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Moubarack Lô, économiste, conseiller spécial du Premier ministre: "Il faut des données actualisés pour connaître la situation des populations"
Publié le mardi 18 octobre 2016  |  Sud Quotidien
Moubarack
© aDakar.com par DR
Moubarack Lô, Conseiller spécial du Premier ministre




Satisfait de l’avancement du système statistique du Sénégal, Moubarack Lô, Conseiller spécial du Premier ministre, reconnaît qu’il y a des défis à relever pour pouvoir atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030. Il s’exprimait, mercredi 12 octobre à Dakar, en marge de la conférence internationale tenue à Dakar par l’ANSD, l’IPAR et le GPSDD, pour élaborer une feuille de route pour le Sénégal envers les ODD. L’économiste estime qu’il faut toujours avoir des données à jour pour connaître la situation des populations. Dans cet entretien qu’il a accordé à Sud Quotidien, M. Lô a également signalé l’importance des données climatologiques qu’il faut rendre accessibles aux paysans pour leur permettre de choisir des spéculations adaptées aux types de sols et à la pluviométrie locale.

Quelle est l’importance pour le Sénégal de se servir de données statistiques pour atteindre les ODD ?

On ne peut pas atteindre les objectifs de développement durable si on ne sert pas des données, car les objectifs sont basés sur les données. Donc, forcément il faut collecter des données et ensuite renseigner les indicateurs. C’est comme ça qu’on pourra réellement participer à ce qui se fait au niveau mondial. Mais on doit dire que le Sénégal est assez avancé par rapport à d’autres pays parce que nous avons un système statistique qui constitue un modèle en Afrique. Il y a certes, des défis à relever mais nous ne sommes pas très mal placés concernant le renseignement des ODD. C’est déjà un acquis. Il faut aller de l’avant, aller chercher les données que nous n’avons pas. Et surtout les mettre en œuvre, car derrière les données, il y a toutes les politiques que vous mettez en œuvre sur le terrain. C’est ce qui est le plus important.

On reproche au Sénégal de ne pas souvent actualiser les données. Qu’en pensez-vous ?

Ce n’est pas valable dans tous les secteurs. Je pense qu’il y a un effort colossal qui a été fait par l’ANSD avec l’appui de l’Etat qui finance. La statistique est devenue, à ce titre ; une priorité nationale. Cela se voit à travers le budget qui traduit les priorités du gouvernement. Il y a effectivement des secteurs où il y a encore des efforts à faire pour être à jour, parce qu’une donnée qui n’est pas à jour pose problème. Si vous devez avoir une donnée de 2005 ou 2010 pour évaluer ou mettre en œuvre des politiques en 2015, ça peut bien évidemment ne pas être adapté. C’est pourquoi, il faut toujours avoir des données à jour pour connaître la situation des populations, parce que derrière les données il y a les populations. Si vous voulez aider les populations au niveau rural, il faut connaître leur situation au temps T pour pouvoir planifier et résoudre leurs problèmes.

L’information liée à la fréquence et à l’intensité des pluies, n’est-elle pas une nécessité pour permettre aux agriculteurs de choisir les semences adaptées ?

Cela c’est moins les données statistiques que les données climatologiques si je peux dire. Nous avons un centre qui s’appelle CSE qui s’occupe d’environnement. On a des systèmes d’informations géographiques (SIG). On a au niveau régional un centre qui est basé à Niamey qui peut également donner des informations. Maintenant, il faut collecter ces informations, mais il faut surtout les diffuser avec des canaux adaptés pour les rendre accessibles aux paysans qui en ont besoin pour choisir même les types de spéculations. Cette année, par exemple, j’ai discuté avec des paysans qui m’ont dit que l’arachide a besoin régulièrement d’eau. Pour l’arachide, vous ne pouvez pas avoir une succession de pluies et ensuite une pause trop longue. Elle a besoin d’être arrosée de pluies, peut-être pas successivement, mais de manière régulière. C’est des informations qui pourraient être utiles aux paysans. Je ne sais pas d’ailleurs si on peut les anticiper, parce qu’on peut anticiper la nature des pluies sur l’année, mais connaître leur fréquence serait peut-être beaucoup plus difficile. C’est possible de les connaître une semaine à l’avant. Mais est-ce qu’on peut les connaître trois mois à l’avance? Voilà les défis qui doivent être relevés, mais surtout aider de manière générale les populations à choisir des spéculations adaptées aux types de sols et à la pluviométrie locale.
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