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Affaire Yavuz Selim: Serigne Mbaye Thiam confirme la reculade de l’État
Publié le samedi 10 decembre 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Concours général: Le ministre de l`éducation nationale fait le point sur le palmarès
Dakar, le 1er Juillet 2016 - Le ministre de l`éducation nationale, serigne Mbaye Thiam, a fait le point sur le palmarès 2016 du concours général. Les résultats enregistrés sont les meilleurs depuis 2009.




L’État du Sénégal a finalement cédé devant la pression de la Turquie. Le gouvernement a décidé de mettre fin à l’autorisation qui avait été accordée à l’association turque Beschkent internationale. Cette association qui était déclarant responsable des établissements Yavuz Selim n’étant plus autorisée à exercer au Sénégal, les écoles du groupe ont été transférées à une organisation qui appartient à l’État turc. Serigne Mbaye Thiam l’a révélé à l’occasion du vote du budget de son ministère

L’affaire Yavuz Selim était au cœur des préoccupations des députés lors de l’adoption du projet de budget du ministère de l’Education hier jeudi à l’Assemblée nationale. Les représentants du peuple ont interpelé le ministre Serigne Mbaye Thiam sur la volonté annoncée de l’État du Sénégal de donner le groupe Yavuz Selim à une autre fondation appartenant à l’État turc.

Pour le député Ibrahima Sané, «il s’agit d’une affaire de souveraineté. C’est embarrassant, sommes-nous, autant que cela, des obligés de la Turquie au point de renoncer à notre souveraineté et de fermer une école parce que tout simplement il y a derrière un dissident politique d’un pays étranger ? Ce n’est pas acceptable ! Je pense que le Sénégal devrait affirmer sa souveraineté sur cette affaire», a dit le député de Bignona.

Pour sa part, le député Imam Mbaye Niang s’est également inquiété de cette volte-face des autorités étatiques, avant de proposer que «l’État récupère le Groupe Yavuz Selim pour l’intégrer dans son système éducatif».

Répondant aux députés sur cette question précise, le ministre a fait savoir qu’«après plusieurs contacts, plusieurs réunions à tous les niveaux, l’État du Sénégal a décidé non pas de fermer les écoles Yavuz Selim, mais de retirer la gestion des écoles Yavuz Selim de l’association internationale turque «Beschkent egetip». C’est en 1998 que ladite association a été autorisée à intervenir au Sénégal. Et c’est elle qui portait les établissements Yavuz Selim avec les programmes sénégalais.

Et sur le plan pédagogique, aucun reproche n’est fait au groupe. Mais, à en croire le ministre de l’Education, un Etat ayant des relations, une politique étrangère, une sécurité à assurer et «compte tenu de certains éléments qui ne peuvent être étalés sur la place publique, a décidé de retirer la gestion de l’association». Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a pris un arrêté dans ce sens et dès lors, le groupe Yavuz Selim n’ayant plus de déclarant responsable, c’est la fondation Maarif, qui appartient à l’État turc, qui reprend les choses.

Dans cette procédure, le ministre de l’Education a assuré que les intérêts du Sénégal seront pris en compte. Ainsi, des garanties ont été obtenues relativement à la continuité des enseignements. Les 381 sénégalais employés dans le groupe verront leurs emplois sauvegardés, la qualité de l’enseignement sera de même niveau et les enseignements se feront en conformité avec les «règles en vigueur dans notre pays», a dit Serigne Mbaye Thiam.

Pour rappel, cette décision est l’aboutissement d’une forte pression exercée par Ankara et le président de la Turquie Recep Tayeb Erdogan, depuis le putsch manqué dans ce pays, il y a quelques mois. Le gouvernement d’Ankara a accusé Fetullah Güllen, dont l’association était jusque-là le déclarant du groupe Yavuz Selim, d’être derrière cette tentative de coup d’Etat. Et, depuis lors, dans le cadre de la chasse aux sorciers, Erdogan avait exigé que les écoles du groupe Yavuz Selim implantées un peu partout en Afrique et considérées comme proches du prédicateur en exil aux Etats-Unis soient fermées. Le gouvernement du Sénégal, après avoir résisté dans un premier temps, vient d’abdiquer avec cette décision de mettre fin à l’autorisation du groupe Beschkent qui parrainait ces écoles.
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