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El Hadj Mamadou Diao, inspecteur des impôts et responsable Apr à Kolda: "Macky Sall ne peut être complice d’aucune forfaiture"
Publié le vendredi 30 septembre 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Conseil des ministres décentralisé: Le chef de l`État face à la presse
Dakar, le 20 Juillet 2016 - Le président de la République a fait face à la presse, à l`issue de la réunion décentralisée du Conseil des ministres. La rencontre s`est tenue à la Mairie de Pikine. Photo: Macky Sall, président de la République




El Hadji Mamadou Diao dit Mameboye sort la grosse artillerie. Cette fois, l’inspecteur des impôts et domaines, par ailleurs responsable politique à Kolda charge son ex-collègue, Ousmane Sonko et Abdoul Mbaye dont il qualifie la démarche de «lâche» et «discourtoise». Khalifa Ababacar Sall non plus n’est épargné. Dans cette interview accordée à Sud Quotidien, M. Diao, déclare, à qui veut l’entendre, que «Macky Sall ne peut être complice d’aucune forfaiture». En perspective des élections législatives 2017, Mameboye, décline sa recette devant éviter toute cohabitation au Président Sall. Sans esquiver aucune question, il a aussi donné son avis sur la sortie au vitriol du ministre de la Jeunesse contre le frère cadet du Chef de l’Etat.

Ousmane Sonko est revenu à la charge dans l’affaire Petro Tim en indiquant que l’IGE (sans préciser dans lequel rapport, ni donner une référence) avait décelé une arnaque dans l’accord avec l’Etat ? Que répondez vous ?

Ousmane Sonko est maître d’œuvre dans beaucoup de sujets sans pour autant étayer l’opinion avec des arguments précis. Soit, c’est de la fiction, soit, il prend un élément en utilisant l’ignorance que les Sénégalais ont sur un concept pour en parler. Sur l’Assemblée nationale, par exemple, il disait que les députés ne payaient pas l’Impôt. Quand on lui a rappelé que les députés étaient soumis au même régime d’impôt que lui même Ousmane Sonko, il a changé de fusil d’épaule pour dire que l’Assemblée nationale ne payait pas d’impôt. Or, dans l’exploitation de ce dossier, on s’est rendu compte que si ce sont les versements réguliers du fait des impôts et taxes retenus à la source des députés, que les opérations se font le plus normalement du monde. Mais, il y avait une divergence d’interprétation des dispositions du Code des impôts entre un agent des impôts, qui est d’ailleurs domicilié dans un autre service et l’Assemblée nationale sur le fait qu’il puisse contracter avec d’autres fournisseurs et pour lesquels les différents impôts et taxes pourraient être assis. C’est ce débat là qui est d’ailleurs soumis à l’arbitrage du ministère de l’économie et des finances. Donc, sur cette question là, il a entretenu le flou. Sur l’affaire Pétro Tim, il avait avancé 90 milliards. Je ne sais pas de quel type d’impôt, il peut s’agir. Il faut qu’on sache la base d’imposition parce qu’il n’a pas donné un élément qui permet de demander ce type d’impôt et qu’on sache sur cette base là, quels sont les autres impôts et taxes. Parce que, si l’opération est taxable, on aurait pu en tirer d’autres conséquences fiscales.

Mais, je rappelle à l’opinion que, même quand il y a une divergence entre un usager du service public, c’est-à-dire un contribuable, et la direction générale des impôts, ceux qui sont habilités à arbitrer ce type de conflit sont en réalité la direction de la législation, au niveau de la direction générale des impôts et domaines, ou le cabinet du ministre. Donc, si ces personnes là font des sorties en étayant cela de bases légales, pour dire que ces opérations ne sont pas taxables, vous voyez combien, encore une fois, il est en train de flouer l’opinion sur des questions comme ça.

Quant à la communication faite par le Premier ministre, je pense que l’exigence de clarté, qu’on recherchait au départ, a été louée. Je considère même qu’en réalité, finalement, il y a beaucoup d’avancées démocratiques qu’il faut noter dedans.

