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Gambie - Figurant parmi les six juristes nommés pour vider le contentieux électoral: le juge nigérien Habeeb Abiru décline l’offre de Jammeh
Publié le mardi 3 janvier 2017  |  Sud Quotidien
Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d`Etat
Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert, vendredi, dans la capitale politique et administrative de la Côte d`Ivoire, Yamoussoukro en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo: Yaya Djammeh, président de la République du Gambie




Faisant partie de la liste des six personnalités juridiques devant statuer sur le recours en annulation des résultats de la dernière présidentielle en Gambie, le juge nigérian Habeeb Abiru a décliné l’offre du Président sortant, Yaya Jammed. Il a motivé sa décision par le refus de participer à ce qu’il semble être «une tentative de confiscation du pouvoir par Yaya Jammeh ». Il a confié à SMBC News qu’il compte même s’investir pour sensibiliser ses confrères pressentis à refuser l’offre de nomination du président Jammeh.

Le Président Jammeh a signé, en milieu de la semaine dernière, les décrets de nomination des 6 juges, dont 5 Nigérians et un Sierra Léonais pour compléter la juridiction qui sera dirigée par un autre magistrat Nigérian, le juge Fagbenle. Et cela aux fins de statuer sur son recours en annulation des résultats de la dernière présidentielle qui ont consacré Amadou Barrow président de la République gambienne. Il s’agit des juges Habeeb A .O Abiru, Abubacar Datti Yahya, Abubakar Tijani, Obande Festus, et Obande Angim pour le Nigeria et Nicholas Colin Brown du Sierra Léone.

Coup de théâtre, le samedi 31 décembre, un des juges nigérians déclinent l’offre de nomination à la Cour Suprême de Gambie. Non sans motiver sa décision par le refus de participer à ce qu’il semble être «une tentative de confiscation du pouvoir par Yaya Jammeh ». Le juge Nigérian, habitué à traiter des contentieux électoraux pour avoir été longtemps juge à la cour d’appel de Kaduna au Nigéria, confie à des confrères de SMBC News qu’il compte même s’investir pour sensibiliser ses confrères pressentis à refuser l’offre de nomination du président Jammeh.

Branle bas de combat à la State House

Cette situation imprévue par le camp de Jammeh a semble-t-il faussé jusqu’à l’adresse à la Nation du chef de l’État.
De sources bien informées à la state house, on n’apprend qu’on s’est hâté à la réécriture du discours ! La preuve dans son speech de 13 minutes, à aucun moment le Président Jammeh n’a mentionné son recours à la Cour Suprême. On est désormais convaincu que cette voie va tomber à l’eau.

Retour à la stratégie de départ : on se rappelle que dans son message du 05 décembre où Yaya jammeh reniait sa parole pour dénoncer la victoire de Adama Barrow, il appelait à l’organisation de nouvelles élections sous 20 jours. Rebelote, dans son message à la nation du 31 décembre, Yaya Jammeh parle désormais de l’organisation de nouvelles élections et met en garde la CEDEAO et la communauté internationale en des termes très clairs « de toutes ingérences ».

Ce camouflet infligé par le juge Abiru du Nigéria a eu l’heur d’énerver un peu plus Yaya Jammeh qui, de sources dignes de foi, atteste que «le boss» est désormais prêt à tenter le tout pour le tout pour conserver son pouvoir.
Est pris qui croyait prendre par sa ruse pour gagner du temps à vouloir avoir recours à la Cour Suprême. Mais qui peut décemment accepter que le collège électoral soit à nouveau convoqué pour de nouvelles élections alors qu’aucune juridiction «compétente» n’en aura fait la recommandation. C’est peu de dire que Jammeh et son camp sont vraiment dans l’impasse. Toutefois, les dernières fissures dans le clan des chefs d’État de la CEDEAO semblent aussi compromettre l’initiative du recours à la « force » préconisée par l’organisation sous régionale à défaut de ramener Yaya Jammeh à la raison par la voie de la diplomatie et de la négociation.

Abdoulaye Cissé,
Correspondance particulière
Paris
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