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114ème Gamou de Pire : El Hadj Moustapha Cissé relève les pires tares des politiciens
Publié le mardi 8 novembre 2016  |  Le Quotidien
Serigne
© Autre presse par DR
Serigne Moustapha Cissé, khalife général de Pire




C’est un khalife général de Pire très amer qui a clôturé la 114ème édition du Gamou. Intérêts personnels, invectives, pléthore de partis, etc., Serigne Moustapha Cissé égrène un chapelet de critiques contre les hommes politiques d’aujourd’hui.

L’édition 2016 du Gamou de Pire a été clôturée par un sermon fort de Serigne Moustapha Cissé à l’endroit des hommes politiques. Le Khalife général de la «Fraternité musulmane» a préconisé «l’instauration d’un dialogue permanent dans l’intérêt du pays» et sollicité du Pré­sident Macky Sall l’ouverture de négociations avec l’implication de toutes les forces vives de la Nation dont principalement les régulateurs sociaux que sont les chefs religieux et la classe politique sur le pétrole et le gaz. En présence de la délégation gouvernementale conduite par le ministre du travail, du dialogue social, des organisations professionnelles et des relations avec les institutions, Mansour Sy, le marabout de Pire Goureuy ajoute : «La classe politique sénégalaise qui souffre d’un déficit criard d’hommes politiques di­gnes de ce nom, est aujourd’hui infestée d’une caste de politiciens aux antipodes de toutes vertus cardinales autrefois in­carnées sur la scène par d’il­lustres patriotes de la trempe de Lamine Guèye, Galandou Diouf, Blaise Diagne. Aujour­d’hui rien qu’un kg de riz aurait suffi pour rassasier l’infime portion de la race d’hommes politiques au Sénégal dignes de ce nom. Tout le reste n’étant que des troubadours qui se livrent à un jeu politique sale et mesquin.» L’ancien ambassadeur invite les uns et les autres à se «tenir debout comme un seul homme en prévision d’éventuelles troubles qui guetteraient notre pays» et appelle les chefs religieux, les leaders politiques, les membres de la société civile à «discuter des questions du pétrole et du gaz qui, déjà, polluent l’atmosphère». Une «stratégie plausible» aux yeux du marabout, susceptible de «tempérer le débat politique dans lequel s’agite dangereusement une certaine catégorie de mercenaires politiques qui en fait trop, ne fait jamais preuve de retenue parce que n’ayant pas la notion de la mesure, de la pondération». Sur cette lancée, Serigne Moustapha Cissé se veut clair et précis : «Un homme politique doit savoir tout de la chose sérieuse qu’est la politique. Il crée un parti et ficèle un bon programme de développement. Aussi et surtout, il développe des idées sur le plan social, de l’agriculture, la pêche, l’éducation, l’élevage, la santé, entres autres secteurs vitaux propices au développement du pays.» Malheureusement, regrette-t-il, «nos politiciens laissent tout cela de côté, tournant le dos au terrain des programmes, des préoccupations des Sénégalais pour, tout le temps, rivaliser dans le champ des insultes, des injures, des invectives, des querelles intestines, de positionnement, etc.» Il qualifie ces derniers de «pouvoiristes qui ont fait des partis politiques un refuge économique».

L’«erreur» de Abdou Diouf sur la pléthore de partis politiques
Serigne Moustapha Cissé, qui s’est offusqué par ailleurs de la pléthore de partis politiques au Sénégal, croit que la stratégie des acteurs politiques consisterait à occuper l’espace politique que pour des «règlements de comptes». «Il ne s’agit là que de partis politiques qui naissent tous les jours et dont les fondateurs, d’illustres inconnus, ne pensent juste qu’à se doter d’un moyen de pression, de perturbation, de critiquer la gestion du pays», précise-t-il. A ce rythme, il estime qu’on risque de se retrouver avec 300 partis. C’est pourquoi, il invite ses pairs chefs religieux à raisonner les politiciens quant au «actes politiques inutiles qui ne font que plonger le pays dans le gouffre». Avant de demander à l’Etat d’engager une discussion avec les leaders de partis sur une éventuelle réduction des partis. Car, pour lui, «cette pléthore de partis politiques ne fait qu’augmenter le bavardage au Sénégal alors que parler et travailler ne pourraient cheminer ensemble». Il plaide, par conséquent, leur limitation à travers une loi. Le khalife de Pire considère que de telles erreurs ont eu à survenir après le départ de Senghor de la tête du pays. «Quand je l’ai dit, au lendemain du discours du Président Abdou Diouf, Senghor m’a alors dit à Paris : effectivement, nous allons nous retrouver sous peu avec 100 partis. J’avais laissé au Sénégal quatre courants de partis politiques, je pense que le Président Abdou Diouf devrait pouvoir reconnaître le Rnd comme cinquième parti et s’en arrêter là. Mais dire que «Jakka jaangui ni, ku meuna nodd na nodd (la mosquée est ouverte à quiconque veut être le muezzin), c’est là du n’importe quoi».

Les regrets du khalife : Blaise Diagne, Lamine Guèye, Galandou Diouf, Senghor, Dia sont oubliés
Serigne Moustapha Cissé a invité les politiciens à se rappeler le comportement des hommes politiques d’hier de la trempe de Blaise Diagne, Galandou Diouf et Lamine Guèye, qui sont de la «noble famille des bâtisseurs du Sénégal d’aujourd’hui». «Ces personnalités sont aujourd’hui oubliées. Personne ne les cite ni ne commémore leur anniversaire. Les jeunes ne les connaissent pas, ce qui est dangereux. Alors qu’on devrait organiser des colloques et autres séminaires animés par d’éminents professeurs d’Histoire et analystes politiques comme Iba Nder Thiam et Mbaye Thiam, pour apprendre aux jeunes l’histoire des ces hommes politiques à présenter en modèles, d’autant qu’un pays qui oublie son histoire n’ira nulle part. Et au Sénégal, malheureusement, nous sommes en train d’oublier l’histoire de ces derniers comme celle de Léopold Sédar Senghor et de Mamadou Dia», constate le marabout.
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