Parce que dans d’autres circonstances, rien n’obligeait le Premier ministre de communiquer sur des questions comme ça. Pour au moins édifier l’opinion publique sénégalaise sur tout ce qui a trait au pétrole en général, le PM a fait une sortie documentée en donnant aussi tous les contrats y afférant. Maintenant, il (Ousmane Sonko, Ndlr) avait promis d’apporter la réplique avec des éléments nouveaux. Que je sache, depuis cette sortie du Pm, il surfe plutôt sur des questions-réponses et une invitation de débat public. Je considère que l’opinion sénégalaise doit être consciente que le Pm est investi de missions de service public et quand dans cette affaire là, il n’est même pas l’interlocuteur d’Ousmane Sonko. Les interlocuteurs du Pm ou du gouvernement en général, ne sont pas des personnes qui ont pour activité ou caractéristique «politicien». Je loue cette démarche de clarté, mais je considère que, encore une fois, l’interlocuteur du Pm n’est pas Ousmane Sonko. S’il invite les gens à un débat public, il sait que nous allons y répondre comme nous l’avons souvent fait. Nous avons échangé sur des plateaux de télé et nous sommes encore une fois disposés à échanger avec lui. Avec ceux qui sont au niveau de l’Apr, qui parlent et qui connaissent le secteur pétrolier et avec ceux qui sont à l’Apr et qui connaissent les dispositions légales et règlementaires qui régissent les différents impôts et taxes au Sénégal.

Pourquoi dans ce cas l’Etat du Sénégal n’a pas exercé son droit de préemption dans la transaction entre Pétro Tim et Timis Corporation ?

Quand on visite les dispositions du Code général des impôts, on comprend que le Droit de préemption est une faculté donnée à l’Etat du Sénégal par le biais de la Dgid de pouvoir se substituer à un acquéreur. Donc, c’est un processus codifié et dans ce cas là, la faculté laissée à l’Etat du Sénégal montre qu’il était, de façon souveraine, libre de ne pas décider d’entrer dans cette affaire. Il reste entendu que les moyens mobilisés dans le cadre des opérations de ce genre sont hors de moyens de nos Etats. Rappelons que ce pétrole aurait pu être là des siècles sans que notre pays ne puisse l’exploiter. Il a fallu, comme dans d’autres pays, que des multinationales viennent s’intéresser à ce secteur pour qu’on puisse s’en sortir. De la même manière, ces opérations se passent dans le secteur pétrolier, c’est ainsi qu’on voit que ces activités se déroulent au niveau du secteur minier en général. Donc, il faut qu’on puisse dépassionner les choses. Je considère que jusqu’à maintenant, ce qui m’importe le plus, c’est le caractère légal des opérations. Que je sache, tous les actes qui ont été posés, montrent que la légalité a été respectée jusqu’au bout. Maintenant, est-ce qu’il y a d’autres conséquences à en tirer ? Le questionnement est là. Je pense que toutes les conséquences qui pouvaient en être tirées par l’Etat du Sénégal l’ont été.

L’affaire est pourtant loin de connaître son épilogue, surtout avec la supposée ou réelle implication du frère du Président de la République. Aliou Sall qui a été cité dans l’affaire de la Banque de Dakar (BDK), puis dans Pétro Tim, n’est-il pas un peu encombrant pour le régime ?

Je considère qu’Aliou Sall est un militant de l’Alliance pour la République. Qu’à ce titre, il a même pu aller à la conquête des suffrages et il a pu gagner avec sa propre stratégie. Il est aujourd’hui à la tête d’une des collectivités locales les plus importantes de la région de Dakar (Guédiawaye, Ndlr).

Son militantisme est connu. Par conséquent, je n’ai pas d’appréciation particulière à faire sur sa légitimité historique ou pas. J’aurais été le premier à le pourfendre par ailleurs si les preuves d’une quelconque malversation sont apportées. Ce qui n’est pas encore le cas.

Mais, le ministre Mame Mbaye Niang pense qu’il ne doit pas répondre par le mépris d’autant plus qu’il n’était pas avec vous, lorsque Macky Sall cherchait le pouvoir.
Est-ce qu’Aliou Sall dispose d’une faculté juridique de pouvoir mener ce type d’activité. Que je sache, rien dans le cadre normatif de notre pays n’empêche à Aliou Sall d’être un administrateur de société. Rien ne l’empêche de pouvoir concourir à un marché public. Rien ne l’empêche de pouvoir aussi s’intéresser à des secteurs d’activités économiques. Quand je parle d’un élément, je ne prends pas en compte l’aspect sentimental d’un problème. Je regarde plutôt si le cadre normatif le permet et au nom de cela, je prononce un avis. Aliou Sall n’est pas bénéficiaire d’un décret du président de la République, qui pouvait laisser croire qu’il y avait connivence. L’affaire dont il est question date du régime d’Abdoulaye Wade. Le décret date de janvier 2012. On ne peut pas faire un link entre le président de la République et son frère. Le président de la République est blanc comme neige et il est le premier chantre de la bonne gouvernance et de la gestion vertueuse des deniers publics. En aucune façon, je considère qu’il ne va accepter d’être complice d’une forfaiture quelle qu’elle soit. Venant de ses militants comme venant d’autres responsables. D’ailleurs, c’est pourquoi, l’Ofnac a été mis en place. C’était pour permettre que les gouvernants actuels puissent être soumis à la rigueur de la loi en cas de manquement sérieux. Est-ce qu’il est encombrant ou pas ? Je pense que le débat mérite qu’on puisse mieux l’articuler. Est-ce qu’aujourd’hui Aliou Sall a la possibilité légale de pouvoir mener des activités commerciales ? Assurément, oui. Est-ce que ses activités commerciales nuisent à la stratégie politique du président de la République ? Certains veulent le faire croire. En réalité, on a utilisé cette proximité familiale pour faire croire que le président de la République est mouillé sur cette affaire, alors que cela n’a rien à voir.

