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Conférence de presse conjointe: Macky "fore" chez Total, Hollande naturalise les tirailleurs
Publié le jeudi 22 decembre 2016  |  Sud Quotidien
Le
© Présidence par DR
Le chef de l`État reçu à l`Élysée
Paris, le 21 décembre 2016 - Le président de la République Macky Sall a été reçu à l`Élysée par le président de la République française. Cet entretien intervient dans le cadre de la visite d`État du président Sall en France.




Les Présidents Macky Sall et François Hollande ont tenu une conférence conjointe hier, mardi 20 décembre à Paris au cours de laquelle, ils ont abordé plusieurs questions, notamment la crise gambienne, mais aussi la sécurité face à la menace terroriste. Par la même occasion, le Président Sall a salué la volonté de Total d’explorer le bassin sédimentaire dans l’offshore profond du Sénégal. Quant au Président Hollande, il a décidé de donner suite à la volonté des Tirailleurs sénégalais de disposer de la nationalité française.

Président François Hollande

«C’est avec grand plaisir que j’accueille aujourd’hui (Ndrl, hier, mardi 20 décembre 2016) le Président du Sénégal, pays ami et dirigé par un Président ami avec lequel nous avons eu à prendre, ces dernières années, des responsabilités face à des situations particulièrement périlleuses ».

ATTENTAT A BERLIN

«Je confirme tous les liens qui nous unissent avec l’Allemagne»
«Je voudrais ici exprimer, au nom de la France, notre solidarité et notre compassion à l’égard de l’Allemagne qui vient d’être frappée par un attentat terroriste à Berlin qui a fait de nombreuses victimes, au moins douze morts et des dizaines de blessés. La France sait ce que représente l’attaque terroriste, ce qu’elle peut provoquer comme désolation et malheur. Mais, il faut que l’on soit soudé, uni ; ça vaut pour un pays frappé, l’Europe et le monde entier face à la menace terroriste. Je confirme tous les liens qui nous unissent avec l’Allemagne pour pouvoir lutter contre le terrorisme ; notre coopération est très intense ; nos services travaillent ensemble.
Ici, en France, toutes les consignes avaient été données pour que nous puissions sécuriser, autant que possible, tous les lieux de rassemblement, notamment les marchés de Noël.
Nous avons un niveau élevé de menaces, de même qu’un plan de vigilance et de mobilisation particulièrement élevé. Les militaires, les policiers et les gendarmes sont mobilisés à travers l’opération «Sentinelle» pour sécuriser, au temps que possible, les lieux en cette fin d’année ».

LUTTE CONTRE LE TERRORISME, UN ENJEU MONDIAL

« Mais la lutte contre le terrorisme, c’est un enjeu qui nous concerne tous dans le monde. Et je n’oublie pas ce qui s’est produit en Afrique ces dernières semaines et derniers mois. Des attaques avaient eu lieu au Burkina Fasso, mais aussi en Côte d’Ivoire, au Nigéria, au Tchad. Nous sommes mobilisés. Il y a aussi la lutte que nous menons en Afrique contre le terrorisme, ce qui nous permet d’être en sécurité autant que possible ici en France qu’en Europe. Et avec le Président du Sénégal nous avons pris nos responsabilités quand le Mali a fait appel à nous, en janvier 2013, en répondant avec une intervention française et africaine qui a permis de repousser les terroristes. Aujourd’hui, notre responsabilité, nous en avons parlé avec le Président Macky Sall, c’est de faire en sorte que nous puissions continuer la sécurisation du Mali. Et le Sénégal prendra sa part dans la Minusma, d’abord au centre du Mali là où il y a encore un certain nombre de groupes qu’il nous faut combattre».

