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Massacre de septembre 2009 en Guinée: l’aide de camp de Dadis Camara arrêté au Sénégal
Publié le mardi 20 decembre 2016  |  AFP
Aboubacar
© Autre presse par DR
Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », est un militaire guinéen. Aide de camp du président guinéen Moussa Dadis Camara




Dakar, 20 déc 2016 (AFP) - L’aide de camp de l’ex-chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, qui avait tenté de le tuer et qui était recherché pour le massacre d’opposants en 2009, a été arrêté à Dakar, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Aboubakar Sidiki Diakité, alias Toumba Diakité, visé par un mandat d’arrêt international pour sa participation au massacre du 28 septembre 2009 dans le stade de Conakry, se cachait sous une fausse identité à Dakar et avait modifié son apparence depuis plusieurs années, ont rapporté mardi plusieurs médias sénégalais, notamment le quotidien L’Observateur.
Au moins 157 personnes avaient été tuées par des militaires lors d’un rassemblement de milliers d’opposants à la candidature à l’élection présidentielle de Moussa Dadis Camara, le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, selon la commission internationale d’enquête de l’ONU.
Et 109 femmes, selon l’ONU, avaient aussi été violées dans le stade et aux environs.
Toumba Diakité avait tenté le 3 décembre 2009 d’assassiner Moussa Dadis Camara, qui était alors chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée de 2008 à fin 2009, lui reprochant de vouloir lui faire porter l’entière responsabilité du massacre
Selon les médias sénégalais, Toumba Diakité a été arrêté par la gendarmerie sénégalaise en fin de semaine dernière et a été présenté lundi à un juge d’instruction qui l’a placé en garde à vue.
Cela fait "deux mois" que "l’on a fait partir une commission rogatoire internationale au Sénégal", a indiqué le ministre guinéen de la Justice, Cheick Sako, joint en France par l’AFP à Conakry.
- "Répéré" à Dakar-
"On avait donc repéré Toumba Diakité à Dakar, on avait l’adresse précise, et c’est sur cette base que les juges d’instruction, via le ministère de la Justice de Guinée, sont partis à Dakar dans le cadre de la commission rogatoire internationale", a-t-il expliqué.
"Les autorités judiciaires vont travailler avec les autorités sénégalaises sur la procédure à appliquer: soit l’extradition immédiate, soit une première interrogation sur place. On sera fixés dans les heures à venir", a indiqué le ministre.
"Nos organisations avaient attiré l’attention des autorités guinéennes et sénégalaises sur la présence de Toumba au Sénégal depuis plusieurs mois", a affirmé dans un communiqué un collectif d’ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Association des victimes et parents des victimes du massacre (Avipa).
"Il est probable que le panel des juges d’instruction en charge du dossier se rende à Dakar pour l’auditionner et l’inculper formellement, comme il l’avait fait au Burkina Faso avec Moussa Dadis Camara" en juillet 2015, selon le texte.
"L’inculpation puis l’extradition de Toumba (Diakité) doivent se faire dans des délais raisonnables pour enfin clôturer l’instruction judiciaire et permettre aux autorités guinéennes de se conformer à leurs engagements de tenir un procès en 2017", a déclaré Dimitris Christopoulos, président de la FIDH.

- ’Procès des ténors’ -
"Il est impératif que Moussa Dadis Camara et Toumba Diakité soient tous les deux présents au procès qui se tiendra en Guinée", a souligné le président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH), Abdoul Gadiry Diallo, également cité dans le communiqué.
Auparavant, la présidente de l’Avipa, Asmaou Diallo, avait estimé nécessaire de "mettre la main sur Toumba et les autres, sinon on ne peut pas parler de procès des ténors. Donc, nous estimons qu’après l’arrestation de Toumba, le procès pourra être ouvert en 2017", a-t-elle déclaré à l’AFP.
Le père du suspect, le colonel Mamady Diakité, a affirmé avoir été sans nouvelles de lui.
"Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai appris qu’on a arrêté mon fils", a-t-il affirmé à l’AFP, espérant qu’il puisse s’expliquer sans subir de "torture". "Il peut s’expliquer librement. A partir du moment où il est dans leurs mains, ils doivent l’écouter", a-t-il dit.
Human Rights Watch (HRW) a de son côté salué "un pas important dans l’enquête guinéenne sur le massacre du stade de 2009".
sst-bm/cs/sba
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