Deuxièmement, ce qui est constant, c’est que les engagements politiques, quels qu’ils soient, sont basés sur des convictions. Par conséquent, on doit pouvoir respecter les convictions de ceux qui sont venus à l’Apr en 2009, comme ceux qui sont venus à l’Apr en 2016. Je ne suis pas dans ce débat politicien. Je parle juste d’éléments de gestion publique sur lesquels je peux prononcer un avis.

D’aucuns disent que le Président Macky Sall était au courant des irrégularités dans les contrats pétroliers avec l’ancien régime et qu’il n’aurait pas dû signer les décrets ?

Le président de la République est astreint aux mêmes obligations que n’importe quel autre citoyen concernant le respect de la loi et des engagements nationaux comme internationaux. Il ne peut pas trouver un processus en place et sur la base de simples supputations, devoir y mettre fin sans se soumettre à la rigueur de la loi.
On considère que les actes qui ont été posés par le président de la République sont responsables et respectent strictement la légalité. Je ne m’intéresse pas aux questions d’opportunité ou de légitimité des actes. Comprenons qu’une institution, quand elle est investie d’un pouvoir, du fait de la loi, on ne peut pas lui demander des comptes. Nous sommes en train de faire un glissement dans le débat politique sénégalais pour pouvoir ou devoir interpeller les institutions de la République sur n’importe quelle question. N’importe quel citoyen, se disant surtout chef d’un parti politique, se croit investi d’une possibilité de pouvoir interpeller le président de la République ou le gouvernement sur toutes les questions. Il est vrai que la question de la clarté dans la gestion des deniers de l’Etat est une exigence de transparence de notre République. Mais, comprenons que chacun doit pouvoir se limiter au stade où il doit être. Dans cette affaire là, les seules interrogations qui méritent d’être posées sont les suivantes : peut-on prouver qu’il y’a des entreprises qui ont bénéficié d’avantages indues ? Y’a-t-il une autorité politique qui a bénéficié illégalement de faveurs ? Les avantages accordés aux sociétés en question, sont-ils conformes à la loi ? Les autres sociétés agissant dans le secteur ont elles bénéficié d’avantages différents ?
C’est sur cette base seulement qu’on pourra dire si il y a eu forfaiture dans la prise en compte des intérêts de la Nation.
Personne ne peut vous prouver que quelque chose a été fait dans cette affaire là de façon illégale.

N’est-ce pas paradoxal que ce soit l’ancien Premier ministre qui soulève ces questions là ? Il doit être quand même au fait de ce qui se passait ?

C’est de bonne guerre. S’il pense que sa percée politique doit dépendre de supputations, qu’il va créer, en installant une illusion dans la mentalité ou l’opinion sénégalaise sur des actes qu’il avait lui-même signés et dont il est comptable, parce qu’il est cosignataire, peuvent être entachés de suspicion de ce type, sa stratégie politique va lui retourner à la figure.
S’il pensait que les actes signés étaient illégaux, il aurait pu déposer sur la table sa démission. Je voudrais que les journalistes s’intéressent un peu aux péripéties qui ont entouré la nomination de ce Premier ministre (Abdoul Mbaye, Ndlr), au moment où le président de la République a choisi de lui faire confiance (Rires).
Certainement, vous en rirez parce qu’il y a beaucoup d’anecdotes qui se racontent parce qu’il n’en revenait même pas.

