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Dopage et corruption dans l’athlétisme: première incarcération dans l’enquête en France
Publié le mercredi 19 octobre 2016  |  AFP
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© Autre presse par DR
Affaire IAAF: Habib Cissé incarcéré




Paris, 18 oct 2016 (AFP) - La justice française a ordonné une première incarcération dans l’enquête sur des soupçons de corruption pour masquer des cas de dopage chez des athlètes russes, en visant Habib Cissé, ex-conseiller de l’ancien patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack.
Officiellement conseiller juridique de celui qui présida l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme) pendant quinze ans, Habib Cissé avait été mis en examen pour corruption début novembre 2015, tout comme Lamine Diack et le médecin français Gabriel Dollé, chargé jusqu’à la fin 2014 de la lutte antidopage à l’IAAF.
Il s’agit de la première incarcération dans ce dossier, ordonnée la semaine dernière par un juge des libertés et de la détention, à la demande des juges d’instruction, a dit à l’AFP une source proche de l’enquête. Le parquet national financier n’a fait aucun commentaire.
"Cette décision est invraisemblable et injustifiée", ont réagi les avocats d’Habib Cissé, Me Louis-Marie de Roux et Cédric Labrousse, contactés par l’AFP. Ils ont fait appel.
Les avocats n’ont fait aucun autre commentaire sur les motifs qui ont poussé la justice à ordonner ce placement en détention provisoire.
A la tête de l’IAAF, où il a régné de 1999 à 2015, Lamine Diack est soupçonné d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage d’athlètes en Russie pour leur permettre de participer aux jeux Olympiques de Londres 2012, en échange de fonds.
Les enquêteurs soupçonnent Habib Cissé, 44 ans, avocat de profession, d’avoir joué un rôle-clé. Devenu fin 2011 l’homme de l’IAAF chargé du suivi des passeports biologiques (documents contenant l’historique des contrôles) des athlètes russes, il s’était fait remettre une liste de sportifs soupçonnés de dopage, soit 23 noms.
Il s’est alors rendu plusieurs fois à Moscou et les enquêteurs le soupçonnent d’avoir été missionné par Lamine Diack pour trouver des arrangements avec la fédération russe d’athlétisme.

- Le fils Diack toujours pas entendu -

"Je n’ai jamais été au courant d’un pacte de corruption", avait répondu Habib Cissé le 3 novembre 2015, dans le bureau des juges d’instruction, selon une source proche du dossier.
En garde à vue, Lamine Diack, aujourd’hui 82 ans, s’était montré plus bavard et avait donné une tournure politique au dossier. Il avait expliqué que Moscou, via le président d’alors de sa fédération d’athlétisme, Valentin Balakhnichev, également trésorier de l’IAAF à l’époque, lui avait apporté une contribution de 1,5 million d’euros. Une somme "distribuée à des associations
et des sphères d’influence" pour contribuer à éviter une réélection à un troisième mandat d’Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2012 au Sénégal, toujours selon les déclarations de Lamine Diack.
Les enquêteurs soupçonnent également Habib Cissé d’être intervenu dans une transaction entre la fédération russe d’athlétisme et l’athlète Liliya Shobukhova, qui avait dû verser 450.000 euros de pots-de-vin pour pouvoir participer aux JO de Londres et éviter des sanctions pour dopage.
C’est notamment le cas Shobukhova qui a permis de faire éclater l’affaire. Car l’athlète avait finalement été sanctionnée pour dopage en 2014 et s’était vu restituer une partie des sommes versées, soit 300.000 euros.
Grâce à l’athlète, les enquêteurs ont la trace de ce virement. Or, il provient de la société Black Tidings, dirigée par un proche de Papa Massata Diack, alias "PMD", le fils de Lamine Diack engagé par son père comme consultant marketing à l’IAAF.
Omniprésent dans les investigations, "Papa Massata Diack est au coeur de ce dossier", selon une source proche de l’enquête. Mais le juge d’instruction Renaud van Ruymbeke, qui a lancé un mandat d’arrêt international à son encontre, n’a jamais pu l’entendre. "PMD" réside au Sénégal et Dakar a déjà fait savoir qu’il ne l’extraderait pas.
A la suite d’autres révélations sur un système de dopage institutionnalisé en Russie, le pays a été privé de 113 sportifs pour les jeux Olympiques de Rio, l’été dernier, dont la quasi-totalité de sa sélection d’athlétisme (67 sur 68). La Russie a également été suspendue de toute participation aux Jeux paralympiques.
arb/fff/bir
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