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Massacre de 2009 en Guinée: l’ex-aide de camp de Camara arrêté à Dakar
Publié le mercredi 21 decembre 2016  |  AFP
Aboubacar
© Autre presse par DR
Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », est un militaire guinéen. Aide de camp du président guinéen Moussa Dadis Camara




Dakar - L'aide de camp de l'ex-chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, qui avait tenté de le tuer et qui était recherché pour le massacre d'opposants en 2009, a été arrêté à Dakar, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba Diakité, visé par un mandat d'arrêt international pour sa participation au massacre de septembre 2009 dans le stade de Conakry, se cachait sous une fausse identité à Dakar et avait modifié son apparence depuis plusieurs années, ont rapporté plusieurs médias sénégalais, notamment le quotidien L'Observateur.

Il "a été interpellé et incarcéré à Dakar" dans le cadre d'un mandat
d'arrêt émis par la justice guinéenne en avril 2010. "La demande d'extradition
suivra dans le respect de la procédure", a affirmé le ministre guinéen de la
Justice Cheick Sako dans un communiqué diffusé par son gouvernement mardi
soir, sans plus de détails.

Au moins 157 personnes avaient été tuées par des militaires lors d'un
rassemblement de milliers d'opposants à la candidature à l'élection
présidentielle de Moussa Dadis Camara, le 28 septembre 2009 au stade de
Conakry, selon la commission internationale d'enquête de l'ONU.
Et 109 femmes, selon l'ONU, avaient été violées dans le stade et aux
environs.

Toumba Diakité avait tenté le 3 décembre 2009 d'assassiner Moussa Dadis
Camara, qui était alors chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée de
2008 à fin 2009, lui reprochant de vouloir lui faire porter l'entière
responsabilité du massacre.

Selon les médias sénégalais, Toumba Diakité a été arrêté par la gendarmerie
sénégalaise en fin de semaine dernière et a été présenté lundi à un juge
d'instruction qui l'a placé en détention provisoire.

Le ministre guinéen Cheick Sako a précisé mardi à l'AFP qu'une commission
rogatoire internationale avait été transmise au Sénégal il y a deux mois.
"On avait donc repéré Toumba Diakité à Dakar, on avait l'adresse précise,
et c'est sur cette base que les juges d'instruction, via le ministère de la
Justice de Guinée, sont partis à Dakar", a-t-il expliqué.

- Espoir d'un procès en 2017 -

Les autorités judiciaires guinéennes "vont travailler avec les autorités
sénégalaises sur la procédure à appliquer: soit l'extradition immédiate, soit
une première interrogation sur place", a-t-il ajouté, sans autre précision.
Plusieurs ONG regroupées au sein d'un collectif, incluant la Fédération
internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et l'Association des
victimes et parents des victimes du massacre (Avipa), ont affirmé mardi avoir
"attiré l'attention des autorités guinéennes et sénégalaises sur la présence
de Toumba au Sénégal depuis plusieurs mois".

"Il est probable que le panel des juges d'instruction en charge du dossier
se rende à Dakar pour l'auditionner et l'inculper formellement, comme il
l'avait fait au Burkina Faso avec Moussa Dadis Camara" en juillet 2015, estime
le collectif dans un communiqué.

Pour Dimitris Christopoulos, président de la FIDH, "l'inculpation puis
l'extradition de Toumba (Diakité) doivent se faire dans des délais
raisonnables pour enfin clôturer l'instruction judiciaire et permettre aux
autorités guinéennes de se conformer à leurs engagements de tenir un procès en
2017".

"Il est impératif que Moussa Dadis Camara et Toumba Diakité soient tous les
deux présents au procès qui se tiendra en Guinée", a souligné le président de
l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme (OGDH), Abdoul
Gadiry Diallo.

Pour la présidente de l'Avipa, Asmaou Diallo, jointe par l'AFP, il est
nécessaire de "mettre la main sur Toumba et les autres" pour permettre la
tenue du "procès des ténors".

Le père du suspect, le colonel Mamady Diakité, a affirmé avoir été sans
nouvelles de lui et n'avoir appris son arrestation que mardi. Il espère qu'il
pourra s'expliquer "librement" et sans subir de "torture".

Human Rights Watch (HRW) a salué "un pas important dans l'enquête guinéenne
sur le massacre du stade de 2009".

sst-bm-cs/ger
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