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Conférence - Levée de boucliers de la Société civile : Les Ape mobilisent contre eux aux «Samedi de l’économie»
Publié le jeudi 13 octobre 2016  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
La coalition ``non aux APE`` ne désarme pas
Dakar, le 10 Janvier 2014 - La coalition non aux Accords de partenariat économique (APE) s`oppose à toute ratification de ces accords avec l’Union européenne (UE), a réaffirmé, samedi à Dakar, son coordonnateur national, Guy Marius Sagna.




Les Accords de partenariat économique, visant la libéralisation de 75% des droits de douane sur les marchandises en provenance d’Europe vers les pays africains, représenteraient pour le Sénégal, une perte de 75 milliards de F cfa dès la première année. Face à ce constat, le Forum social sénégalais, Arcade et la coalition nationale «Non aux Ape», ont jugé important samedi dernier, d’informer l’opinion sur le contenu et les «conséquences désastreuses» d’une «idée absurde et folle».

La lutte contre la ratification des Ape par le gouvernement sénégalais continue de plus belle malgré l’approche de la date fatidique. Malgré les «arrestations et les intimidations», la coalition «Non aux Ape» crie toujours au scandale économique. Cela, parce qu’après 10 ans de négociation pour que l’Afrique de l’ouest ratifie les Ape, «l’Europe met la pression sur les gouvernements pour qu’ils passent à l’acte en ce mois d’octobre», affirme Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social sénégalais. Face à cet «acharnement» sur l’Afrique, les acteurs économiques, les membres du Forum social sénégalais, de l’organisation Arcade et de la coalition «Non aux Ape», ont lancé une énième alerte le samedi dernier, lors des mensuels «Samedi de l’Economie», organisés par Arcade et la Fondation Rosa Luxemburg de Dakar, pour prouver encore une fois que les Ape n’apporteront aux peuples africains que désastre et catastrophe. D’où le choix du thème : «Les impacts des accords de partenariat économiques dans les secteurs stratégiques des économies des pays de l’Acp.», que Demba Moussa Dembélé de l’Arcade résume en un danger pour l’économie.

«Ape, une erreur tactique et politique, aux conséquences désastreuses»
A travers les 114 articles des Ape, l’économiste décortique des conséquences «désastreuses». Que Guy Marius Sagna, qualifie «d’erreur politique, tactique et économique». Le traité en question comporte 114 articles griffonnés sur 60 pages, qui, jusqu’à cette date, n’a pas fait l’objet de concertation nationale pour informer les Sénégalais sur le contenu des Ape. Ces accords de libre-échange, d’après les propos de Guy Marius Sagna, vont permettre à l’Union européenne d’obtenir la libéralisation à 75% de ses marchandises provenant des 27 pays sans payer aucun droit de douane, ce qui vaut en terme de valeur, à 90% de libéralisation. Selon les panélistes des «Samedi de l’économie», les Ape entraîneront 75 milliards de F Cfa de pertes au moins par an, dès la première année et 240 milliards de F cfa au moins à partir de la 20e année. Cela, pour un pays qui «n’a pas suffisamment de ressources, avec des médecins qui, en phase de spécialisation, sont restés onze mois sans recevoir leur bourse de 130 mille francs et que l’Etat peine à trouver les 76 milliards de francs pour résorber les 6000 abris provisoires», a rappelé M. Sagna. En effet, à l’en croire, l’Etat, qui est pour la signature des Ape, ne veut pas dire aux citoyens le montant des recettes douanières que le Sénégal va perdre ni comment il compte compenser les droits de douane perdus. Aussi, cette libéralisation sur les droits de douane, va concurrencer les marchandises similaires ou identiques produites par les entreprises locales. Pour exemple, la poudre de lait en provenance de l’Europe, taxée à 5% ne paiera plus de droit de douanes dès la première année. Et les Pme et Pmi, vont avoir des difficultés qui favoriseront le chômage et accentueront la pauvreté.

Une perte annuelle de 3, 325 milliards d’Euro chaque année
De plus, si l’on se fie à son expertise, l’Ape pour l’Afrique de l’ouest, c’est une perte annuelle progressive de recettes atteignant 3, 325 milliards d’euro (à compenser avec les 6,5 milliards du Programme des accords de partenariat économique pour le développement Paped) chaque année à partir de la 20e année après le démarrage de l’Ape. Après la mise en œuvre de l’Ape, les 16 Etats de l’Afrique de l’ouest perdront sur la base des importations de 2014, 3,325 milliards d’euros de recettes chaque année ainsi, les pertes de droit de douane se poursuivraient à 277 milliards d’euro chaque année au-delà de 2035.
L’Ape n’est pas bon pour l’Afrique, parce que, estime M. Sagna, la clause de la nation la plus favorisée (Nfp), obligerait l’Afrique de l’ouest à accorder à l’Union européenne tout traitement favorable qu’elle consentirait à d’autres partenaires, notamment du Sud. Tandis que la clause relative au Rendez-vous imposera à la Cedeao, six mois après la signature des Ape, à élargir la libéralisation aux services, à la propriété intellectuelle, au mouvement des capitaux entre autres.
Ainsi, la coalition «Non aux Ape» ne voit aucun intérêt dans les Ape pour les pays africains. Toutefois, si la majeure partie des intervenants ont décrié les Ape au cours des discussions, certains ont néanmoins déclaré les préférer. Abdourakhmane Sarr, ancien représentant sénégalais au Fmi, n’est pas du même avis que ses camarades. «Les Ape sont le moindre mal, car on a vécu dans l’irresponsabilité pendant longtemps. Si nous voulons sauver nos économies, nous devons accepter que d’autres pays augmentent leurs taxes. Car on ne peut pas exporter gratuitement et en retour refuser cela à d’autres pays», a soutenu M. Sarr qui est convaincu que l’Afrique n’a pas le choix et qu’il ne s’agit plus de négocier mais de remplir une obligation.
L’Union européenne, en tant que groupe, est la première puissance économique mondiale, première puissance agricole, première puissance commerciale, face aux Usa et les puissances asiatiques. Au moment où les pays de la Cedeao ont un Pib classé au 27 rang. «Devant cette différence de taille, comment une puissance riche peut-elle envisager d’avoir des rapports d’égalité économique avec des pays pauvres?» s’est interrogé M. Dembélé qui trouve cette idée «folle et absurde». Pour la coalition de lutte contre les Ape, le Sénégal et la Cedeao devraient choisir une taxe de 0, 2017%, qui protège leurs droits de douane, leurs emplois, leurs entreprises, leur paysannerie… aussi, les panélistes optent pour le Fonds régional de solidarité qui promet de rembourser aux exportateurs du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, , les droits de douane qui frapperaient leurs exportations dans l’Union européenne, si l’Ape régional n’est pas ratifié. Et en attendant l’éveil des gouvernements africains sur la question, la coalition sonne la mobilisation pour sensibiliser les peuples africains et informer les parlementaires des clauses des Ape qui vont enchaîner l’Ao à l’Ue. «Il faut se mobiliser et s’élever pour faire comprendre à Macky Sall qu’il commet une erreur gravissime contre la génération d’aujourd’hui et les générations futures», a exhorté Guy Marius Sagna. Il a lancé un appel aux autres associations comme le M23 et le forum social à adhérer à leur combat. «Il faut arrêter de signer et reprendre nos parts de marché avec les Ape», tel est l’ultime but de l’Europe, selon Guy Marius Sagna.
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