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Accès à la commande publique, faute d’opportunités d’affaires: Quand le secteur privé national suffoque
Publié le lundi 21 novembre 2016  |  Sud Quotidien




Réunis mardi dernier 15 novembre à Dakar, sur initiative de la Banque panafricaine Ecobank, les chefs des petites et moyennes entreprises (Pme) ont vivement dénoncé les faveurs faites aux privés étrangers en défaveur des entreprises locales. Ils estiment qu’aucun pays au monde ne peut se développer sans un secteur privé national fort et compétitif. La rencontre avait pour thème: «L’accès des Pme à la commande publique», aux fins d’en relever les obstacles et d’y apporter solutions durables.

Le secteur privé national suffoque, faute d’opportunités d’affaires ! Mécanismes procéduraux s contraignants, (cahier de charge des Appels d’offre), concurrence déloyale d’entreprises étrangères, difficulté d’accès au crédit, absence de financement, mesures bancaires très restrictives, faible représentativité à l’échelle sous régionale, présence subversive de l’Etat, népotisme dans l’octroi des marchés, méconnaissance de l’environnement juridique et réglementaire, voilà autant de contraintes qui freinent l’émergence du secteur privé national dans le Plan Sénégal Emergent (Pse).

C’est ce qui ressort d’un forum des chefs d’entreprises nationales tenu hier mardi, à Dakar, à l’initiative de la Banque panafricaine Ecobank, avec comme thématique: «L’accès des Pme à la commande publique». Cette rencontre vise à cerner les obstacles au dynamisme des petites et moyennes entreprises (Pme) par fichage aux fins d’y apporter solutions durables.

LES PME REPRESENTENT 90% DU TISSU ECONOMIQUE

Il ressort du rapport 2011 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) et celui de 2013 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) que les Pme au Sénégal représentent 90% du tissu économique national. Fort de ce constat, l’Etat, à travers ses démembrements, ses partenaires financiers, et le secteur privé national doivent de concert inlassablement valoriser ledit secteur.

De l’avis des chefs d’entreprises, «aucun pays au monde ne s’est développé en l’absence de son secteur privé. C’est le socle du développement. Nulle part au monde le privé étranger n’a développé un quelconque pays. En réalité, ce qui se passe avec le privé étranger, c’est un privé national fort ouvert au privé étranger fort dans le cadre de la coentreprise ou joint-venture», se braquent-ils. Suffisant pour qu’ils exhortent l’Etat «d’arrêter tous les discours vaniteux et destructifs et s’attaquer aux vrais questions d’ordre souveraine et existentielle».

ABSENCE QUASI-TOTALE DES PME SENEGALAIS DANS L’UEMOA

Dans le même sillage, Cheikh Goumbala, chef du Projet d’appui au secteur privé (Papsp), relevant une absence quasi-totale d’entreprises privées nationales dans le marché sous régional, a invité les Pme à se renforcer techniquement et matériellement pour aller conquérir des marchés dans l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). Un cadre réglementaire qui donne droit à toute entreprise de cet espace communautaire de postuler et gagner marchés.

Alioune Sarr, ministre en charge du Commerce de rappeler toute l’importance et le rôle du privé national dans le Pse. Selon lui, «le privé national doit s’imprégner de l’environnement juridique et réglementaire de l’Uemoa pour tirer profit de la commande publique qui se chiffre à 1500 milliards de F Cfa»

1500 MILLIARDS EN 2016 POUR LE PRIVE LOCAL

Dans la même veine, Mamadou Makhtar Diagne, représentant du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, par ailleurs inspecteur principal des impôts et des domaines à la Direction de l’appui au secteur privé d’indiquer que «l’Etat, au compte de l’année 2016, a concédé 1500 milliards de F Cfa au secteur privé évoluant dans les Bâtiments et travaux publics (Bpt), l’agriculture et la transformation, les télé services... C’est dire tout l’engagement et la détermination du gouvernement à accompagner le privé national. Un montant qui croît d’année en année. C’est au privé d’en faire son bien propre», a-t-il dit.

Au paravent, Serge Ackre, directeur général d’Ecobank dans son discours d’ouverture, a appelé les chefs d’entreprises à relever les problèmes des Pme au Sénégal aux fins d’en apporter solutions.
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