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Décès tragique de la militante de l’Apr: Fatoumata Makhtar Ndiaye ‘’égorgée’’ chez elle
Publié le mardi 22 novembre 2016  |  Enquête Plus
Fatou
© Autre presse par DR
Fatou Matar Ndiaye, vice-présidente du Conseil économique, social et environnementale (CESE)




La responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr), Fatoumata Makhtar Ndiaye, a été égorgée samedi dernier, chez elle à Pikine, une banlieue dakaroise. Son fils Adama Bâ, blessé par le meurtrier, est admis à l’hôpital Principal. Les parents accusent le choc et déballent sur le chauffeur.

Tragique, bouleversant… est le décès de la vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Tâches de sang à l’entrée du domicile de la défunte Fatoumata Makhtar Ndiaye. Un policier de taille élancée, yeux rivés sur la foule, interdit l’accès aux curieux venus en masse s’enquérir de cette mauvaise nouvelle. Effarante, elle s’est très vite répandue à Pikine, une localité de la banlieue dakaroise, non loin du domicile du transporteur Lobatt Fall. Les forces de l’ordre ont quadrillé le périmètre de la maison R+1 de la responsable de l’Alliance pour la République (Apr). Deux véhicules pick-up de la police sont stationnés sur les lieux.

Les faits se sont déroulés avant-hier. À 7 heures du matin, les populations de ce quartier populaire se sont réveillées sous le choc, traumatisées par les circonstances tragiques dans lesquelles la militante de l’Apr a rendu l’âme. Cette dernière, dit-on, qui avait demandé à une de ses filles d’aller chercher du pain pour le petit-déjeuner, a été ‘’égorgée’’ dans sa chambre. Informé par sa femme, le frère de la défunte, Dakha Ndiaye, a écourté son séjour à Touba. Entouré de ses camarades, il essaye de comprendre comment un humain a pu agir de la sorte, avec une telle ‘’barbarie’’.

Dakha Ndiaye : ‘‘Bathie a attendu mon absence pour commettre l’irréparable’’

Devant la maison, chacun tente de donner son grain de sel avec beaucoup de modération. Selon eux, ces faits dépassent la ‘’curiosité humaine’’. Accroché pour avoir plus de précisions, Dakha Ndiaye glisse : ‘’L’auteur de ce crime voulait de l’argent, parce qu’il avait programmé son mariage ce 25 novembre.’’ Le frère de la défunte laisse entendre que le meurtrier a planifié son plan. ‘’Avant d’éliminer la dame, renseigne-t-il, il est venu deux fois à la maison pour s’enquérir de mes nouvelles. Autrement dit, il a attendu mon absence pour commettre l’irréparable’’. Meurtri et révolté, au milieu de ses camarades qui tentent de tempérer ses ardeurs, M. Ndiaye de marteler avec hargne : ‘’Si j’avais été ici, à Dakar, lui aussi allait être enterré le même jour que ma sœur.’’

Yeux rougis, voix altérée, il ne tient pas en place. ‘’Vous croyez que c’est normal de s’en prendre à une digne femme qui n’a que le travail en bandoulière. Je reste convaincu que son chauffeur est impliqué dans ce drame. C’est lui qui l’a éliminée avant de s’attaquer à son fils. Heureusement qu’Adama Bâ n’a pas été tué. Actuellement (avant-hier), il est hospitalisé à l’hôpital Principal. Bathie (Samba Sow, le chauffeur) est un criminel’’, accuse-t-il.

Un autre membre de la famille, Abdoulaye Matar Ndiaye, qualifie lui le décès de sa cousine d’‘’actes de lâcheté et de méchanceté.’’ ‘’Je ne peux pas vous dire ce que je ressens au fond de moi-même. Les gens sont là depuis ce matin et ne peuvent pas entrer. C’est vrai que je n’y peux rien, mais je voudrais bien que l’État ramène la peine de mort au Sénégal. Toute personne qui tue son concitoyen devrait à son tour être éliminée’’, plaide M. Ndiaye, qui s’insurge contre la recrudescence de ce phénomène de meurtre.

Il y a deux mois, le président Macky Sall s’est rendu chez la dame

Malgré la présence des forces de l’ordre qui veillent au grain, la devanture du domicile de la défunte ne désemplit pas. Une foule curieuse y converge. Composée d’hommes, de femmes, de jeunes et de vieux, elle est angoissée par cette perte brutale. Assise non loin des lieux, faisant face à cette maison, une femme de teint clair, drapée dans une étoffe blanche, accuse le coup. Inconsolable, désemparée, elle dit avoir perdu une proche. Elle se laisse emporter par des femmes qui peinent à la calmer. L’ambiance est morose. A voix basse, les proches et amis condamnent les faits. D’aucuns laissent couler des larmes.

Selon les informations glanées auprès de ces derniers, à l’heure du drame, le chauffeur et le fils de la dame étaient à l’intérieur du domicile. Après l’acte, dit-on, le chauffeur s’est mis à crier au voleur. Ce qui a alerté les voisins. ‘’Présentement, je ne peux rien avancer. Par contre, je constate tout simplement qu’il n’y a que la police pour élucider cette affaire. Le chauffeur a été retrouvé sur les lieux, avec ses habits tachetés de sang’’, avance l’un d’eux la main sur le cœur. Il y a deux mois, informe-t-on, le Président Macky Sall s'était rendu à Pikine, au domicile de cette dame, pour lui présenter ses condoléances, suite au décès de son mari.

MOUSTAPHA DIAKHATE SUR LE DECES DE FATOUMATA MAKHTAR NDIAYE

‘’Toutes les femmes du Sénégal sont atteintes’’

Le président du groupe parlementaire de la coalition Benno bokk yaakaar s’est rendu, samedi vers 18h, chez la défunte Fatoumata Makhtar Ndiaye pour présenter ses condoléances. Moustapha Diakhaté a loué les valeurs de cette militante engagée auprès du Président Macky Sall. ‘’Elle a été une fidèle militante de l’Apr, une femme calme et paisible. En l’assassinant, c’est donc toutes les femmes de l’Apr, de la coalition Benno bokk yaakaar et du Sénégal qui sont atteintes. Absolument, c’est une grande perte, parce qu’elle a été l’une de nos icônes au niveau de Pikine. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’elle a eu ses responsabilités’’, commente le député qui n’a eu de cesse d’insister sur l’engagement politique de cette femme qu’elle qualifie de ‘’figure de proue’’ de l’Apr.

Traumatisé par cette nouvelle qu’il condamne avec vigueur, Moustapha Diakhaté dénonce les circonstances dans lesquelles leur camarade a été tuée. ‘’C’est odieux, très dur. Oui, il y a une recrudescence de la violence, malgré les efforts qui sont en train d’être faits par le gouvernement pour sécuriser les Sénégalais.

Il s’agit donc de travailler davantage pour que la peur aille du côté des criminels, et non du côté des paisibles citoyens’’, souhaite le parlementaire, qui ne veut pas entendre parler de peine de mort au Sénégal. En lieu et place, il milite pour des travaux forcés à perpétuité avec aucune possibilité de libération. ‘’Qu’il n’y ait pas prescription par rapport aux crimes de sang. Aux Etats-Unis, les gens pratiquent la peine de mort. Malgré tout, il y a des meurtres’’, dit-il.
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