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Me Moussa Bocar Thiam, porte-parole adjoint des Socialistes : «Le Ps ne soutiendra pas Khalifa Sall à la Présidentielle»
Publié le lundi 31 octobre 2016  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Me Moussa Bocar Thiam, porte-parole du Parti socialiste




Dans un hôtel huppé de la place, Me Moussa Bocar Thiam dissèque l’actualité de son parti. D’emblée le porte-parole adjoint du Parti socialiste pointe un doigt accusateur sur Khalifa Sall qui, selon lui, est le responsable de la crise au sein du parti. «Manque de courage», «irresponsable», le maire de Ourossogui épuise les expressions négatives pour descendre en flammes le maire de Dakar. A la barre du journal Le Quotidien, c’est une plaidoirie à charge contre les «accusés» Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall…

Quel commentaire faites-vous de la nomination de Ousmane Tanor Dieng comme président du Haut conseil des collectivités territoriales ?
Nous félicitons et encourageons le Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng d’avoir accepté de conduire les destinées du Haut conseil des collectivités territoriales. Les Sénégalais sont unanimes sur les qualités d’homme d’Etat de cet homme. Tout le monde reconnait ses compétences tant sur le plan administratif que politique. Les grandes réformes au niveau des collectivités territoriales passeront nécessairement par cette institution qu’est le Hcct. Tanor a le profil de la responsabilité. Aujourd’hui les Sénégalais ne sont pas surpris par sa nomination. Il a été ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles. Donc, c’est lui qui a conduit l’Acte 2 de la décentralisation. Sous ce rapport, le Président Macky Sall a fait le bon choix.

Vous dites que sa nomination n’est pas une surprise. Ne sonne-t-elle pas comme une sorte de partage du gâteau à partir du moment où Tanor était le seul allié d’envergure dans Benno bokk yaakaar à ne pas avoir de poste ?
Il faut être vraiment élémentaire pour résumer cette institution à une sorte de partage du gâteau. Il n’y a pas de gâteau à partager. C’est de la responsabilité. Depuis 2012, le Parti socialiste accompagne le Président Macky Sall dans le cadre de la coalition Benno bokk yaakaar. C’est un accompagnement sincère et loyal. Le Ps met à la disposition du président de la République toutes ses compétences pour arriver à une seule et unique fin : l’émergence sociale des Sénégalais. C’est ça l’objectif premier d’un parti politique.

Cette nomination est survenue au moment où le Ps a décidé de cheminer avec Benno bokk yaakaar aux Législatives de 2017. Tanor n’a-t-il pas gagé le parti pour le Hcct ?
Cela n’a rien à voir. Le Haut conseil a été plébiscité par les Sénégalais lors du référendum du 20 mars. Le chef de l’Etat a pris la responsabilité de nommer le président du Hcct. C’est la loi qui lui confère ce pouvoir. Il a porté son choix sur Ousmane Tanor Dieng. Cela n’a rien à voir avec les problèmes internes du Parti socialiste qui a lancé une circulaire aux coordinations pour définir leur position sur le compagnonnage avec Benno bokk yaakaar lors des Législatives de 2017. Nous avons vu que l’écrasante majorité pour ne pas dire la quasi-totalité des coordinations ont opté pour la poursuite du compagnonnage avec Benno bokk yaakaar. Nous regrettons les agitations depuis quelques temps de certains camarades qui appellent le Ps à quitter la coalition présidentielle. Cependant, ils ne donnent aucune raison pertinente. Ils ne diront jamais en quoi la poursuite du compagnonnage avec le Président Macky Sall est un problème. Beaucoup ont reproché à Ousmane Tanor Dieng et à la direction du parti de ne pas ouvrir le dialogue. Le parti organise un Bureau politique pour définir sa position au référendum. Le camp des dissidents a envoyé des nervis pour saccager la rencontre. Des proches du Secrétaire général ont été violentés avec des agressions physiques. Sur 138 coordinations, 116 ont opté pour la poursuite avec Benno bokk yaakaar. Je suis surpris que des camarades aient raté l’occasion de se définir. Ils n’ont même pas organisé de Ca au niveau de leur base. C’est parce qu’ils sont minoritaires au niveau de leurs bases. Aujourd’hui Khalifa Sall et ses amis parlent de fraude. Ces dissidents doivent arrêter de parler d’absence de dialogue et de démocratie au sein du parti. Ils n’assument pas leurs responsabilités. Je les renvoie aux écrits de Montesquieu qui dit que la démocratie c’est la loi de la majorité. Lorsqu’on est mis en minorité, il ne faut pas faire de la dissidence ou de l’indiscipline. La démocratie ? c’est la dictature de la majorité sur la minorité.

