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Marche des établissement Yavuz Selim: Les élèves du groupe à l’école de la rue
Publié le lundi 26 decembre 2016  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Le ministre de l`éducation annonce un ensemble de décisions concernant l`école Yavuz Selim Sénégal




Les élèves du groupe Yavuz Selim ont exprimé hier leur peine de voir la gestion de l’école confiée au groupe Maarif, à travers une marche de la place de l’Obélisque au rond-point de la RTS. Une décision de l’Etat du Sénégal qui n’enchante pas les pensionnaires de cette école.

Des enfants, des parents d’élèves, des instituteurs, tous appartenant au groupe Yavuz Selim, ont marché hier, de la Place de la Nation au rond-point de la RTS. Pancartes en mains, ils chantaient, en chœur, l’hymne de l’école. Tous de tee-shirts blancs ou noirs vêtus où on peut lire : ‘’Touche pas à mon école’’, ils expriment leur colère dans la rue. Tous les élèves du groupe sont sortis de leurs établissements pour manifester. Même fatigués, les enfants font l’effort de continuer la marche. De temps en temps, la foule s’arrête comme pour donner des explications aux passants. La tristesse se lit sur les visages des uns et des autres. Les membres de ce groupe scolaire dont la gestion a été confiée au gouvernement turc se sentent délaissés, abandonnés par le Président Macky Sall. Ils ne savent plus à quel Saint se vouer.

Elève en classe de troisième, Haby Sèye a presque les larmes aux yeux. Elle se demande ce qu’ils ont pu faire aux autorités sénégalaises pour mériter ce sort. Car, dit-elle, ils n’ont pas choisi d’être citoyens sénégalais mais c’est plutôt le Bon Dieu qui l’a fait. ‘’J’ai honte pour mon pays. Je pense que notre premier défenseur est le Président Macky Sall. Je vois qu’il n’est là que pour ses propres intérêts. Nous n’avons rien fait pour mériter cette situation’’, se lamente-t-elle. Ensuite, Haby Sèye lance un cri du cœur. ‘’Tout ce que nous lui demandons est de nous laisser étudier. Nous n’avons pas eu la même chance que ses enfants pour étudier à l’étranger. Qu’il ne nous sacrifie pas de grâce’’, dit-elle, les yeux rougis.

Non loin d’elle, Ousseynou marche silencieusement. Avec ses lunettes de myopie, il cache à peine ses émotions. La voix tremblante, ce jeune étudie dans cette école grâce à une bourse. Il est issu d’une famille modeste. La seule chose qui le traumatisme, c’est son avenir. ‘’Où serai-je si la gestion de l’école est confiée à un autre groupe ? Est-ce que ce groupe va m’accepter ? Parfois la vie est tellement injuste’’, pleurniche-t-il. Tous les jours, dit-il, il prie Dieu pour que le Président revienne sur sa décision.

‘’Le Président ne doit pas nous priver de la chance d’étudier, alors que ses enfants l’on eue’’

Salif Ndiaye est allé demander des prières à des imams. Pour lui, c’est la seule façon qui peut faire revenir à la raison les autorités. Car il est convaincu que quand Dieu agit, un être sur terre n’y peut rien. ‘’J’ai toujours su que quand on naît pauvre, on meurt pauvre. Mais je n’ai jamais su qu’un gouvernement peut arriver à sacrifier la vie, l’avenir de ses enfants, pour sa propre richesse. Le développement du pays est entre les mains des jeunes, nous les enfants. Si nous sommes sacrifiés, qu’allons-nous devenir ? Il a donné la chance à ses enfants d’étudier, qu’il ne nous prive pas de cette chance !’’ s’apitoie M. Ndiaye. Il est convaincu que tôt ou tard, ces autorités vont payer de leurs actes.

Foulard sur la tête, pancarte entre les mains, Khady Soumaré scande ‘’Maarif neu sori’’, ‘’Que le groupe Maarif s’éloigne de nous’’. Cette jeune fille est en classe de Terminale. Même si elle est dans le groupe, elle s’inquiète plus pour ses camarades qui sont dans des classes inferieures. ‘’Si la gestion de la direction est confiée à Maarif, est-ce que ce groupe va continuer le même système éducatif ? Il y a des cas sociaux pris en charge par l’école, ils n’auront pas où aller. L’Etat n’a pas pesé la gravité de ses actes. Cette décision nous fait penser que nous subissons un colonialisme déguisé’’, fulmine-t-elle.

Les élèves sont écœurés. Leurs parents ne sont pas aussi en reste. Venue participer à la marche, Seynabou Wade, députée à l’Assemblée nationale, juge anormal le fait que le Président ait pris cette décision sans les consulter. ‘’Nous avons eu l’information en même temps que le peuple sénégalais. Ce n’est pas bien du tout’’, précise-t-elle. C’est pourquoi, en tant que parente d’élève et députée, elle apporte son soutien au groupe qui, selon elle, est en train de subir une injustice de l’Etat. Idem pour Modou Diagne Fada président du parti Les démocrates réformateurs (LDR-Yessal). Selon lui, cette décision de l’Etat de confier la gestion d’une propriété privée à un groupe est regrettable. ‘’Je suis parent d’élève et je soutiens mes enfants’’, a-t-il soutenu.
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