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Gambie: Paris et Dakar émettent sur la fréquence "Barrow"
Publié le jeudi 22 decembre 2016  |  Sud Quotidien
Adama
© Autre presse par DR
Adama Barrow, président élu de la Gambie




Comment ne pas évoquer la Gambie quand le champs de coopération en la France et le Sénégal, à l’honneur ces jours-ci pour la visite d’État du président Macky Sall au pays des «droits de l’homme», brasse aussi bien une vision économique globale pour parachever l’émergence du Sénégal que les questions fondamentales de libertés individuelles et collectives en passant par le pacte commun de lutte contre le fléau mondial du terrorisme.

Evidemment que les deux chefs d’état ne pouvaient pas commencer leur propos sans s’incliner devant la mémoire des récentes victimes de l’extrémisme radical notamment la veille avec cette attaque au camion à Berlin (9 morts) et il y a tout juste quatre jours, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, avec cet autre attentat contre des positions militaires (12 militaires Burkinabé tués).

Hollande dépose Jammeh à une «vitesse expresse»

Passés l’émotion et les honneurs habituels d’usage entre «hôtes», le président François Hollande ne s’est pas fait prier pour clouer le président Yaya Jammeh.

Le chef de l’État Français a servi un cinglant discours : « il y’a eu des élections en Gambie. Ses résultats ne sont pas contestables ! Il y’a aujourd’hui un président élu, c’est Adama Barrow», tranche-t-il.

Comme pour lever toute équivoque et montrer qu’il suit aux détails prêts les moindres développements de cette affaire, à moins de l’avoir évoqué quelques minutes auparavant en privé avec son invité et d’avoir été briefé par Macky Sall, François Hollande dépose Yaya Jammeh et assène : «Adama Barrow doit être installé le plus vite possible, et il ne peut pas y avoir de doute sur cette réalité. Que ce soit clair, il n’y a aucune transaction possible sur ce sujet». Le chef de l’État français confirme par la suite qu’il y a sur cette affaire un axe Paris-Dakar qui recoupe parfaitement les visons de la CEDEAO et par delà, les recommandations de l’ONU dont la France qu’il dirige encore se fera le garant, avec toutes nations civilisées, des directives pour une stabilité dans le monde.

Si besoin était de se faire préciser jusqu’où la France pouvait aller pour rétablir l’ordre constitutionnelle en passe d’être bafoué par Yaya Jammeh qui ne se montre pas encore dans les meilleures dispositions pour passer le pouvoir, François Hollande avertit: «on y mettra toute la détermination qu’il faut».

Macky Sall sonde encore les voix de la diplomatie

Peut-être parce qu’il sait que son pays a le plus à perdre dans une situation conflictuelle en Gambie, Macky Sall «ronge» ses freins quand il s’agit d’envisager la suite des opérations dans un avenir proche. C’est d’abord les déclarations de principe rappelant les recommandations de la CEDEAO et les résolutions de l’ONU. Et pour mieux rebondir sur la mission confiée par l’organisation sous régionale au président Mouhamed Buhari du Nigeria pour convaincre Jammeh de céder le pouvoir tout au plus au terme du 17 janvier pour une cérémonie de passation de témoin le 19 janvier et à laquelle Macky Sall réaffirme la volonté commune de ses pairs de la CEDEAO d’y assister.

Même s’il veut croire en les chances de cette médiation pour une «transition sans heurts». Il n’a pas manqué de conclure son propos en ces termes : «autrement, nous serons dans l’obligation d’appliquer les décisions souveraines de la CEDEAO».
Cela a le mérite d’être clair. Reste à savoir si les échos de Paris pourront infléchir la position de Yaya Jammeh pour une issue favorable à la médiation du président Buhari dont l’agenda n’est pas encore connu.
Cela semble bien la mission de la dernière chance pour «une transition sans heurts», pour répéter le président Macky Sall.
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