LE SENEGAL DOIT ASSURER SA PROPRE SECURITE

«Je suis aussi conscient que le Sénégal doit assurer sa propre sécurité et nous avons défini depuis plusieurs mois les contours d’une coopération au niveau de nos forces armées et de la sécurité intérieure. Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur d’alors, actuel Premier ministre, s’était rendu au Sénégal parfaire cette coopération pour la mise en œuvre des engagements pris ensemble.
J’ai voulu que cette visite d’Etat, la première depuis 1992 puisse correspondre à la confirmation de grands projets et la signature de nombreux accords. Parmi ces projets, j’insiste sur le train. Pour le Sénégal, c’est un choix, tandis que pour la France, c’est une marque de confiance. Nous avons eu à préparer les moyens de financement de cet équipement, ici matérialisé par les contrats de l’Afd et du ministère des finances »

DE L’EAU POUR UN MILLION D’HABITANTS

« Le deuxième grand projet qui me tient à cœur, c’est l’eau. Et dans le cadre de ce que veut faire le Président Macky Sall, c’est-à-dire permettre aux nouveaux quartiers et villes de pouvoir apporter des moyens modernes compatibles avec nos engagements en matière de climat. Le Sénégal avait joué un grand rôle pour la signature des accords de Paris en matière de climat. Nous avons aussi une marque de confiance réciproque. Et c’est environ un million de Dakarois qui vont pouvoir s’alimenter en eau grâce à ce projet.

COOPERATION CULTURELLE

Enfin, nous avons une coopération culturelle de très haut niveau. Il y a des artistes de grande qualité – je pense à Ousmane Sow qui vient de disparaître. Et grâce à votre initiative, Monsieur le Président, nous allons porter ensemble une coopération pour le Musée Quai Branly Jacques Chirac et le Musée des civilisations noires de Dakar.

QUESTIONS INTERNATIONALE ET AFRICAINE

Nous nous retrouverons à Bamako, en début d’année 2017 pour évoquer, avec l’ensemble des pays africains, des perspectives en matière de sécurité de lutte contre le terrorisme, mais aussi de développement et de mise en œuvre des engagements des accords de Paris, notamment pour l’énergie renouvelable.
Nous sommes aussi conscients que la lutte contre Boko Haram est un enjeu très important et nous devons avec les pays concernés, autour du lac Tchad, voir comment cette force peut être plus efficace.
Ce que nous devons aux

TIRAILLEURS…

«Nous savons ce que nous devons aux tirailleurs sénégalais tout au long du 19ème siècle à l’occasion des deux conflits mondiaux. Je sais aussi les responsabilités de l’histoire, puisque j’étais moi-même à Thiaroye, au Sénégal. L’histoire nous lie et en même temps, ce qui doit nous mobiliser aujourd’hui, c’est l’avenir. Parce que nous avons cette confiance entre nous que nous pouvons avoir un partenariat exemplaire.

PRESIDENT MACKY SALL

«Cher François Hollande, je voudrais te réitérer ici mes remerciements pour cette visite d’Etat.
Compassion aux peuples allemand et burkinabé
Je voudrais également, comme vous venez de le faire, exprimer ma compassion au peuple Allemand et à la Chancelière Merkel, suite à cet horrible attentat de Berlin. Au même moment aussi exprimer mes condoléances et ma compassion au peuple burkinabé et au Président Kaboré. Le Burkina qui a été frappé, il y a trois jours par la même barbarie qui a fait douze morts dans les rangs des soldats tués froidement. C’est un périple que nous partageons tous et nous devons nous mobiliser pour mettre un terme à ce fléau mondial.

DANS LA CONTINUITE DES RELATIONS D’AMITIE…

Je viens d’avoir un entretien avec le Président Hollande dans le cadre de cette visite d’Etat que j’effectue en France depuis dimanche. Celle-ci s’inscrit dans la continuité des relations traditionnelles franco-sénégalaises ; relations anciennes, d’amitié et chaleureuses. Mais aussi des relations de coopérations multiformes. J’ai même eu l’occasion de recevoir le Président Hollande en octobre 2012 à Dakar pour sa première visite officielle en Afrique après son élection. Je disais à cette occasion que dans les relations entre Etat, chaque acte posé est un signal qu’il convient de décrypter pour en saisir le sens et la portée. Ma visite d’Etat revêt aussi un symbole particulier, celui de l’estime que nous porte François Hollande. Je tiens à dire que c’est un sentiment réciproque, d’amitié conviviale et de grande estime que j’ai pour le Président Hollande. Je pourrais aussi parler au nom de mes collègues chefs d’Etat africains puisque c’est le même sentiment qui les anime.

