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Des personnalités en quête d’alternative aux rapports produits sur l’Afrique
Publié le jeudi 3 novembre 2016  |  Agence de Presse Sénégalaise




Un atelier méthodologique sur le thème "Renaissance africaine, intégration et développement authentique : le temps de l’Afrique est arrivé ?", s’est ouvert mercredi à Dakar, pour établir un "rapport alternatif sur l’Afrique" (RASA), a constaté un journaliste de l’Agence de Presse sénégalaise.

Cette rencontre a pour objectif de "définir les orientations idéologiques, politiques et techniques d’un Rapport Alternatif sur l’Afrique qui se veut une publication référence s’imposant comme un outil de transformation de la vision ainsi que les politiques et stratégies du continent", indique la note de cadrage de la rencontre de trois jours, organisée par l’ONG Enda Tiers-Monde et le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA).

Au cours de leurs travaux, les participants venus de différentes régions du continent et représentant diverses structures, présenteront l’initiative RASA, ses promoteurs, le programme, en effectuant un état des lieux des lectures actuelles sur une pensée africaine des progrès et transformations du continent.

Ils comptent aussi "identifier les succès, échecs, forces et faiblesses des Rapports sur l’Afrique et définir les spécificités souhaitées du Rapport Alternatif sur l’Afrique ; définir les objectifs du Rapport Alternatif sur l’Afrique, ses cibles et moyens de financement durable", avant de présenter un "schéma institutionnel et organisationnel adéquat pour la première phase du RASA".

"Il y a un certain nombre d’indicateurs qui montrent que les Africains essaient, malgré les obstacles dressés par le système dominant, de chercher leur propre voix. Il s’agit de voir comment ce rapport pourrait contribuer à cette tendance", a dit le président de l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (ARCADE), l’économiste Demba Moussa Dembélé.

"La valeur ajoutée de ce rapport sera de consolider cette tendance qui essaie de déblayer le terrain, dans le but d’influencer les dirigeants", a-t-il ajouté.

Au cours de cette première session de l’atelier, Makhtar Diouf, économiste, s’est attaché à "déconstruire" des concepts comme "croissance" et "produit intérieur brut", qui servent depuis plus de trente à mesurer le "niveau de développement" des pays africains

Un autre économiste, Ndongo Samba Sylla, a lui abordé le sujet sous l’angle de l’emploi des jeunes, constatant qu’entre 2000 et 2010, "seulement 1650 emplois nets ont été créés par an". "Très peu d’emplois décents, toujours de l’emploi informel. L’emploi salarié décent n’a plus d’avenir, pourquoi on persiste dans cette voie ?" s’est-il interrogé.

Selon lui, les mutations technologiques qui vont se poursuivre, ne créent pas d’emplois, mais en détruisent. "Cette vague d’innovations n’épargne aucun secteur. A terme, les emplois sont menacés dans ce secteur. C’est une illusion de croire que nos gouvernements peuvent créer suffisamment d’emplois pour les jeunes. Nous sommes déjà dans une situation où ils n’en créent pas. Il faut donc réfléchir à un modèle de distribution alternatif", a-t-il indiqué.

L’exercice consistant à réfléchir sur la production d’un rapport alternatif est "difficile", a pour sa part relevé l’historien Alioune Sall, directeur de l’Institut « Think Tank » des Futurs africains, soulignant que pour ce travail, "on ne peut pas faire l’économie d’une réflexion sur les futurs possibles".

"Il faut réfléchir sur ce qui va advenir demain", a-t-il dit, insistant sur un scénario dans lequel "les considérations et préoccupations de justice sociale, d’équité sont prises en compte en même temps que les principes d’accroissement de la qualité de la vie".

Il a ajouté : "Il faut oser penser l’avenir, mettre fin à des abus épistémologiques avec des notions comme développement, oser parler, communiquer, redonner confiance aux sociétés africaines, oser créer un désir d’avenir, recréer des sociétés de confiance".

Pour cela, a conclu Alioune Sall, il faut "un Etat stratège et la mobilisation autour d’un projet collectif". "L’idée de l’Etat minimaliste n’a pas prospéré. Un Etat capable de créer un cadre favorable pour le développement me paraît un impératif", a-t-il relevé.

L’économiste Chérif Salif Sy s’est, lui, prononcé pour "une remise en cause fondamentale du libre-échange sur lequel sont fondées les stratégies actuelles. En insistant sur un nouveau régionalisme, en se basant sur les avantages comparatifs", la production d’informations et de données étant "importante".

Il s’agit d’assumer "notre singularité dans la production des rapports qui parlent de nous, d’aller à la quête d’autres propositions, de changer de paradigme", estime la sociologue Elimane Haby Kane, qui a ajouté : "Il y a toujours cette possibilité de penser l’Afrique. Cela nécessite un travail systématique de recherche d’analyse, pour sortir des modèles standardisés".

M. Kane a proposé l’organisation de concertations nationales sur les stratégies d’analyse, d’évaluation et de contrôle des politiques gouvernementales, fondées sur "des outils innovants applicables aux réalités africaines".
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