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Importantes sommes d’argent gardées à domicile: Pourquoi le Sénégalais préfère son coffre-fort à la banque
Publié le mercredi 23 novembre 2016  |  Walf Fadjri L’Aurore
La
© Autre presse
La CENTIF travaille sur des dossiers de blanchiment d`argent
La CENTIF travaille sur des dossiers de blanchiment d`argent




Les premiers éléments de l’enquête sur le meurtre de Fatoumata Makhtar Ndiaye indiquent que le mis en cause cherchait à mettre la main sur l’argent que sa patronne aurait gardé à son domicile. Certains renseignent même qu’il s’agirait du financement des femmes de Pikine. Si de telles allégations se vérifient, alors indubitablement la question sur ce qui faisait autant d’argent chez elle s’impose et peut renseigner sur cette tendance de nombreux Sénégalais à garder des sommes faramineuses dans leur domicile.
Malgré la multiplication des banques, les coffres-forts à domicile sont toujours à la mode au Sénégal. Après le meurtre crapuleux de la vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), de nombreuses langues se délient, condamnant profusément l’acte odieux et appelant, pour certaines, au retour de la peine de mort. La relation entre la victime et le mis en cause est aussi mise en exergue que l’acte odieux lui-même. Samba Sékou Sow dit «Bathie», le Chauffeur indélicat en qui la patronne avait une totale confiance, se serait introduit dans la chambre de cette dernière pour lui soutirer de l’argent. Une source bien au fait du dossier confie qu’il «a tué sa patronne pour des besoins financiers dont un projet de mariage prévu le 26 novembre prochain. On lui a réclamé une dot de 300 mille francs et pour les préparatifs dudit mariage ». Une version presque corroborée par le procureur de la République qui, sans enter dans les détails, a expliqué que le meurtre a un mobile financier. Seulement, si ces déclarations se vérifient, alors s’interroger sur le mobile du crime met inévitablement en lumière une question fondamentale : Comment ça se fait que la dame ait gardé autant d’argent à son domicile? D’autant que certains affirment qu’il s’agirait d’un financement des femmes de Pikine.
Les politiciens en pole position
Mais, au-delà de Fatoumata Makhtar Ndiaye qui ne peut être accablée maintenant, un constat saute aux yeux de certains observateurs : les domiciles de beaucoup d’hommes politiques sénégalais sont de véritables îles au trésor. Il y a un mois, jour pour jour, le maire Sinthiou Malène, une localité située dans le département de Tambacounda, se faisait braquer par des coupeurs de route alors qu’il revenait d’un baptême. Après l’avoir ligoté, les agresseurs vont trouver sur Mamadou Saliou Baldé la rondelette somme de … 1 700 000 de nos francs que le maire trimballait par devers lui. Contents visiblement de leur prise, les malfrats l’ont laissé partir raconter sa mésaventure aux journalistes. Avant l’ancien président du Conseil régional de Tambacounda, d’autres hommes politiques et pas des moindres ont défrayé la chronique pour avoir été volés des sommes d’argent faramineuses. En 2010, c’est Abdoulaye Seck, fils d’Idrissa Seck, qui mentionnait son nom sur la liste des jetsetteurs sénégalais, après avoir découvert la cache du maire où il aurait pris 200 millions de nos francs. La presse n’en avait pas encore fini avec cette affaire qu’un ponte libéral fait parler de lui. Pape Diop alors président du Senat est dévalisé. On parle de 200 millions qui auraient été volés chez lui. Tous les indices mènent à son fils Amadou mais c’est un ami de celui-ci, Hubert Dacosta, qui est accusé. Autre ponte libéral victime de sa richesse, Me Madické Niang. Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères également, c’est le fils qui est passé par là. Après avoir puisé des dizaines de millions dans la cave de papa, Alioune Niang est allé faire la bamboula avec ses copains avant que l’affaire ne soit ébruitée par le journal Le Quotidien.
Hommes d’affaires et fonctionnaires dans le lot
Les hommes politiques sont en tête de liste mais sont loin d’être les seuls à exceller dans ce domaine. Pour de nombreux hommes d’affaires également, la banque n’est pas la seule option. Mais installer de solides coffres forts chez eux ne les ont pas mis hors de portée des voleurs. Le denier « casse » en date a été fait au préjudice d’un cambiste ( ???) du nom de Djibril Sy. Un demi-milliard de francs Cfa lui est volé par… son fils Ibrahima Sy qui, avec ses copains, est allé se planquer chez Yahya Jammeh. Avant Djibril Sy, c’est un autre homme d’affaire qui se faisait saigner par son rejeton. Mouhamed Sarr n’a pas confondu son sac d’écolier à la mallette contenant 40 millions de son père Tahirou Sarr. Sinon, il ne ferait pas cap au l’hôtel King Fahad Palace pour y passer des lendemains meilleurs. Un autre à avoir planqué des millions chez lui, le commandant de la douane Diadji Bâ. 150 millions sont dérobés chez lui alors qu’il était le chef du Bureau des Douanes de Dakar Pétrole.
Comment comprendre cette manie de ces Sénégalais qui détiennent à domicile des numéraires aussi importants? Qu’en dit la loi ? Pour Famara Ibrahima Cissé c’est parce que certains ne veulent pas avoir à justifier l’origine de ces montants colossaux. A en croire le Président de l’Association des Clients et Sociétaires des Institutions Financières (Acsif), avec Me Abdoulaye Wade, il suffisait de déposer 35 millions dans une banque pour que celle-ci, à travers une déclaration de soupçon, alerte les autorités. Maintenant avec Macky Sall, il suffit de 25 millions. Au-delà de cette considération, les hommes politiques plus efficaces que les distributeurs de billets, peinent à se passer de liquidités, tellement ils sont généreux avec cet argent qui leur tombe du ciel.
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