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Dr Maurice S Dione sur la répression de la marche de l’opposition: "C’est une image hideuse de la démocratie sénégalaise"
Publié le mardi 18 octobre 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
La marche de l`opposition dispersée par la police
Dakar, le 14 octobre 2016 - Les forces de l`ordre ont dispersé la marche que l`opposition "Mankoo Wattu Senegal" a organisé, cet après midi, au bouleverad Général de Gaulle




La répression policière de la marche de l’opposition regroupée autour du Front pour la défense du Sénégal/Mankoo Wattu Sénégal, du vendredi 14 octobre dernier, «est une image hideuse de la démocratie sénégalaise». C’est le commentaire du docteur en science politique, Maurice Soudiek Dione, qui estime que cela est une anomalie dans une démocratie et un Etat de droit. L’invité de l’émission politique Objection de la radio Sud Fm du dimanche 16 octobre pense qu’il faudrait renforcer la régulation normative et celle discursive de la démocratie.

Invité de l’émission politique Objection de la radio privée Sud Fm du dimanche 16 octobre dernier, le docteur en science politique, Maurice Soudiek Dione pense que la répression policière de la marche de l’opposition, le vendredi dernier, ternit l’image de la démocratie sénégalaise. En effet, l’enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) de St-Louis estime que «c’est une image hideuse de la démocratie sénégalaise». Pour cause, le professeur soutient que c’est «parce qu’on croyait qu’on avait dépassé les considérations liées à l’expression des libertés». Cela, d’autant plus que, selon lui, la Constitution du Sénégal pose en son préambule que le respect des libertés fondamentales du citoyen constitue la base de la société sénégalaise et que la marche est une liberté reconnue par l’article 8 de la Constitution. Ainsi, pour lui, «il est inacceptable que l’ordre constitutionnel qui doit assurer la promotion et la protection effective des droits et libertés soit violé».

Le docteur en science politique a par ailleurs peint un tableau tant soit peu sombre de la démocratie sénégalaise, même s’il reconnait qu’il y a des acquis avec notamment l’organisation d’élections libres et transparentes. Pour autant, il soutient «qu’aujourd’hui, on est dans une situation où les manifestations de l’opposition et de la société civile sont presque systématiquement interdites». Pis, il laisse entendre «qu’on a, aujourd’hui, au Sénégal un déficit de dialogue et une rupture de confiance entre les acteurs intéressés et impliqués dans le jeu politique». Ce qui semble, à son avis, une anomalie «inacceptable» dans une démocratie et un Etat de droit. Il trouve en effet que l’opposition est un rouage important dans le système démocratique et «qu’elle ne doit pas être diabolisée, réprimée car elle est dans son rôle et elle doit le jouer pleinement».

Par conséquent, estimant que la démocratie sénégalaise souffre doublement, Maurice Soudiek Dione dira qu’il y a lieu de «renforcer la régulation normative et la régulation discursive de la démocratie». S’expliquant par rapport à la régulation normative, il dira que «les acteurs doivent ensemble dégager des consensus forts autour des règles par rapport aux questions électorales, et par rapport à la vie démocratique, c’est-à-dire l’exercice des libertés». Cela, tout en rendant crédibles, légitimes et efficaces les institutions devant appliquer les normes visées, selon lui. Plus, «il faut qu’il y ait une régulation discursive, car l’éthique de la discussion est une double démarche : une démarche d’humilité qui amène à la relativisation de son propre point de vue et une démarche vers l’altérité pour s’ouvrir à la fécondation du point de vue de l’autre», soutient-il.
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