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Problème foncier à Saint-Louis: 2 000 familles menacées d’expulsion
Publié le vendredi 21 octobre 2016  |  Enquête Plus
Pont
© Autre presse
Pont de Faidherbe
Le célèbre pont Faidherbe de Saint-Louis




Depuis quelques jours, 2 000 familles se trouvant à Bango, Ngallèle, Sinthiane et Khar Yalla à Saint-Louis ne dorment plus. Elles ont reçu une sommation du Préfet Mariama Traoré d’arrêter les travaux et de libérer les lieux. Celles-ci refusent et comptent se battre.

L’autorité préfectorale dit avoir constaté, lors de sa visite du 11 octobre 2016, que ces populations ont effectué, sans titre ni autorisation préalable, des travaux de construction sur une partie de l’assiette du TF No28/BS appartenant à l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS). Cette sommation leur rappelle que les occupants sont passibles des sanctions prévues par la loi no88-05 du 20 juin 1988 portant Code de l’urbanisme. Le préfet ordonne ainsi de démolir les constructions et de libérer sans délai les lieux. « Au cas où cette sommation ne serait pas respectée, nous nous verrons dans l’obligation d’appliquer à votre encontre les mesures coercitives extrêmes prévues par les textes en vigueur », prévient l’autorité.

Face à cette situation, les populations ont fait face à la presse pour prévenir qu’elles ne se laisseront pas faire. « Le préfet nous trouvera sur son chemin », ont soutenu les familles concernées. Regroupées au sein d’un collectif, elles dénoncent un coup de force. A leur avis, les ADS veulent récupérer les 144 hectares, alors qu’une bonne partie située sur l’ancienne piste et au-delà a été vendue ou accaparée par des coopératives d’habitat. « Nous sommes implantés sur un domaine appartenant au domaine national non aedificandi qui jadis recueillait les eaux de crue du fleuve. Nous y avons acquis des parcelles à usage d’habitation auprès des populations locales qui ont morcelé leurs champs », explique leur porte-parole Yamar Diop.

En effet, à Bango village dominé par des champs qui jouxtent l’aéroport international de Saint-Louis, des citoyens ont acquis des terrains pour diverses activités, comme des jardins potagers, l’aviculture et l’élevage et lutter ainsi contre le chômage. Les populations précisent avec véhémence qu’au moment d’acquérir les parcelles, les services de l’Etat, notamment la commune de Saint-Louis, le trésor et l’ADC, leur ont fait payer des droits d’occupation dûment signés. « Nous y avons introduit toutes les commodités afférentes à la vie moderne : extension du réseau de la SDE à des montants faramineux, extension du réseau de la SENELEC », précisent-elles.

‘’Nous ne bougerons pas d’un iota’’

Mieux, le collectif précise qu’il y a des populations qui occupent le site depuis plus de 40 ans, avant de souligner que les services techniques de l’Etat qui s’activent dans le foncier avaient fermé les yeux, lors de leur implantation. Les victimes croient savoir que les ADS veulent édifier sur le site une coopérative d’habitat pour leurs agents, alors que ces derniers disposent déjà d’une coopérative d’habitat fonctionnelle aux abords de celle des professeurs de l’UGB à Ngallèle village. « La thèse selon laquelle cet espace va servir à agrandir l’aéroport est archi-faux, car l’aéroport a connu une extension depuis très longtemps. Les ADS ont hérité de l’aviation coloniale », peste Yamar Diop.

A l’en croire, toutes ces thèses sont fallacieuses et cachent une opération de spéculation foncière qui n’est ni plus ni moins qu’un deal foncier savamment orchestré et minutieusement programmé sur leur dos. « Nous allons continuer la lutte (…). Nous ne bougerons pas d’un iota. Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour sauvegarder ces biens que nous avons acquis honnêtement à la sueur de nos fronts », déclare Serigne Elimane Niang, membre du collectif. « Nous invitons le maire de Saint-Louis et le président de la République à agir pour éviter qu’une situation regrettable ne se produise », dit-il.

Le collectif a saisi les autorités judiciaires.
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