Idrissa Diallo, député maire de Dalifort, trouvait inutile de consulter sa base parce que dit-il, Tanor a verrouillé le parti de telle sorte que l’option d’aller avec Bby allait gagner…
Cela me fait rire. Idrissa Diallo avoue qu’il est mis en minorité au niveau de sa base. C’est ce qui s’est passé avec Khalifa Sall et Cie. Comment peuvent-ils convaincre le Bureau politique, le Secrétariat exécutif et les autres instances du parti ? Verrouiller le parti, ce n’est pas le terme adéquat. Au dernier congrès des responsables ont été élus au niveau des coordinations. Si ces gens prennent des décisions, il faut être de mauvaise foi pour reprocher quoi que ce soit à Ousmane Tanor Dieng. Les dissidents du parti ne représentent que 5% des militants.

En tout cas, Barthélémy Dias et Cie ont décidé de traduire la direction du parti en justice pour «faux et usage de faux» car d’après eux, 5 ou 6 personnes se seraient réunies dans une chambre pour donner la position d’une coordination ?
Je pense qu’on devrait porter plainte contre eux-mêmes parce qu’ils ont refusé de réunir leurs coordinations. Khalifa Sall, Bamba Fall, Barthélémy Dias et autres n’ont pas dit pourquoi ils ne se sont pas réunis. Ils n’ont pas respecté leurs obligations vis-à-vis du parti. Qu’ils arrêtent ces enfantillages ! Ils connaissent bien nos procédures. Il n’y a aucun reproche sérieux qu’on peut faire à la direction du parti. Cette plainte constitue de l’enfantillage car ne reposant sur rien de sérieux.

On ne sent pas trop le Parti socialiste défendre Barthélémy Dias dans son procès pour le meurtre de Ndiaga Diouf. Le parti l’aurait-il lâché à cause de sa proximité avec Khalifa Sall ?
Je voudrais rappeler que Barthélémy Dias n’a toujours eu que des avocats socialistes qui l’ont défendu depuis plus de 10 ans. Ils l’ont défendu par principe sans rémunération. Demain, nous allons continuer à le défendre sur la base des valeurs qui nous unissent.

Vous faites partie de ses avocats ?
Au moment de la procédure, oui.

Et aujourd’hui ?
On verra le jour du procès. Mais je pense que les juristes du parti doivent s’organiser pour assurer la défense de Barthélémy Dias. Cela me fait rire de voir des membres du Pds soutenir Barthélémy Dias, dans la mesure où ce sont eux qui ont mis notre camarade dans cette situation. Le Ps continue à clamer l’innocence de Barthélémy Dias. Cela n’a rien à voir avec les problèmes internes du parti. Je voudrais préciser que l’enrôlement de ce dossier devant le Tribunal n’a rien à voir avec les positions politiques de notre camarade au sein du parti. On peut avoir des positions différentes mais Barthélémy Dias mérite dans cette affaire tout le soutien du Parti socialiste. On va se mobiliser pour que notre camarade obtienne une victoire et soit blanchi de tous les faits qui lui sont reprochés.

Barthélémy Dias se dit victime d’un complot du pouvoir en complicité avec des membres du Ps. Partagez-vous son avis ?
Je ne suis pas d’accord. Je pense qu’on rendrait service à Barthélémy en lui cherchant une bonne défense avec des arguments factuels et de taille. Ce serait réducteur et simpliste que de réduire cette affaire à une histoire politique voire politicienne. Cela ne sert à rien de rapporter des choses que l’on ne peut pas prouver.

