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Affaire de la drogue de Lamantin Beach: Une procédure aux multiples rebondissements
Publié le mercredi 21 decembre 2016  |  Enquête Plus
Luc
© Autre presse par DR
Luc Nicolaï, promoteur de lutte, condamné à 5 ans de prison dont 3 ferme.




Eclatée en fin septembre 2012, l’affaire de la drogue de Saly dans laquelle est impliqué le célèbre promoteur de lutte Luc Nicolaï tient toujours l’opinion en haleine avec les nombreux rebondissements.

A quand le verdict final du combat ficelé depuis le 31 octobre 2012 à Thiès et opposant le Président directeur général de l’hôtel Lamantin Beach Bertrand Touly au promoteur de lutte Luc Nicolaï ? Telle une série télévisée, cette affaire éclatée en septembre 2012 est pleine de rebondissements qui font perdurer le suspense. Toujours est-il que cette affaire est partie de la découverte de 39 boulettes de cocaïne, en fin septembre 2012, dans le bureau du PDG de l'hôtel Lamantin Beach, Bertrand Touly. Ce dernier est arrêté de même que deux employés de l’hôtel, M. L Mbaye et Djribrine Diop ainsi que les douaniers P. M. Thiam et Abdou Khadir Kébé.

Pendant ce temps, de fortes rumeurs faisant état de la fuite de Luc Nicolaï ont commencé à circuler. En fait, le promoteur est désigné comme le commanditaire car il est accusé d’avoir fait introduire 50 grammes de cocaïne dans le bureau de Bertrand Touly, dans le but de lui extorquer des fonds. Le coup consistait à simuler une opération douanière et à proposer une transaction de 100 000 000 F CFA. L’opération a foiré et Luc Nicolaï a fini par rejoindre ses acolytes, quelques jours plus tard en prison. Le promoteur de lutte a été appréhendé par la gendarmerie, le 20 octobre 2012, à Passy, à Kaolack, alors qu’il revenait de la Gambie.

Déféré au parquet de Thiès avec ses acolytes, le patron de Luc and Co est placé sous mandat de dépôt le 24 octobre 2012. Ils sont inculpés pour association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de fonds, détention de drogue, de corruption entre autres. Tandis que Bertrand Touly faisait l’objet d’une instruction, Luc Nicolaï et Cie étaient renvoyés en jugement devant le tribunal des flagrants de Thiès pour l’audience du 31 octobre 2012. Mais coup de théâtre ! Le jour du procès, ils n’ont pas pu être jugés car les juges avaient renvoyé le parquet à mieux se pourvoir, du fait que Luc Nicolaï et Cie ne pouvaient pas être renvoyés en audience correctionnelle au moment où Bertrand Touly faisait l’objet d’instruction.

La juridiction de Thiès dessaisie au profit de Dakar

Par la même occasion, les avocats de Bertrand Touly avaient saisi la Cour suprême pour l’inviter à confier le dossier de Luc Nicolaï au juge d’instruction de Thiès, Alassane Thioune en charge du dossier de leur client. A l’issue de son audience du 29 novembre 2012, la Chambre criminelle de la Cour suprême a dessaisi le juge d’instruction de Thiès des dossiers Luc Nicolaï et Bertrand Touly au profit du doyen des juges d’instruction de Dakar.

Conséquence : le promoteur et ses codétenus ont été par la suite transférés à la maison d’arrêt de Rebeuss. Et le parquet de Dakar avait requis le mandat de dépôt contre toutes les personnes impliquées dans l’affaire, y compris Bertrand Touly qui bénéficiait d’une liberté provisoire après deux semaines de détention préventive. Malgré cela, le Doyen des juges à l’époque, Mahawa Sémou Diouf, avait maintenu l’hôtelier en liberté, tout en décernant de nouveaux mandats de dépôt à Luc Nicolaï et Cie. Après instruction, Touly et le douanier Thiam ont été blanchis puisqu’ils ont bénéficié d’un non-lieu. Cependant, Luc Nicolaï, Abdou Khadir Kébé, Djribrine Diop et M. L.

Mbaye sont renvoyés en jugement devant le Tribunal correctionnel de Dakar. Mais entre-temps, une décision est intervenue en faveur du promoteur et du douanier. Car après plusieurs tentatives infructueuses, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar leur avait accordé une liberté provisoire au bout de sept mois d’incarcération. Ce n’était qu’une grosse désillusion car la Cour suprême avait fini par casser l’arrêt suite au recours introduit par le Parquet général.

Ainsi, tout comme les deux employés, le promoteur et le douanier sont restés en prison jusqu’à leur procès survenu en novembre 2013. Et si le parquet avait requis des peines de 5 et 10 ans de prison, ainsi que le paiement de dommages et intérêts d’un montant global de 750 millions de francs, le juge correctionnel est allé en deçà. Après délibéré, Luc Nicolaï a écopé de 5 ans dont 2 ans de prison ferme pour association de malfaiteurs, détention de drogue et complicité de tentative d'extorsion de fonds. Le gabelou avait écopé de la même peine en sus d’une amende de 100 000 francs Cfa. Quant à l’ex-skipper à l’hôtel Lamantin Beach, Djibrine Diop, il avait pris 1 an et 6 mois ferme. L’électrotechnicien M. L. Mbaye s’en était tiré avec une décision de relaxe. Mais les avocats de Luc et Kébé n’étaient pas satisfaits de la décision et avaient fait appel.

Une libération conditionnelle écourte le séjour carcéral de Luc

Seulement, alors que le dossier n’avait pas encore été enrôlé et que les prévenus n’avaient pas encore fini de purger leur peine, le ministre de la Justice avait, le 14 février 2014, pris un arrêté accordant la libération conditionnelle au promoteur de lutte. Cette décision avait mis les conseils de Bertrand Touly dans tous leurs états. ‘’L’arrêté viole la Constitution, car le pouvoir judiciaire est indépendant de l’Exécutif’’, dénonçait Me Papa Moussa Félix. Ce n’est pas le seul rebondissement noté dans ce dossier car, en Appel, Luc Nicolaï a vu sa peine corsée. Il s’est retrouvé avec une peine de 5 ans dont 3 ans ferme en plus d’un mandat d’arrêt. Mais ce mandat d’arrêt est annulé depuis la semaine passée par la Cour suprême qui a cassé l’arrêt de la Cour d’appel. La partie reprend devant une autre composition de la Cour d’appel.
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