le Tchad et la communauté internationale garantissent que "des ressources suffisantes soient mobilisées et allouées à un Fonds de dépôt".
Une commission d’enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous
Hissène Habré à quelque 40.000 morts.
mrb-sst/jlb/sba
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