DES QUESTIONS D’INTERETS COMMUNS

Nous avons discuté des questions d’intérêts communs qui touchent à la coopération entre les deux pays. Une coopération forte, diverse et surtout dynamique qui a fait de la France le premier partenaire du Sénégal tant dans les échanges officiels que dans le commerce et l’investissement. Ce partenariat porte aussi le symbole de la modernité avec le projet phare de la ligne express Dakar-AIBD que le Sénégal a lancé le 14 décembre 2016, avec la France qui a accompagné notre pays à hauteur de 200 millions d’euros (plus de 131 milliards de F Cfa, Ndlr).
Nos deux pays collaborent aussi dans le domaine vital de la paix, de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Nos forces de défense et de sécurité échangent régulièrement et partagent les théâtres d’opération dans le cadre des Nations Unies. Nous travaillons ensemble au Conseil de sécurité où le Sénégal siège comme membre non permanent et où nous collaborons étroitement sur différents sujets du monde. Nous avons également un cadre commun de réflexion comme le Forum de Dakar sur la sécurité et la paix en Afrique. Ce Forum a été créé sur recommandation du sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenu ici à Paris.
J’ai aussi en mémoire les efforts énormes du Président Hollande et de son gouvernement pour mobiliser la communauté internationale afin de parvenir à l’accord historique de Paris sur le climat dans un contexte marqué par des attentats terroristes en novembre 2015. Cela nous rappelle le devoir commun de travailler ensemble pour combattre le terrorisme sans concession.

AUTOUR DE LA FRANCOPHONIE

Entre les deux pays, il y a la communauté linguistique autour de la Francophonie. Il y a des valeurs partagées comme notre attachement commun au respect de la démocratie, de la liberté et des droits de l’homme. C’est dire qu’entre la France et le Sénégal, il y a toujours matière à se concerter, à dialoguer et à agir ensemble dans l’amitié et la confiance pour parvenir à nos fins communes.

GAMBIE : JE ME REJOUIS DE LA POSITION DE LA FRANCE

Sur la Gambie, il y a une exigence de respecter la volonté souveraine du peuple gambien. Dans une République ou une démocratie, c’est le peuple qui est souverain, une fois qu’il se prononce, tout le monde doit s’incliner. C’est pourquoi le Sénégal n’a pas hésité à donner sa position très clairement. Et la Cedeao, dans un élan unanime, a décidé d’accompagner le peuple gambien dans son choix et d’inviter le Président Jammeh de respecter ce choix du peuple gambien. Je me réjouis de la position de la France, c’est la même position que le Conseil de sécurité vient d’exprimer hier soir (lundi, Ndlr). Je pense que l’émissaire de la Cedeao, le médiateur, le Président Buhari fera entendre raison à Jammeh pour que la transition puisse se faire sans heurts le 19 janvier prochain. C’est ce que nous souhaitons, je pense que nous y arriverons. Autrement, nous serons dans l’obligation de faire appliquer la décision souveraine de la Cedeao

SUR LE MALI JE SALUE LE ROLE JOUE...

Sur le Mali, je salue le rôle joué par la France dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger, mais aussi ses efforts à travers Barkhane, en Centrafique et de façon générale, sur le continent africain.

MACKY SALL SUR L’EXPLOITATION PAR TOTAL DE L’OFFSHORE PROFOND

«Il est heureux que les majors reviennent au Sénégal»
Macky Sall a salué l’initiative de Total d’exploiter l’offshore profond au Sénégal. C’était au cours d’une conférence de presse conjointe avec le Président Hollande, à l’Elysée, hier, mardi 20 décembre, à Paris
« Pour Total, il faut clarifier, puisque dès qu’on parle de pétrole, la passion s’installe. Total, aujourd’hui quatrième ou cinquième compagnie mondiale, veut explorer notre bassin sédimentaire dans l’offshore profond. Je pense que c’est quelque chose de très positive pour le Sénégal. Maintenant, il restera à définir le cadre de cette intervention, cela est d’ailleurs précisé dans le code pétrolier, tout est clair depuis longtemps. Il y a une convention qui pourrait être signée à terme, il y a un accord d’association. Si nous avons Total, c’est un plus. Il est heureux que les majors reviennent au Sénégal».

