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Grève de la 2SAU: Les médecins ‘’anesthésient’’ le système
Publié le samedi 1 octobre 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Les travailleurs de la santé affiliés au SUTSAS ont marché ce matin à Dakar
Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l`action sociale a organisé une marche, ce jeudi 23 janvier à Dakar. Les revendications des blouses blanches se résument autour de quatre points : l’affection arbitraire des 32 agents de Louga, la restitution de l’enveloppe des heures supplémentaires, le paiement des trois mois de salaire des agents dans les zones difficiles du pays. Ils doivent rencontrer demain vendredi le gouvernement pour des négociations. En attendant les blouses blanches promettent de paralyser le secteur de santé. Ils ont marché de la place de l’Obélisque à la Rts où elles ont tenu un point de presse en présence des représentations du Syndicats d’enseignant entre autres.




La grève des syndicats de la santé dans l’Action Unitaire (2SAU) sont en grève de 48 heures. Ils ont paralysé le système dans certains hôpitaux.

Il était difficile hier de se faire soigner dans certains hôpitaux de Dakar. A cause de la grève de 48 heures de la 2SAU, beaucoup de patients ont dû rebrousser chemin. A l’hôpital Aristide Le Dantec, la surveillance est stricte. Une seule porte est ouverte aux patients. Pour y accéder, ces derniers sont soumis à un contrôle minutieux des agents de sécurité. Des affiches portant sur la grève sont visibles sur le mur, à côté de la porte d’entrée de l’hôpital. Tout est sous contrôle. C’est la croix et la bannière pour que les journalistes y accèdent. Il faut une autorisation de l’administration de l’hôpital.

‘’On nous a donné des instructions à cause de la grève. Les journalistes doivent présenter une demande d’autorisation. Si vous ne l’avez pas, il faut informer l’administration. Mais nous ne pouvons pas vous laisser entrer’’, nous a servi un agent de sécurité. Devant l’insistance, il demande à son collègue d’informer la cellule de communication de l’hôpital. Après quelques minutes d’attente, l’agent de la cellule de communication nous autorise l’accès. Un calme inhabituel accueille les visiteurs. La route principale de la structure, d’habitude bondée de monde, était déserte hier.

À la pharmacie, la patiente Mariama Kandé attend son tour pour acheter des médicaments. Cette dame de teint clair, foulard noir sur la tête, a un rendez-vous au service de chimio. Mais elle n’a pu être prise en charge ‘’Je n’ai trouvé que deux personnes là-bas. Les médecins ne sont pas venus. Je n’étais pas au courant de cette grève mais je comprends l’absence des médecins’’, se résigne-t-elle. Tout comme elle, son accompagnant Layba Keita vient de comprendre ce calme plat qui règne dans l’hôpital. ‘’D’habitude, le service de chimio grouille de monde. J’étais surpris de n’y trouver que deux personnes. Il n’y a plus de mouvement. Cette grève se ressent parce que ma patiente n’est pas prise en charge’’, soutient-il.

La même ambiance règne au service de radiologie. Les patients ne sont pas nombreux dans ce département. Teint clair, la mine bien soignée, cette patiente qui parle sous le couvert de l’anonymat est dépitée de ne pas voir son médecin. Elle a un rendez-vous pour faire une mammographie. ‘’Je suis là depuis 9 heures. On me fait poireauter. Le pire est que je ne trouve même pas d’interlocuteur’’, lance-t-elle avec amertume. Sous la colère, elle a du mal à sortir les mots. ‘’On ne m’a rien dit depuis que je suis là’’, se contente-elle de dire.

Pourtant, la responsable du bureau des usagers de l’hôpital, Atta Diaw, estime que la grève ne se fait pas sentir. ‘’Les activités se déroulent normalement. Aucun patient ne s’est plaint depuis ce matin. Les médecins internes ont travaillé’’, soutient-elle.

Gaspard Camara déroge à la règle

À l’hôpital Abass Ndao, le décor est le même. Dans cette structure, l’accès n’est pas du tout difficile. Seynabou Sarr sort avec son sachet de médicaments à la main. Elle est venue faire une analyse, mais le médecin qui devait s’en charger est absent. D’ailleurs, elle n’a trouvé personne dans la salle. ‘’Quand je suis arrivée, une dame m’a dit que le médecin était absent. Je n’ai pas demandé les raisons’’, confie-t-elle. Quant à Césarine Diouf, elle était bien au courant de la grève.

Mais elle se croyait dans un cas particulier. ‘’Je pensais que les rendez-vous ne sont pas concernés. Sinon je n’allais pas effectuer ce déplacement’’, regrette-t-elle. En dépit de cette mésaventure, elle reste solidaire avec les blouses blanches. ‘’Les médecins font correctement leur travail. S’ils sont arrivés à ce stade, c’est à cause de l’hypocrisie du gouvernement. On ne tient jamais un langage de vérité. C’est vraiment dommage dans un pays qui veut se développer’’, fustige-t-elle.

Contrairement aux deux structures ci-devant citées, au district Gaspard Camara, la grève ne se fait pas ressentir. Les patients sont bien suivis. Bara Sène est venu accompagner sa femme. Il ne voit aucun problème car elle est prise en charge. C’est le constat des autres patients. Ils ne savent pas si ce sont les médecins qui soignent ou d’autres membres du personnel. Ce qui importe, disent-ils, c’est le fait que leurs malades soient traités.

Composés du Sames (Syndicat Autonome des médecins du Sénégal), du Syntras (Syndicat national des travailleurs de la santé), de la CNTS/santé et du Sudtm (Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux), les syndicats de la santé dans l’Action Unitaire (2SAU) sont en grève de 48 heures. Ils réclament le respect des engagements signés par l’Etat du Sénégal.
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