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Meurtre du taximan Ibrahima Samb: La Lsdh pour un traitement judiciaire "suffisamment dissuasif" de l’affaire

Publié le lundi 31 octobre 2016 | Sud Quotidien

© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture". Photo: Me Assane Dioma Ndiaye, avocat des parties civiles

Le meurtre à bout portant du taximan Ibrahima Samb, par un conducteur de véhicule particulier, la nuit de jeudi à vendredi au niveau de la station Shell de la route de l’aéroport continue de susciter des réactions de consternation et de condamnation. Suite aux taximen qui ont manifesté leur colère en bloquant la circulation la même nuit et hier matin, la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) «regrette l’usage injustifié et excessif d’une arme à feu ayant entrainé le décès du chauffeur Ibrahima Samb dans la nuit du 27 au 28 octobre 2016 à la lumière des témoignages recueillis sur les lieux du drame et qui ne laissent entrevoir aucune proportionnalité ni un état de nécessité quelconque».

Dans un communiqué en date d’hier, vendredi 28 octobre 2016 et signé son président, Maitre Assane Dioma Ndiaye, la LSDH «rappelle que si la détention d’une arme à feu peut être légale et légitime dans un état de droit, celle-ci ne peut en aucun cas constituer une source d’atteinte potentielle ou avérée à un droit aussi fondamental que le droit à la vie en dehors des conditions et permissions définies par la loi». C’est pourquoi la Ligue Sénégalaise des Droits Humains en «appelle enfin à un traitement judiciaire de cette affaire qui soit suffisamment dissuasif afin de décourager toute velléité de réitération de tels faits».

LE PRESUME MEURTRIER, OUSEYNOU DIOP, EST UN COMMERÇANT

La levée du corps d’Ibrahima Samb a eu lieu hier à l’Hôpital Général de Grand Yoff (Hogy) et l’enterrement est prévu ce jour, samedi 29 octobre dans sa localité d’origine à Mont Rolland. En effet, tout est parti d’une altercation, avant-hier, avec un conducteur d’un véhicule particulier de type 4X4 à hauteur de la station Shell de la route de l’aéroport à la suite de laquelle le taximan a reçu une balle à bout portant dans la tête. Il est mort sur le coup. Après son forfait, le présumé meurtrier, Ousenou Diop, a pris la fuite avant de se rendre à la gendarmerie de la Foire. Les forces de l’ordre ont quadrillé la station où a eu lieu le drame, ainsi que les abords du Cices où des dizaines de taximen en furie se sont massées pour venger la mort de leur camarade.

Alors qu’Ouseynou Diop était encore entre les mains des gendarmes, les chauffeurs de taxi, très furieux, ont déversés leur bile dans route. Ils ont remis ça hier vendredi matin, bloquant la circulation, avant que les forces de l’ordre n’interviennent, interpellant 3 d’entre eux. Au même moment, sur les ondes de la Rfm, le secrétaire général du Syndicat des routiers du Sénégal, Gora Khouma a décrété hier vendredi «journée morte» pour les conducteurs de véhicules taxi.

En attendant, l’enquête suit son cours à la gendarmerie de la Foire où les auditions ont lieu, le prévenu étant toujours en garde à vue. «Il s’appelle Ousseynou Diop, c’est un commerçant. On est en train de faire les auditions. On a 48 heures jusqu’à 96 heures pour faire les auditions. Et à l’issue de l’enquête on va le déferrer devant le procureur de la République. C’est le procureur qui va décider de l’opportunité de la poursuite et on sait presque comment il va décider de l’opportunité de la poursuite», a confié une source proche du dossier, à Seneweb.