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Année universitaire 2016/2017 à l’Ucad: Retard à l’allumage
Publié le vendredi 16 decembre 2016  |  Enquête Plus
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© Autre presse
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Les cours de l’année 2016/2017 tardent à être effectifs dans certaines Facultés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Un retard que les étudiants imputent aux grèves cycliques.

En ce mercredi après-midi, à 14 heures 45 mn, un groupe d’étudiants converge vers les boutiques nichées non loin du Pavillon D de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). A cette heure de la journée, les vendeurs sont sollicités par les apprenants : ils se frottent bien les mains. Deux jeunes se détachent du groupe. Il s’agit d’Alpha Tirera et son ami Papa Niang. Etudiants en Master 2 à la Faculté des Sciences Economiques et Politique (FASEG), visiblement pressés, ils arpentent la route qui mène à ladite faculté.

Sac au dos, écouteurs aux oreilles, M. Tirera est passionné par le sujet relatif au calendrier universitaire. Accroché, malgré son temps précieux, il fait preuve de disponibilité pour échanger sur cette question qui lui tient à cœur. ‘’Présentement, nous sommes en train de faire nos rattrapages. Actuellement, toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés par rapport au retard des examens sont liées aux tiraillements entre le corps professoral et le gouvernement. A mon avis, il faut du temps pour faire face à toutes ces imperfections qui plombent l’enseignement supérieur’’, commente-t-il.

A l’entrée de la FASEG, les escaliers du bâtiment servent de point de convergence à un groupe d’étudiants regroupés en affinité. Yeux rivés sur leurs cahiers, livres…, ils révisent leurs cours. Ici, c’est le calme plat. Teint clair, vêtue de noir, sac à main de même couleur, Khady Ndiaye vient de sortir de la salle. Elle faisait un cours de rattrapage. Interpellée sur les retards notés par rapport au démarrage de l’année universitaire, l’étudiante en première année confie ses vérités : ‘’Nous avons démarré le deuxième semestre en août dernier. Je souhaite que les autorités de notre département revoient notre calendrier scolaire pour, au moins, nous permettre d’aller en vacances. Actuellement, il nous reste cinq matières à faire. Et nos professeurs n’ont pas encore programmé les examens.’’ Elle est dépitée par cette situation. D’ailleurs, elle la juge ‘’inacceptable’’. ‘’Les étudiants passent 12 mois sur12 à l’université. A pareil mois, je préparais les fêtes de Noël’’, sourit la jeune fille qui se dirige vers la porte de sortie.

Traumatisme de la session unique

A la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, le constat est presque le même (FSJP). Sauf qu’ici, les étudiants rencontrés sont traumatisés par la session unique qui démarre demain. Selon eux, cette décision a été fixée par l’Administration de la faculté. Ceci, renseignent-ils, suite à des grèves répétitives orchestrées par les étudiants et les professeurs. Pensionnaire de cette faculté en Licence 1, ordinateur portable à la main gauche, lunettes bien ajustées, Cheikh Sidath Ndong condamne à voix basse : ‘’Il est inadmissible de faire une année en deux ans. C’est inacceptable pour un système universitaire qui se veut respectueux. Depuis mars dernier, nous sommes en première année. Au moment où je vous parle, nous n’avons pas encore reçu nos notes de premier semestre. D’après le doyen de la Faculté, nous allons faire une session.’’ En réclament leurs notes, M. Ndong et ses camarades avaient déserté les classes pendant un mois. Les professeurs aussi, rapporte le jeune étudiant, avaient boudé les amphis parce qu’ils exigeaient de meilleures conditions de travail.

Session unique

‘’C’est le cumul de ces deux situations déplorables qui a engendré les conséquences que nous traversons aujourd’hui. Et nous démarrons notre session unique demain. Oui, je suis confiant. Par contre, je pense que l’Administration doit travailler pour que le calendrier soit respecté à la lettre’’, formule l’apprenti en Sciences juridiques et politiques. A ses yeux, son souhait est réalisable. Parce que, justifie-il, la Faculté de Médecine, le département de sociologie, etc., bouclent leurs programmes sans contrainte. Fort de ce constat, le jeune étudiant, très en verve, cogne : ‘’A mon avis, la méthode des responsables de nos facultés consistent à sacrifier les jeunes.’’

La session unique préoccupe Lamine Diop qui, lui aussi, est en première année. Venu voir le calendrier des examens, M. Diop est angoissé par cette session unique. Il dit : ‘’Nous n’avons pas le choix. Oui, nous sommes inquiets, a fortiori ceux qui ont déjà redoublé la première année. S’ils ne réussissent pas cette année, ils seront exclus définitivement de l’université.’’

A la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, notamment au département de Géographie, les étudiants annoncent avoir bouclé les sessions de rattrapage en octobre dernier. Etudiant en Master 2, Moussa Ndao glisse : ‘’Nos résultats sont sortis. Le chef du département nous mettait la pression pour finir le programme dans les délais.’’
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