Racontez-nous…

Retenez pour l’heure que c’est quelqu’un qu’on a sorti de l’anonymat, à qui le président de la République a fait confiance. Je considère que pour les actes que lui même a signés, il en est comptable au même titre que le président de la République. S’il pensait qu’il s’agissait d’actes incorrects, il aurait pu rendre sa démission. Mais, on ne peut pas vouloir avoir le beurre et l’argent du beurre. Il a voulu le faire, et aujourd’hui, il utilise une position, à la limite lâche, discourtoise par rapport à la marche d’un Etat. Quand on ne sait pas la notion de la sacralité de l’Etat, on se trompe sur beaucoup d’axes de débat public. L’Etat a une âme et cette âme appelle à une responsabilité dans les activités que nous partageons dans la marche de l’Etat. Si les médecins étaient appelés à lever le secret médical, imaginez ce qu’on allait raconter aux sénégalais. Vous imaginez ce que les policiers savent dans ce pays et qu’ils gardent pour eux, parce qu’ils sont seulement fonctionnaires. Vous pensez qu’un fonctionnaire ou un agent de l’Etat quel qu’il soit, parce que simplement, il a eu la chance de tomber ou d’être témoin dans la marche de l’Etat d’événements de ce type, a le droit de les ressortir parce que simplement, il veut flouer l’opinion. Je pense assurément, que non. Ce qui m’importe le plus, c’est qu’on doit revenir à la sacralité de l’Etat. Qu’on comprenne que par la magie des votes, des personnes ont été élues et que par le choix du président de la République, différents responsables ont été promus à des postes et que ces derniers ont un devoir de loyauté et de discrétion par rapport à la marche de l’Etat. Maintenant, la lâcheté politique voudrait qu’ils utilisent ça contre le président. Heureusement que le président Sall n’a posé aucun acte qui pourrait être assimilé à de la mauvaise gestion des affaires publiques.

Dans la perspective des élections législatives de 2017, Khalifa Sall pourrait-il apparaître comme quelqu’un qui peut mettre Macky Sall en ballotage et faire vivre au Sénégal sa première cohabitation ?

Dans cette affaire, j’en ris. Parce que je pense qu’il est bon de se faire une réputation d’une personnalité quand on est dans un espace aussi restreint que l’espace médiatique ou l’espace dakarois. Mais, le Sénégal est grand. Ce qui m’étonne le plus, c’est que jusqu’à maintenant, lui (Khalifa Sall, Ndlr) comme les autres, n’ont proposé aux Sénégalais aucune alternative politique. Le seul débat que nous entendons dans ces partis, concerne le leadership entre deux personnes ou la possibilité ou non d’avoir une candidature dans un parti. Aucun projet alternatif. L’âme du PS est solidaire de la gestion du président de la République depuis qu’il est au pouvoir. Je la vois mal être aussi lâche pour pouvoir dire qu’elle ne pourrait pas en être comptable et qu’elle pourrait présenter un projet alternatif.
Par ailleurs, on est dans une République libre. Chacun est libre de concourir aux suffrages des Sénégalais. Mais, nous, nous savons que nous avons un bilan à présenter aux Sénégalais et que c’est le bilan là qui nous permettra de dérouler le plus tranquillement du monde. Laissons les gens rêver. Laissons les, dans la supputation. Je les invite juste à moins de paresse. Parce que le président de la République, pour être élu, a du faire le Sénégal des profondeurs. Il s’est évertué à aller à la rencontre des tous les Sénégalais.

Khalifa Sall a tout le temps de le faire d’ici 2019 ?

Je pense qu’ils ont tous cette grande particularité, d’être paresseux. Vous en verrez beaucoup qui vous annoncent qu’ils font des tournées nationales. Ils vous annoncent une ou deux localités pour revenir dans leurs lambris douillés de Dakar. Vous en entendrez un qui va à Sédhiou et qui revient. Un autre qui va à Tambacounda, et qui revient. Mais vous ne les verrez pas le faire de façon continue, parce qu’ils ont cette paresse là. Ils pensent que c’est en jouant sur une bulle médiatique qu’ils pourront être élus. Mais, qu’ils sachent, ce qu’ils sont en train de faire ici (à Dakar, Ndlr) ne regarde pas le Sénégal à l’intérieur.

Les débats qui concernent les Sénégalais en général sont des débats qui ont trait à leur vie quotidienne. Ils ne vous parleront pas de la politique agricole alors que nous escomptons, encore une fois cette année, des récoltes record. Ils ne vous parleront pas de l’évaluation des différentes mesures sociales qui ont été prises. Ils ne vous parleront pas, sauf pour raconter n’importe quoi : des performances que nous avons notées dans l’économie nationale, notamment au taux de croissance, par rapport aux perspectives positives qui ont été notées dans les différents segments économiques de notre pays. Ce qui les importe le plus, c’est de créer la querelle inutile, de pouvoir installer le flou dans la tête des Sénégalais en espérant que ça passera.