NATIONALITE FRANÇAISE POUR LES TIRAILLEURS : Cadeau de Hollande aux anciens combattants

Le Président Hollande a accédé à la demande des Tirailleurs sénégalais de bénéficier de la nationalité française. Il en a fait la révélation hier, au cours de la conférence de presse conjointe avec Macky Sall, à l’Elysée, dans le cadre de la visite d’Etat du Président sénégalais.
«Je vais insister sur un point : ce sont les demandes des Tirailleurs Sénégalais d’accéder à la nationalité française. J’ai demandé qu’il y ait des instructions très claires de manière à bénéficier de toutes les facilités pour leur permettre d’accéder à la nationalité française. Il n’y a pas plus belle reconnaissance que d’accueillir ces anciens combattants chez nous ».

CEREMONIE OFFICIELLE AUX INVALIDES : La France rend les honneurs à Macky Sall

Le président de la République, Macky Sall était hier, mardi 20 décembre à l’hôtel des Invalides à Paris pour recevoir les honneurs de la France. Les hymnes français et sénégalais ont retenti dans ce lieu qui garde le secret de plusieurs siècles d’histoire de la France. Le Chef de l’Etat Macky Sall est arrivé aux environs de 9h30 mn, heure locale (8h 30 GMT), accompagné du tout nouveau Premier ministre français, Bernard Cazeneuve. Après l’exécution des deux hymnes, Macky Sall a procédé à la revue des troupes et la présentation des membres des deux délégations, française et sénégalaise, a mis un terme à la cérémonie qui a duré une dizaine de minutes. Le Président Macky Sall s’est ensuite rendu à l’Elysée où l’attendait son homologue François Hollande, le futur ex-chef de l’Etat français. Les deux hommes ont eu un bref tête à tête, puis un entretien en présence des délégations.
Il y a eu ensuite, toujours à l’Elysée, une cérémonie de signature de protocoles et accord par les deux chefs d’Etat. Et cela en présence de certains ministres du gouvernement sénégalais. Il s’agit de Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères, de Marie Thew Niane, ministre de l’enseignement supérieur, de Thierno Alassane Sall, ministre de l’Energie et de Amadou Ba, ministre de l’Economie et des finances. Le gouvernement français n’était pas en reste, avec la présence, entre autres de Mme Ségolène Royal, ministre de l’Environnement et de Michel Sapin, ministre des Finances. Les Présidents Hollande et Sall se sont adressés à la presse, après la signature des accords de partenariat entre la France et le Sénégal. Le chef de l’Etat Macky Sall s’est ensuite rendu au Senat où il a rencontré M. Gérard Larcher, son président.

CEREMONIE A LA MAIRIE DE PARIS : Macky revisite l’histoire entre la France et le Sénégal

Le Président Macky Sall s’est rendu hier, mardi 20 décembre, à 16h, à la mairie de Paris, sur invitation de son maire Anne Hidalgo. Cette dernière, dans son discours de bienvenue, a magnifié les relations d’amitié entre la France et le Sénégal. Et de rappeler que de grands hommes, comme le Président poète Léopold Sédar Senghor, ont constitué des liens exceptionnels entre Paris et Dakar. Et le choix de donner le nom de Senghor à l’une des passerelles parisiennes est, selon Anne Hudalgo, la preuve vivante de cette amitié. Elle a rendu hommage aux artistes dont Ousmane Sow, à la nouvelle génération de cinéastes, aux Tirailleurs sénégalais pour leur sacrifice aux côtés de la France et aux sportifs. Mme le maire a conclu son mot de bienvenue par quelques verts de Neige sur Paris de Léopold Sédar Senghor.

Quant au Président Sall, il a rappelé l’histoire commune et le destin croisé des deux pays, que sont la France et le Sénégal. Deux nations de culture qui doivent, selon lui, se donner la main dans le combat sans répit contre l’obscurantisme qui a frappé à plusieurs reprises la France et d’autres parties du monde. Il a salué la coopération entre la ville de Paris et celle de Dakar, dans des domaines variés, tels que la santé, l’eau et l’assainissement, l’économie numérique, l’inclusion sociale et l’innovation, la culture ou encore l’aménagement du territoire. Occasion pour le chef de l’Etat de plaider pour la prise en compte de l’acte III de la décentralisation, aux prochaines assises de la coopération décentralisée. Macky Sall n’a pas, non plus, manqué de souligner que le Sénégal et la France ont en partage une langue : le français. Après cette cérémonie, le Président Sall s’est rendu à l’Assemblée nationale française.
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