Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Coopération Onu-Oci dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme: La culture du "pluralisme", solution du Pr Souleymane Bachir Diagne
Publié le lundi 21 novembre 2016  |  Sud Quotidien
Souleymane
© Autre presse par DR
Souleymane Bachir Diagne, professeur à Columbia University




Le Pr Souleymane Bachir Diagne de l’Université new-yorkaise de Columbia était l’un des briefeurs, selon la formule consacrée, de la réunion d’hier, jeudi 17 novembre au Conseil de sécurité, où il a surtout été question de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies (Onu) et l’Organisation de la coopération islamique (Oci), dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.

Bachir Diagne, qui est resté fidèle à son ton d’ «universitaire», a laissé entendre que la culture du «pluralisme», dans le respect de la diversité, était certainement la voie royale contre le discours et la violence des extrémismes. Bachir Diagne, qui mentionnera ensuite que son message s’adressait aussi à la jeunesse de son pays, a rappelé à l’Onu et à l’Oci que l’éducation était fondamentale, parce que ces violences-là ne se construisaient pas ailleurs que «dans l’esprit des hommes ». Sans oublier selon lui que les deux institutions ne devraient surtout pas négliger ce qu’il a appelé la «conscience écologique».

On aurait peut-être pu s’attendre à ce qu’il nous vienne avec une sorte de discours plus ou moins «institutionnel», pour respecter les codes de la maison, mais le Pr Souleymane Bachir Diagne, qui s’exprimait hier, jeudi 17 novembre, devant les membres du Conseil de sécurité, a comme qui dirait gardé son ton d’ «universitaire» et de «philosophe», avec l’air de s’excuser de ne pas «parler la langue des institutions».

A l’Organisation des Nations Unies (Onu), comme à l’Organisation de la coopération islamique (Oci), engagées l’une et l’autre dans un combat commun contre l’extrémisme violent, Souleymane Bachir Diagne concèdera que face au «bruit et à la fureur» de ces mille et une violences perpétrées çà et là, «au nom des religions», il y avait, évidemment, quelques «mesures sécuritaires» à prendre, dans l’urgence pour ne pas dire «à court terme»…

Mais que la notion de «pluralisme», ou «l’art de savoir accommoder les différences», était sans doute la réponse la plus appropriée, contre «l’exclusivisme» et «dans le respect de la diversité». Le Professeur de l’Université de Columbia à New York, qui emprunte d’ailleurs quelques-uns de ses arguments à la religion elle-même, lorsqu’il cite par exemple ce passage du Coran qui dit en substance que si Dieu «l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté», laisse entendre que ce ne serait ni plus ni moins qu’une façon de nous mettre à l’épreuve ou de nous soumettre à une sorte de «compétition de bonnes œuvres» et autres bonnes actions, qui nous inculquerait le respect de la différence sinon cette «culture du pluralisme».

Aujourd’hui, au-delà d’avoir à «construire une communauté internationale, islamique», ce serait un peu comme si l’Onu, comme l’Oci d’ailleurs, avait hérité de cette mission d’ «éducation » à la différence qui serait la seule réponse « durable ». Parce que, pour reprendre les propos de Bachir Diagne, les violences ne se construisent pas ailleurs que «dans l’esprit des hommes », et que c’est là aussi que se joue «la victoire contre les extrémismes».

Réconcilier l’Humain avec son statut de «calife»

L’universitaire a aussi trouvé le moyen de faire le lien, sans que ce ne soit très évident a priori, avec ce qu’il a appelé la «conscience écologique». Peut-être parce que, ce sont les mots de Souleymane Bachir Diagne, l’Humanité doit faire aujourd’hui avec «plusieurs formes d’insécurité», et qu’il ne faudrait certainement pas «oublier» l’insécurité écologique…

Parce que «les changements climatiques sont devenus une réalité tangible», parce que «nous avons tellement pesé sur notre monde et sur nos ressources naturelles, dit-il, qu’il y a un effet boomerang», qui expliquerait que notre planète soit «menacée», et aussi parce qu’il faudrait «attirer l’attention de l’Oci et de l’Onu», qui devraient y songer dans «le cadre de leur coopération». Idem pour les religions, dans le dialogue qu’elles vont devoir mener, et c’est cette «conscience écologique» qui viendrait justement réconcilier l’Homme avec son statut (ou sa mission) de lieutenant ou de «calife» de Dieu ; de quoi faire de lui le «gardien de la création divine», en toute «responsabilité».
Commentaires