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Plans d’actions, suspension, observation: Le front syndical aiguise le sabre
Publié le samedi 8 octobre 2016  |  Enquête Plus
Saint-Louis
© aDakar.com par DF
Saint-Louis : le SYTJUST menace de paralyser le système judiciaire
Dakar, le 31 Décembre 2014 - Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) menace de paralyser le système judiciaire, si d`ici le 31 janvier prochain ses doléances ne sont pas satisfaites, a déclaré, mercredi à Saint-Louis, Me Ibrahima Diop, son secrétaire exécutif à Saint-Louis.




A peine est-on sorti du chaos de l’année dernière que le champ syndical se met déjà en orbite. Certains ont déjà dégainé le sabre des plans d’actions. D’autres sont aux aguets, passant à la loupe les réactions du gouvernement face aux accords. Mais il y a un point qui pourrait mettre le feu aux poudres : le système de rémunération des agents de la Fonction publique.

Après la fin chaotique de l’année scolaire 2015-2016, le front syndical a semblé être dans une phase d’interrogation et d’observation. L’ensemble des syndicats qui avaient des revendications non satisfaites avaient observé une pause. Mais depuis quelques semaines, on commence à se signaler petit à petit. Pour le moment, c’est le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjus) qui se distingue le plus. Les camarades de maître Ayé Boune Malick Diop ont bouclé leur 5ème plan d’action la semaine dernière. À la suite d’une rencontre le 30 septembre dernier avec les représentants du gouvernement, le Sytjus a décidé de suspendre son mot d’ordre pour une semaine. Les autorités ont donc jusqu’au 10 octobre prochain pour faire avancer les dossiers. Au cas contraire, les syndicalistes reprendront les hostilités.

Le secteur de la Santé est sur la même ligne de conduite. En dehors du Sutsas qui a décidé de marquer une pause, parce qu’ayant noté des avancées significatives, les autres syndicats sont en ordre de bataille. Il en est de même des collectivités locales. Le secrétaire général du syndicat des travailleurs municipaux, joint par téléphone, reconnaît des avancées sur le paiement des salaires. Les arrêtés sont en train d’être pris par la Fonction publique. Cependant, une question fondamentale est jusqu’ici sans réponse. ‘’Il reste les problèmes de prise en charge, la couverture médicale, les institutions sociales, les droits acquis etc.’’, énumère-t-il.

Du fait de cette convergence des doléances, la santé et les collectivités locales ont fait front commun à travers une entité regroupant 4 organisations syndicales. Il s’agit des Syndicats de la santé dans l’action unitaire (2SAU) composés du Syndicat des médecins du Sénégal (Sames), du Syndicat des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Syntras), de la Cnts/Santé et du Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sudtm). Cette structure a déroulé son deuxième plan d’actions les 29 et 30 septembre dernier pour dénoncer le non-respect des accords signés en février 2014. Un cadre de concertation existe pourtant, mais les travaux n’ont pas démarré, soutient le patron de la Fgts qui regrette un problème de suivi. D’ailleurs, ses camarades et lui ont prévu d’adresser une correspondance au président de la République Macky Sall pour l’informer de la situation. Si rien n’est fait, ajoute Sidiya Ndiaye, il y aura un autre plan d’actions les 17 et 18 octobre prochain. ‘’Depuis une semaine, nous sommes sur le terrain pour sensibiliser la base’’, précise-t-il.

Rémunération dans la Fonction publique, le point sensible

À côté des organisations en mouvement, il y a les autres qui sont à l’affût, ceux de l’Education notamment. La rencontre d’une semaine à Saly tenue à la fin du mois passé avec le ministère de l’Education nationale et le Haut conseil du dialogue social a été une occasion pour commencer à panser les plaies de l’année dernière. Mais celles-ci sont loin de se cicatriser. Aujourd’hui, les enseignants sont dans une posture d’écoute. Il suffira que le gouvernement fasse preuve de relâchement dans la mise en œuvre des accords pour que la hache de guerre soit déterrée. Tous les leaders syndicats l’ont dit : une année scolaire stable dépend du gouvernement qui devra se conformer à ce qui a été signé.

Dans cette liste d’organisations aux aguets figure également le Syndicat des travailleurs des impôts et domaines. Les camarades de Elimane Pouye ont eux aussi une plate-forme revendicative non satisfaite, jusqu’aux dernières nouvelles du moins. Nous avons essayé d’en savoir plus sur la mise en œuvre, mais les anciens camarades d’Ousmane Sonko ne veulent pas aborder le sujet. ‘’On ne souhaite pas communiquer sur ce point’’, répond le secrétaire général Elimane Pouye, au bout du fil.

Depuis deux ans, le front syndical a rarement connu une période de décrispation. Et pourtant, rien n’indique que cette année sera meilleure. Car beaucoup de travailleurs commencent à s’impatienter sur un point jusque-là laissé en suspens. La rémunération des agents de la Fonction publique. Tout a été reporté à la publication de l’étude consacrée à cette question. Depuis un an, le rapport a été déposé sur la table du président de la République qui tarde à ouvrir des négociations globales comme il est prévu.

Or, ce point est un couteau à double tranchant. D’un côté, il faut faire des propositions aux syndicats qui attendent depuis 3 ans. De l’autre, il faudra toucher à des avantages de certains corps qui ne manqueront pas de ruer sur les brancards. Les autorités ont d’ailleurs reconnu la sensibilité de cette question. Est-ce pour cela que Macky Sall traîne les pieds ? En tout cas, l’affrontement semble inévitable. C’est soit contre ceux qui veulent garder les acquis soit ceux qui sont à la conquête d’avantages.
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