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Diplomatie: Rayonnant à New-York, le Sénégal encerclé dans la sous-région
Publié le mercredi 4 janvier 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
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© aDakar.com par DR
Les présidents de la Guinée et de la Guinée Bissau reçus au Palais
Dakar, le 08 Août 2015 - Le président guinéen Alpha Condé a été reçu au palais de la République par le président Macky Sall. Les deux hommes d`État ont été rejoints par le président de la République de Guinée Bissau.




Le Sénégal s’est dernièrement illustré sur la scène internationale. Membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, durant le mois de novembre, notre pays a fait partie du groupe qui a porté la résolution sommant Israël d’arrêter sa colonisation.

Seulement, si au plan international, la diplomatie sénégalaise brille, dans la sous-région ouest-africaine, c’est autre paire de manches. Entre la Mauritanie, le Mali, les Guinées sans oublier la belliqueuse Gambie, le Sénégal est dans une ceinture de feu.

« Notre diplomatie est une diplomatie équilibrée qui prenne en compte les préoccupations de tous, le Sénégal n’a pas d’ennemis à travers le monde, si c’est le cas, il n’aurait pas eu 187 votes secrets sur 191 au Conseil de sécurité », s’est réjoui, le 24 novembre dernier, à New York, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Le Sénégal, membre du Conseil de sécurité des Nations-Unies, avait sa place à côté des « grands » de ce monde. Cette embellie va se poursuivre jusqu’au vote le 23 décembre 2016 par le Conseil de sécurité de l’Onu, d’une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est. Quatre pays, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela, en étaient les initiateurs après que l’Egypte a pesé le pour et le contre d’une provocation d’Israël. Mais au Sénégal, les autorités ont tiré la couverture sur elles, passant pour mineur le rôle des trois autres pays et la retenue des Usa qui a pourtant permis le vote. « Il faut saluer la position du Sénégal, et d’ailleurs la communauté internationale nous félicite, et notamment les pays musulmans, puisque le Sénégal a une position très claire dans ses rapports avec Israël, et ses relations avec la Palestine (…) le Sénégal a tenu à être conforme à sa vision de la diplomatie puisque la diplomatie et la politique extérieure du Sénégal se définissent ici au palais de la République, et nulle part ailleurs. », déclare Seydou Gueye, porte-parole du Gouvernement. Qu’à cela ne tienne. Au niveau international, le Sénégal rayonne et n’a que faire des menaces et autres représailles annoncées par l’Etat hébreux tellement les félicitations ont fusé de partout.
Seulement, cette diplomatie newyorkaise est l’arbre qui cache la forêt. Le Sénégal qui se mesure aux puissances nucléaires est de plus en plus esseulé dans la sous-région ouest-africaine. La crise gambienne est venue conforter cette donne dont beaucoup d’observateurs avaient déjà fait état. En effet, le Sénégal qui s’est très vite impliqué dans la crise, allant même, au travers son ministre des Affaires étrangères, jusqu’à fixer un ultimatum au président sortant gambien, peut remarquer sa grande solitude. Si le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, s’est gardé de tout commentaire sur ce dossier, ces homologues mauritanien et guinéen ont adopté une posture aux antipodes de celle du Sénégal.
En effet, alors que le Sénégal met en avant une intervention militaire en cas d’entêtement de Yahya Jammeh, le président guinéen juge qu’il faut négocier jusqu’au bout. A deux doigts d’accuser le Sénégal d’ingérence, Alpha Condé s’inscrit en faux contre les menaces que les Sénégalais, plus que les Gambiens, ont fait pesées sur la tête de Jammeh. «Ce qui est grave, on a commencé à dire que Yahya sera extradé vers la Cour pénale internationale ou qu’on va l’empêcher d’aller dans son village. Je pense que le problème que nous avons en Afrique c’est le manque d’assurance accordée aux chefs d’Etat pour faciliter leur départ du pouvoir », s’insurge Condé, loin de condamner le coup de force de « son ami ». Une réaction du président guinéen faite au lendemain de la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest qui se sont voulus inflexibles sur le dossier.
Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ira plus loin. Lui qui réclame les gisements de pétrole et de gaz découverts à Saint-Louis, va envoyer un émissaire, le 19 décembre 2016, à Yahya Jammeh. Si au Sénégal, aucun commentaire n’a été fait sur ce soudain rapprochement, du côté gambien, on a profusément communiqué sur ce déplacement. «Le Président de la République islamique de Gambie, Son Excellence Cheikh Professeur Alhaji Dr Yahya AJJ Jammeh Babili Mansa, a reçu dimanche un envoyé spécial du Président Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie à la Maison d’Etat à Banjul. La visite, selon l’envoyé spécial, Moulaye Ould Mohamed Lagdaff, visait à renforcer les liens bilatéraux déjà cordiaux entre la République islamique de Gambie et la République islamique de Mauritanie», notait la présidence gambienne.
Entre Condé qui n’a toujours pas digéré la fermeture des frontières décidée par le Sénégal et Mohamed Ould Abdel Aziz, qui exhume un vieux contentieux, la diplomatie sénégalaise est mise à rude épreuve. Si à cela, on ajoute la Guinée Bissau, dont le président, José Mario Vaz, fragilisé par son propre parti, est soutenu par Macky Sall qui l’a nuitamment reçu à Dakar, et le Mali dont le président ne pardonne toujours pas au Sénégal l’exfiltration d’Amadou Toumani Touré et son soutien vrai ou supposé à Soumaïla Cissé, le Sénégal est dans une ceinture de feu.
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