Mais compte-tenu de la situation politique actuelle, avec des tendances notées ça et là, ne craignez-vous pas d’avoir des surprises aux Législatives ?

Je ne suis pas partisan de la langue de bois. Je considère que sur cette question, la lucidité politique voudrait qu’on comprenne que l’opposition est caractérisée par des leaders politiques, qui n’ont peut-être pas l’envergure nationale, mais qui ont une force politique certaine dans certaines localités comme à Thiès, Ziguinchor, etc. Si la démarche unitaire, telle qu’ils l’ont conçue, leur permet d’aller ensemble aux législatives, nous pouvons avoir certains risques, notamment dans des localités dites stratégiques. C’est pourquoi, je pense qu’il faut nécessairement que l’APR ait une démarche d’ouverture et de générosité envers ses alliés. Parce que l’enjeu fondamental de ces élections, pour l’opposition, c’est d’imposer la cohabitation au président de la République. Le cas échéant, on ne lui assurera pas la sérénité qu’il faut pour pouvoir aller à la conquête d’un second mandat.

N’avez-vous pas peur de cette cohabitation en 2017 ?

La seule contrainte que nous aurons, c’est le défaut de démarche unitaire. Si notre coalition reste comme elle est, si nos différents responsables, surtout de l’APR, acceptent des investitures consensuelles, qui permettent que l’essentiel des sensibilités se retrouvent dans les investitures, surtout à la base, nous sommes certains de pouvoir, au minimum gagner 40 départements. Mais, le seul risque que nous courrons, nous autres de l’Apr, c’est de faire face à un vote sanction de la part d’autres tendances qui sont propres à notre parti. C’est pourquoi, je considère que notre démarche doit être celle de solidarité entre nous-mêmes en comprenant que l’enjeu de cette élection, c’est surtout de permettre au Président d’envisager sereinement le maintien au pouvoir en 2019.
Par conséquent, il faudrait que chacun puisse oublier son égo, sa popularité ou son implantation à quelque niveau que ce soit, pour que, de façon sereine, lorsque le président aura tranché sur les investitures, qu’on aille tous à la conquête des suffrages des Sénégalais et qu’on confirme notre majorité au niveau de l’Assemblée nationale.

La sortie du ministre Mame Mbaye Niang au sujet d’Aliou Sall, le frère cadet du Chef de l’Etat, ne fait-elle pas désordre, dans ce dossier Petro Tim?

Je considère que Mame Baye Niang est libre de tenir un propos, comme moi je suis libre de dire que ce parti est fort aujourd’hui de ses militants de départ et il est fort de toutes les adhésions nouvelles. Je ne connais pas la date d’adhésion d’Aliou Sall aux projets du président de la République, dans le cadre de la conquête du pouvoir. Mais, ce qui importe le plus, c’est que c’est un groupe qui a pu permettre que le président de la République aille au deuxième tour de l’élection présidentielle. Mais, que l’élection à venir, est une élection où nous devrons gagner nécessairement au 1er tour pour pouvoir être sécurisé. Donc, ça nécessite que nous puissions massifier le mouvement autour du président. Or, nous ne pouvons pas massifier cette coalition en restant entre nous ou en débauchant des militants d’autres tendances politiques. Nous ne pouvons aller chercher de militants nouveaux que parmi ceux qui étaient contre nous au départ. Notre esprit d’ouverture doit pouvoir résolument s’ancrer dans cette philosophie en considérant que toutes les adhésions nouvelles, pourvues qu’elles soient saines, sont un bonus dans le cadre d’un processus de réélection sereine du président de la République. N’oublions pas que le président Abdoulaye Wade, avec toute l’aura qu’il avait en 2000, n’avait que 34%. Pourtant, après 7 ans de mandat, il a été réélu difficilement au premier tour. Nous, notre candidat a eu 25% au 1er tour en 2012. Nous devons mettre toutes les chances de notre côté. Cela veut dire que nous devons accepter résolument les démarches d’ouverture, les alliances, et surtout les adhésions nouvelles. C’est au nom de ça seulement que nous pourrons sécuriser le Président. Nous pourrons nous appuyer en ce moment là sur le bilan que nous présenterons aux Sénégalais pour avoir une réélection sereine.
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