Le fait que le Ps soit toujours dans Benno bokk yaakaar n’entame pas son ambition clamée urbi et orbi de reconquérir le pouvoir ?
Le Ps a géré le pays pendant 40 ans. En 2000, il s’est retrouvé dans l’opposition. De 2012 à nos jours, le parti est en train de se reconstruire. Cette reconstruction se fait de deux manières, soit dans l’opposition, soit dans la participation à la majorité présidentielle. Nous avons pris l’option d’être dans la mouvance présidentielle et ne pas préserver nos intérêts personnels et partisans.

Vous pensez que c’est le cas avec Khalifa Sall et Cie qui souhaitent la séparation avec Benno bokk yaakaar ?
Bien sûr ! Ceux qui sont derrière eux et qui les poussent à créer de la dissidence au sein du parti, n’ont jamais voté pour le parti. C’est le camp de l’opposition qui est en train d’inciter Khalifa Sall et autres à se rebeller. La situation actuelle est de la responsabilité exclusive de Khalifa Sall. Aujourd’hui en tant qu’ancien dans le Ps et responsable à la Vie politique du parti, il doit prendre son courage à deux mains en faisant 3 choses. D’abord en clarifiant pleinement sa position dans le cadre de Benno bokk yaakaar. Deuxièmement, s’il a des problèmes personnels au sein du Ps qu’il les dénonce. Troisièmement s’il a des ambitions présidentielles et veut le soutien du parti qu’il le dise clairement. Son absence de courage et de clarté conduit à cette situation que vit le parti. Tant qu’il continuera cette politique de l’autruche, le parti ne va jamais le soutenir à la Présidentielle.

Donc, le Ps soutiendra Macky Sall en 2019?
En tout cas, je vous dis que le Ps ne soutiendra pas Khalifa Sall.

Mais logique pour logique, le parti s’achemine, vu ses options dans le cadre de l’Assemblée nationale, le Gouvernement et le Haut conseil, vers un soutien à Macky Sall…
Le moment venu, le Ps donnera sa position. Pour l’instant comme vous le dites. C’est une question que l’on va traiter avec courage. Si les conditions sont réunies, on soutiendra le Président Macky Sall. Sinon on va présenter un candidat.

Serait-elle une candidature cohérente face à un Président dont vous partagez le bilan ?
Le moment venu, on va évaluer notre compagnonnage avec Benno bokk yaakaar et prendre une décision. Ce qu’il faut savoir, c’est que le Ps n’est pas dans l’opposition. Nous travaillons à consolider la coalition présidentielle.

Pourtant on voit des éléments du Ps cheminer avec l’opposition ?
Ce sont des dissidents qui pensent que le parti doit quitter Bby. Ils n’ont qu’à s’auto-exclure. Le Ps n’exclura personne de ces gens.

Pourtant pour les mêmes actes, Malick Noël Seck s’est retrouvé exclu sans ménagement…
On ne va pas exclure Khalifa Sall et sa clique. Le parti ne leur offrira pas d’être des victimes. Ils n’ont qu’à faire une offre politique aux Sénégalais pour se faire élire. Cette stratégie de vouloir faire de Khalifa Sall une victime du Ps ne passera pas. Nous avons compris ce jeu. Khalifa n’est pas une victime mais quelqu’un qui manque de courage. Au prochain congrès, Tanor va partir et sa succession se fera. Et ce sera sans Khalifa Sall qui n’est pas un leader capable de diriger le Ps.

En tout cas Bamba Fall a soutenu que Khalifa Sall conduira une liste Taxawu Senegaal pour les Législatives de 2017. Le Ps ne risque pas de laisser beaucoup de plumes lors de ces échéances électorales ?
Ils perdent leur temps. Pour ces élections, Benno bokk yaakaar va rafler tous les sièges.

Même à Dakar ?
Bien sûr !

Les Locales de 2014 et l’élection des membres Hcct ont donné l’impression que c’est une chasse gardée de Khalifa Sall…
C‘est différent. Le référendum et le Hcct ont démontré la descente aux enfers de la coalition Taxawu Dakar et son leader. Khalifa Sall et sa coalition ne peuvent pas inquiéter Benno bokk yaakaar. En 2012, Macky Sall a gagné à Dakar alors que Khalifa Sall était maire de Dakar. Les mêmes causes produiront les mêmes effets.
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